-
Le régime syrien perd la ville d'Alep
-
L'Etat belge condamné pour le placement forcé d'enfants métis au Congo pendant la colonisation
-
Gaza compte le plus grand nombre d'enfants amputés par habitant au monde
-
L'Unrwa annonce suspendre la livraison d'aide par un point de passage clé depuis Israël
-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
En sa qualité de premier président noir des Etats-Unis, il est assuré d'être accueilli au Ghana en héros.
Mais Washington n'en fait pas moins face à l'influence croissante de la Chine et d'autres puissances économiques émergentes en quête de marchés et avides de matières premières. Or, ces pays insistent moins sur la gouvernance que le dirigeant américain ne le fera sans doute au Ghana. "Il ne sera pas facile à Obama de répondre aux espérances parce que la démocratie n'est pas la meilleure qui soit en Afrique", note Vladimir Antwi-Danson, du Centre Legon pour les affaires internationales de l'Université du Ghana.
"Il peut réussir s'il (...) veille à ce que les projets d'assistance soient menés à leurs objectifs déclarés, car il existe une profonde bienveillance de la part du continent."
Barack Obama, dont le père était né au Kenya, a fait du Ghana la destination de sa première visite présidentielle en Afrique pour des raisons évidentes.
Ce pays est cité en exemple en matière de réformes économiques et de gouvernance après avoir connu deux changements de régime par le biais d'élections équitables dont les dernières, tenues en décembre, ont pris le contre-pied des scrutins frauduleux et des putschs militaires observés ailleurs. Le Ghana est aussi en passe de devenir le plus jeune producteur de pétrole d'une région de plus en plus importante pour les Etats-Unis, qui cherchent à diversifier leur approvisionnement énergétique en s'écartant du Moyen-Orient.
"La priorité des Etats-Unis en Afrique (...) est le pétrole", note le politologue Babacar Justin Ndiaye à Dakar.
"Le Ghana n'est ni le Nigeria, ni l'Angola, et Obama se rend à Accra pour reconnaître la santé politique et la bonne gouvernance du pays." Les Etats-Unis s'inquiètent d'autre part de la sécurité dans le golfe de Guinée, où des attaques d'activistes ont réduit d'un cinquième la production de pétrole du Nigeria. Ils espèrent que le Ghana ne subira pas le même sort que d'autres pays producteurs où les revenus pétroliers ont ouvert la voie aux dictatures, aux troubles sociaux et à la corruption. "Une solide relation bilatérale, une reconnaissance de la longue lutte qu'a livrée le Ghana contre la corruption, ce sera utile", estime Tara O'Connor, du cabinet Africa Risk Consulting.
La sécurité est également un sujet de préoccupation majeur des Etats-Unis dans la Corne de l'Afrique, surtout en Somalie où des insurgés islamistes soupçonnés de liens avec Al Qaïda cherchent à prendre le pouvoir et où un contexte d'anarchie a favorisé le développement de la piraterie maritime.
La Chine, quant à elle, s'applique à renforcer ses liens avec l'Afrique à la fois sur le plan officiel et sur le terrain économique, en y transférant des liquidités dont ne disposent pas ses concurrents occidentaux dans le contexte actuel. Les échanges commerciaux de la Chine avec l'Afrique ont décuplé en une décennie pour atteindre 107 milliards de dollars en 2008. Ceux des Etats-Unis et du continent représentent encore 140 milliards, selon des statistiques américaines.