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Brillant étudiant en France, ministre en Côte d’Ivoire, premier Africain à diriger un groupe coté au Royaume-Uni, puissant banquier en Suisse... Tidjane Thiam a ajouté un rebondissement à un parcours déjà hors normes en prenant la porte vendredi du Credit Suisse.
L’arrivée en juillet 2015 à Zurich du Franco-Ivoirien, qui dirigeait jusque-là le groupe britannique d’assurances Prudential, bouscule le milieu feutré de la banque helvète. Précédé d’une réputation de fin stratège, Tidjane Thiam a pour mission de rééquilibrer le paquebot Credit Suisse, alors en eaux troubles entre actifs toxiques, scandales financiers et banque d’investissement hypertrophiée.
Il lance une vaste restructuration pour donner la priorité à la banque privée et à la gestion de fortune. D’abord saluée, sa stratégie est ensuite critiquée après trois exercices consécutifs de pertes et une chute du cours de l’action.
Près de cinq ans après, la rupture semble déjà consommée avec l’intelligentsia bancaire suisse. “Tidjane Thiam contre l’establishment” titre fin janvier le site local financier Finews.com en relatant le bras de fer engagé entre le patron et l’élite zurichoise, après l’éclatement d’un scandale d’espionnage d’anciens cadres du Credit Suisse et de l’ONG Greenpeace. Scandale dans lequel Tidjane Thiam nie toute implication.
Finalement, l’”Obama de la finance”, comme l’avaient surnommé certains tabloïds suisses, jette l’éponge, éclaboussé par l’implication dans l’affaire de son fidèle bras droit, le Français Pierre-Olivier Bouée. Il quittera le Credit Suisse le 14 février après la présentation des résultats annuels.
Agé de 57 ans, que va faire le grand patron? Se lancer à nouveau dans une aventure politique en Côte d’Ivoire, où il est né? Tous les paris sont ouverts pour celui dont le nom avait circulé pour succéder à Christine Lagarde à la direction du FMI.
Né en juillet 1962 dans une famille baignant dans la politique (son père, diplomate plusieurs fois emprisonné pour ses opinions, a épousé une nièce de l’ancien président Félix Houphouët-Boigny), l’homme fait figure de pionnier dès ses études supérieures.
Il est le premier Ivoirien à entrer à l’Ecole Polytechnique, couronnement d’études brillantes en France.
Il est recruté en 1988 par le célèbre cabinet de consultants américain McKinsey, au sein duquel il travaille à Paris et New York, avant d’être appelé en 1994 par le président ivoirien Henri Konan Bédié. Au départ haut fonctionnaire, il devient en 1998 ministre de la Planification.
Mais cette carrière en politique s’écroule fin 1999, quand le gouvernement est renversé alors qu’il se trouve à l’étranger. Il rentre au pays mais se retrouve assigné à résidence, et repart en France au bout de six mois. Les déconvenues ne s’arrêtent pas là. L’homme, à la haute silhouette et au sourire tranquille sous sa paire de lunettes, connaît en France, selon ses propres termes, la “fatigue de (se) cogner le crâne contre un plafond de verre parfaitement invisible mais ô combien réel”.
Il racontera plus tard comment un ancien camarade d’école devenu chasseur de têtes lui avait avoué avec embarras qu’il ne le présentait plus à ses clients français, “parce que la réponse invariablement était : profil intéressant et impressionnant mais vous comprenez...”.
Il part alors pour le Royaume-Uni en 2002, embauché par l’assureur Aviva, où il gravit les échelons jusqu’à devenir responsable pour l’Europe, avant de rejoindre Prudential en 2008, comme directeur financier, puis d’en prendre la direction générale en octobre 2009.
Un an après sa nomination à la tête de la “Pru”, le carrosse menace de se transformer en citrouille, lorsque qu’il renonce à racheter l’assureur asiatique AIA, faute d’avoir pu renégocier à la baisse le coût colossal de cette transaction (35,5 milliards de dollars).
Ce fiasco laisse une facture salée (450 millions de livres) à Prudential, fait hurler certains actionnaires et manque de lui coûter son poste.
Malgré cet échec cuisant, Tidjane Thiam a redoré son blason en dégageant année après année de bons résultats, et développé fortement Prudential, notamment dans les pays émergents.
Peu connu du grand public en France, ce père de deux enfants et fan du club de football d’Arsenal s’est vu remettre en 2012 la Légion d’honneur, des mains de l’ancien patron de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.
