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Les participants ont également relevé que la réduction des impôts appliqués aux médicaments devrait contribuer à la baisse des prix.
De fait, certains acteurs de la société civile sont même allés plus loin dans le raisonnement. Pour eux, ce ne sont pas les seuls médicaments qui renchérissent les soins. Les taxes indirectes que prélève l’Etat, c’est-à-dire celles de Douane (17%) et de TVA (7%), quasi générales, sont à l’origine du surcoût des médicaments mais aussi et surtout de toutes les étapes diagnostiques et de soins sur lesquelles elles se greffent.
Selon Moulay Ahmed Idrissi, président de l’Association des amis des myasthéniques du Maroc, «ce sont des réglementations reptiliennes perverses, contraires à la citoyenneté et au civisme que le législateur doit effacer de la pratique moderne et humanitaire du Maroc ». Ces taxes qu’il qualifie de « butées fiscales », « retardent ou privent les gens des soins et haussent le coût des thérapies ; aussi il y a lieu d’enquêter sur toutes les étapes des soins et de revoir les réglementations qui les exacerbent ».
Il y a, à cet effet, le coût des réactifs, du matériel d’analyse des laboratoires, celui des appareillages d’exploration et de diagnostic de radiologie qui en sont affectés et pas seulement ceux de l’industrie du médicament et des différents intrants qui composent les médicaments, précise Moulay Ahmed Drissi. L’Etat perçoit ces taxes indirectement sur le dos des seuls malades, puisque le diagnostic passe par ces appareils aux prix alourdis par tant de taxes ! Ce sont les malades, légers ou graves, aigus ou chroniques, qui, seuls, paient ces taxes invisibles à l’Etat.«Les taxes de Douane et de TVA décriées, cumulent 24% au total, sur presque tous les médicaments et le matériel de soins, destinés aux seuls malades ! Cette discrimination est d’abord arbitraire et illogique et ces prélèvements sont illégitimes. Elles représentent une ineptie amorale, une fois qu’on en a eu conscience », nous a précisé le président de l’Association des amis des myasthéniques du Maroc
L’équité fiscale voudrait, selon lui, ne faire payer que les intérêts ou les bénéfices. Mais quels bénéfices y a-t-il à être malade ? De quelle valeur ajoutée profitent les malades ? Que leur calvaire soit psychique ou physique, s’est-il écrié en réponse à l’une de nos questions.
Si les personnes couvertes par les différentes mutuelles de la place ne ressentent pas outre mesure l’effet de ces taxes, ceux qui n’ont pas de mutuelle les paient et en ressentent lourdement les méfaits sur leurs budgets. C’est ce qui a été d’ailleurs souligné par le Rapport de la mission d’information « Une maladie lourde et de longue durée (diabètes, maladies cardiovasculaires, cancers, hépatites, etc.) peut impliquer la faillite d’une famille. Beaucoup en effet n’hésitent pas à vendre une partie ou la totalité de leurs biens pour pouvoir payer un traitement à un membre de la famille ».