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Près de 1.000 personnes ont été tuées en 2009 dans des opérations liées aux affrontements qui opposent les forces de sécurité aux maoïstes. Depuis le début de cette année, ces derniers ont poursuivi leurs actions avec vigueur et il ne se passe pas de jour sans une opération plus ou moins spectaculaire et sanglante. Dernière en date, celle du 6 avril, dans laquelle sont morts 75 membres des forces de l'ordre.
Si dès 2006 le Premier ministre indien, Manmohan Singh a défini la rébellion maoïste comme le «plus grand défi interne à la sécurité» de l'Inde, peu de mesures concrètes ont été prises au plan fédéral ou par les provinces affectées pour contrer une guérilla qui ne cesse de s'étendre. Aujourd'hui 20 des 28 Etats que compte le pays sont touchés. Les offensives récemment lancées par les forces paramilitaires et la police n'ont pas vraiment ralenti l'activité d'une guérilla qui se nourrit des frustrations de populations trop longtemps abandonnées à elles-mêmes. «L'aliénation qui date de décennies prend maintenant un tour dangereux. Nous devons changer notre façon d'approcher les tribaux car nous ne pouvons pas dire que nous avons agi avec sensibilité dans le passé», reconnaissait en novembre Manmohan Singh. Les tribaux ou les premiers habitants de l'Inde, qui sont environ 85 millions, sont dans ce contexte un vivier de recrutement aisé pour les maoïstes.
Très organisés, les maoïstes ont leur armée -People Liberation Guerilla Army (PLGA)- qui est une force mobile d'environ 10.000 cadres entraînés à laquelle s'ajoutent des milices locales et des gardes villageois. Leurs armes proviennent essentiellement des attaques contre les forces de sécurité et leur budget annuel -estimé par un haut responsable du ministère de l'Intérieur indien à environ 300 millions de dollars- est financé par l'extorsion. Face aux maoïstes, la police est mal équipée, mal payée et très peu motivée. De plus, les gouvernements provinciaux ne sont pas tous d'accord sur la nécessité de conduire des opérations militaires contre une guérilla qui dans certaines régions reste populaire.
L'influence des rebelles progresse aussi au-delà des zones rurales dans les cercles étudiants et intellectuels du Bengale occidental où le mouvement est né en 1967. Les changements rapides que connaît l'Inde, les disparités croissantes, l'extrême violence de la répression (qui répond à celle des maoïstes) attirent des jeunes qui embrassent avec d'autant plus d'enthousiasme la cause des déshérités qu'ils ne trouvent pas vraiment leur place dans une société en pleine mutation.