Ce dernier avait alors salué son “cursus éblouissant”, et souligné “ne pas connaître d’autre exemple de personne ayant trois dimensions aussi fondamentales, africaine, française et orientée vers +le vaste monde+”.
L’arrivée en juillet 2015 à Zurich du Franco-Ivoirien, qui dirigeait jusque-là le groupe britannique d’assurances Prudential, bouscule le milieu feutré de la banque helvète. Précédé d’une réputation de fin stratège, Tidjane Thiam a pour mission de rééquilibrer le paquebot Credit Suisse, alors en eaux troubles entre actifs toxiques, scandales financiers et banque d’investissement hypertrophiée.
Il lance une vaste restructuration pour donner la priorité à la banque privée et à la gestion de fortune. D’abord saluée, sa stratégie est ensuite critiquée après trois exercices consécutifs de pertes et une chute du cours de l’action.
Près de cinq ans après, la rupture semble déjà consommée avec l’intelligentsia bancaire suisse. “Tidjane Thiam contre l’establishment” titre fin janvier le site local financier Finews.com en relatant le bras de fer engagé entre le patron et l’élite zurichoise, après l’éclatement d’un scandale d’espionnage d’anciens cadres du Credit Suisse et de l’ONG Greenpeace. Scandale dans lequel Tidjane Thiam nie toute implication.
Finalement, l’”Obama de la finance”, comme l’avaient surnommé certains tabloïds suisses, jette l’éponge, éclaboussé par l’implication dans l’affaire de son fidèle bras droit, le Français Pierre-Olivier Bouée. Il quittera le Credit Suisse le 14 février après la présentation des résultats annuels.
Agé de 57 ans, que va faire le grand patron? Se lancer à nouveau dans une aventure politique en Côte d’Ivoire, où il est né? Tous les paris sont ouverts pour celui dont le nom avait circulé pour succéder à Christine Lagarde à la direction du FMI.
Né en juillet 1962 dans une famille baignant dans la politique (son père, diplomate plusieurs fois emprisonné pour ses opinions, a épousé une nièce de l’ancien président Félix Houphouët-Boigny), l’homme fait figure de pionnier dès ses études supérieures.
Il est le premier Ivoirien à entrer à l’Ecole Polytechnique, couronnement d’études brillantes en France.
Il est recruté en 1988 par le célèbre cabinet de consultants américain McKinsey, au sein duquel il travaille à Paris et New York, avant d’être appelé en 1994 par le président ivoirien Henri Konan Bédié. Au départ haut fonctionnaire, il devient en 1998 ministre de la Planification.
Mais cette carrière en politique s’écroule fin 1999, quand le gouvernement est renversé alors qu’il se trouve à l’étranger. Il rentre au pays mais se retrouve assigné à résidence, et repart en France au bout de six mois. Les déconvenues ne s’arrêtent pas là. L’homme, à la haute silhouette et au sourire tranquille sous sa paire de lunettes, connaît en France, selon ses propres termes, la “fatigue de (se) cogner le crâne contre un plafond de verre parfaitement invisible mais ô combien réel”.
Il racontera plus tard comment un ancien camarade d’école devenu chasseur de têtes lui avait avoué avec embarras qu’il ne le présentait plus à ses clients français, “parce que la réponse invariablement était : profil intéressant et impressionnant mais vous comprenez...”.
Il part alors pour le Royaume-Uni en 2002, embauché par l’assureur Aviva, où il gravit les échelons jusqu’à devenir responsable pour l’Europe, avant de rejoindre Prudential en 2008, comme directeur financier, puis d’en prendre la direction générale en octobre 2009.
Un an après sa nomination à la tête de la “Pru”, le carrosse menace de se transformer en citrouille, lorsque qu’il renonce à racheter l’assureur asiatique AIA, faute d’avoir pu renégocier à la baisse le coût colossal de cette transaction (35,5 milliards de dollars).
Ce fiasco laisse une facture salée (450 millions de livres) à Prudential, fait hurler certains actionnaires et manque de lui coûter son poste.
Malgré cet échec cuisant, Tidjane Thiam a redoré son blason en dégageant année après année de bons résultats, et développé fortement Prudential, notamment dans les pays émergents.
Peu connu du grand public en France, ce père de deux enfants et fan du club de football d’Arsenal s’est vu remettre en 2012 la Légion d’honneur, des mains de l’ancien patron de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet.
Ce dernier avait alors salué son “cursus éblouissant”, et souligné “ne pas connaître d’autre exemple de personne ayant trois dimensions aussi fondamentales, africaine, française et orientée vers +le vaste monde+”.