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L'accusé d'origine ukrainienne, soupçonné d'avoir officié pendant environ six mois comme gardien à Sobibor (aujourd'hui en Pologne), a été renvoyé lundi devant une cour d'assises, son état de santé étant jugé compatible avec un procès.
"Au vu des expertises médicales, l'accusé est considéré comme étant en mesure de comparaître. Les médecins recommandent cependant de limiter à deux fois 90 minutes par jour la durée des audiences", a précisé le parquet dans un communiqué.
Le ministère public ouvre ainsi la voie à ce qui devrait être l'un des derniers procès organisés en Allemagne contre un criminel nazi présumé, à une date qui n'a pas encore été fixée. Demjanjuk, qui vivait aux Etats-Unis depuis les années 1950, en avait été expulsé le 11 mai vers Munich à l'issue d'une bataille judiciaire acharnée centrée sur son état de santé. Depuis, il est incarcéré à Munich. Ses défenseurs assurent de longue date qu'il ne "survivra" pas à la détention - dont ils dénoncent le caractère "inhumain" - et à un procès. Récemment, ils se sont tournés vers la Cour constitutionnelle allemande pour dénoncer l'"atteinte aux droits fondamentaux" constitués par sa récente expulsion. Mais la Cour les a déboutés. L'accusation repose principalement sur des témoignages écrits de survivants du camp de Sobibor. L'un d'eux, Thomas Blatt, 82 ans, avait expliqué en mai à l'hebdomadaire Der Spiegel que les gardiens ukrainiens de Sobibor "ont fusillé les nouveaux arrivants vieux et malades qui ne pouvaient plus avancer". "Et ce sont eux qui ont poussé les gens nus dans les chambres à gaz à coups de baïonnette", avait-il ajouté.
La défense du vieil homme nie tous les faits qui lui sont reprochés, jusqu'à sa présence à Sobibor. Demjanjuk figure en première place sur la liste du Centre Simon-Wiesenthal des "criminels de guerre nazis les plus recherchés", tout au moins si l'on ne considère que les individus dont on est sûr qu'ils soient encore en vie.
Jusqu'à présent, l'ancien soldat de l'Armée rouge ne contestait pas avoir été gardien du camp de Sobibor, mais il assurait y avoir été contraint par les nazis en tant que prisonnier de guerre.
En décembre 2008, la plus haute autorité judiciaire allemande avait estimé qu'un tribunal de Munich était compétent pour le juger, au motif que Demjanjuk avait vécu près de la capitale bavaroise en 1952 avant d'émigrer aux Etats-Unis.
La justice allemande avait ensuite en mars un mandat d'arrêt contre cet ancien ouvrier de l'industrie automobile de la banlieue de Cleveland, déchu de sa nationalité américaine en 2002 pour avoir menti sur son passé.