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Pour cette victoire, Saâdoune et ses camarades en ont tracé les contours dès la deuxième étape (Pâ-Gaoua 169 km) enlevée par Mouhcine Lahsaïni qui a ravi le maillot jaune au Français Julien, vainqueur de la première étape (Kokologo-Bosoma 136 km). Saâdoune l’endossera ensuite à l’issue de la 4ème étape (Bobo-Diolosso-Bafora 83 km) et le conservera jusqu’à l’arrivée à Ouagadougou.
Mais, à vrai dire, la concurrence n’était pas tellement de taille, seul le Belge Syn a pu tenir devant la déferlante rouge et verte. Les Français, qui ont remporté trois étapes, ont été des adversaires difficiles à manœuvrer. Mais ils n’ont rien pu faire contre une sélection nationale forte, mieux entraînée et plus soudée qu’au dernier Tour du Maroc.
Depuis le départ du tour, les Marocains ont toujours été les premières la course . La plupart du temps, ils avaient quatre coureurs dans le groupe de tête. Cette suprématie s’est donc traduite en général par l’occupation des quatre premières places: Abdelâati Saâdoune(1er avec 30 h 47’37.), Mouhcine Lahsaïni (2ème à 1’28) , Mohammed Saïd El Amoury (3ème à 4’43), Tarik Chaoufi 4ème à 6’01). Quant à Adil Jelloul, il termine à la 9ème place à 13’32 et Adnane Âarbia à la 13ème à 22’28 du vainqueur. Premier Européen au classement général, le Belge, Laurent Donnay, occupe la 5ème place à 8’42 de Saâdoune, suivi du premier Français, Guillaume Soula de l’équipe mixte, Reine Blanche à 12’06, du Burkinabè, Rasmané Ouedraogo à 12’11 et d’un autre Belge, Lionel Syné à 13’13.
Après avoir remporté la 7ème édition du Tour des aéroports en Tunisie le 10 octobre 2009, Abdelâati Saâdoune a fait la preuve qu’à 33 ans, il est encore le coureur le plus régulier. Et dire qu’il avait raccroché, il y a un an et s’était installé en Italie. Rentré au bercail au printemps, il a repris le vélo en mai dernier. Et depuis lors, il mène la vie dure aux jeunes du peloton.
Rappelons que Abdelâati Saâdoune a déjà remporté le Faso en 2002 et Jelloul en 2007 et cette même année-là , Mouhcine Lahsaïni avait fait 3ème. En 2009, Les Marocains ont pris les quatre premières places du classement général. Tous ces résultats sont très encourageants, toutefois, il ne faut pas trop verser dans l’euphorie béate, ni dans une auto-satisfaction trompeuse, car le chemin à parcourir est encore long.
L’histoire du cyclisme national nous apprend que jusqu’au début des années quatre-vingts, le Maroc était le premier pays arabo-africain dans cette discipline. Mais comme on dit :‘’Qui n’avance pas recule ‘’, et c’est ce qui s’est passé après la retraite sportive de Mostafa Najjari parce que au lieu de former des jeunes pour assurer la relève, on a tout misé sur un seul élément au détriment des autres. D’ailleurs, tous les coureurs de la génération de Najjari en savent quelque chose, et avant eux, les compagnons de route de Mohamed El Gourche, qui fut vraiment le plus grand coureur de tous les temps. D‘ailleurs, il détient toujours le record de victoires au Tour du Maroc puisqu’il est le seul Marocain à l’avoir remporté. Il l’a d’ailleurs fait devant les cracks du vélo européen. Et il s’est même payé le luxe de le faire trois années consécutives : 1960, 1964 et 1965. Après la fin de la gestion provisoire, qui n’a finalement pas résolu les vrais problèmes du cyclismes, les comités provisoires mis en place par le ministère de la Jeunesse et des Sports ont surtout préféré organiser les courses nationales du week-end et accorder la priorité à l’organisation du Tour du Maroc. Et chaque comité a fini par avoir le sien. Malheureusement, le cyclisme n’est pas sorti pour autant de son marasme.
C’est pour cela, qu’on ne doit pas trop pavoiser après les victoires de Tunis et de Ouagadougou et savoir raison garder. Car, si ces deux Tours ont permis au Maroc d’engranger des points pour son éventuelle qualification aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, objectif visé par le programme de préparation lancé par le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité national olympique sur Hautes Instructions de S.M.le Roi Mohammed VI, ils sont loin d’avoir permis de juger de la réelle valeur de nos cyclistes aux niveau africain et arabe. Il ne faut pas non plus oublier que les courses de l’Africa Tour sont des courses open, donc ouvertes aux clubs, aux équipes professionnelles, aux sélections nationales ainsi qu’aux équipes mixtes. Or, le Maroc y participe avec son équipe A, c’est-à-dire une équipe composée des meilleurs éléments. Au Faso, par exemple, il n’a pas vraiment trouvé d’adversaires à sa taille parmi les équipes présentes. Toutefois,cela n’enlève en rien du mérite de Saâdoune et de ses camarades, bien au contraire. Mais il faut placer les choses dans leur vrai contexte.
Cependant, signalons au passage que le sprint final semble encore poser des problèmes aux nationaux qui se sont fait souvent coiffer au poteau par un Français ou un Belge au Faso.
C’est donc après les Championnats africains que l’on connaîtra le vrai niveau atteint par le cyclisme national, aussi bien dans le continent qu’au plan maghrébien, parce que tous les meilleurs coureurs seront présents à Windhoek, Sud-Africains en tête.
Néanmoins, il est à regretter que les responsables de la fédération aient fait l’impasse sur les 17èmes Championnats arabes seniors et juniors qui viennent de se dérouler au Qatar et qui ont été remportés par la Tunisie. On ne doit pas perdre de vue pour que le Maroc reprenne sa position et Maroc se doit d’être présent à tous les niveaux.
Par ailleurs, l’objectif avoué étant la qualification et une participation honorables aux J.O. de Londres en 2012, on ne doit pas uniquement se contenter des courses qui se déroulent sur le continent, ou chercher, ça et là, des courses sur mesure qui n’apportent rien aux coureurs. Il faut donc participer à des courses de haut niveau où les coureurs peuvent avoir l’occasion d’affronter l’élite mondiale du cyclisme qui se retrouve tous les ans aux Championnats du monde et tous les quatre ans aux Jeux Olympiques d’été.
Signalons enfin, qu’à peine rentrée du Burkina, l’équipe nationale s’est envolée pour Windhoek en Namibie en vue de participer aux 5èmes Championnats d’Afrique organisés par la Confédération africaine de cyclisme (CAC) du 04 au 8 novembre 2009. Ces championnats verront la participation de 20 pays africains : l’Algérie, le Bénin, la Côte d’Ivoire, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Gabon, le Lesotho, la Libye, le Maroc, le Malawi, Maurice, la Namibie, le Rwanda, Sao Tomé, les Seychelles, l’Afrique du Sud, l’Uganda, la Zambie et le Zimbabwe. Le président de la FRMC est également du voyage pour prendre part à une conférence de l’UCI (Union cycliste internationale) sur l’Africa Tour.