" The giving pledge " conforte le système américain de générosité publique : L'Oncle Sam donne l'exemple


Hassan Bentaleb
Vendredi 6 Août 2010

Paul G. Allen, Laura and John Arlond, Michael R. Bloomberg, Eli and Edythe Broad, Ted Turner, Larry Ellison, George Lucas, Barron Hilton et la liste est longue. Ce ne sont pas des noms de nouvelles stars du cinéma américain, mais de milliardaires qui ont répondu présent à l'initiative " The giving pledge " lancée il y a un mois par Bill Gates et Warren Buffett. Leur nombre s'élève à 40 et ils se sont engagés à céder la moitié de leur fortune à des causes humanitaires et à des organismes de bienfaisance de leur choix, soit de leur vivant ou après leur décès.
Pour les initiateurs, cette action est un engagement moral et non un contrat légal. Il ne s'agit pas de mise en commun des fortunes ou de soutenir un ensemble particulier de causes ou d'organisations. " Nous sommes inspirés par l'exemple donné par des millions d'Américains qui donnent généreusement (et font souvent de grands sacrifices personnels) pour faire du monde un meilleur endroit ". MM. Gates et Buffett entendent obtenir des promesses de dons auprès de l'ensemble des 400 milliardaires américains répertoriés.
Pour certains observateurs, cette action offre une opportunité pour les milliardaires américains en disgrâce auprès de l'opinion  publique, depuis la crise financière de 2008, de redorer quelque peu leur blason et de soigner leur image. D'autres pensent que ces milliardaires veulent passer pour des Samaritains auprès de ceux qui ne savent pas calculer. Car aux USA et selon le Code général des impôts, article 200, les dons aux œuvres caritatives sont déductibles de l'impôt sur le revenu à hauteur de 66 % et  à hauteur de 60 % pour l'impôt sur les sociétés. Les plafonds sont de 20 % du revenu imposable et de  0,5 pour mille du chiffre d'affaires pour les entreprises. Lorsque les dons dépassent le plafond de cinq pour mille, l'excédent est reporté sur les cinq exercices suivants et ouvrent droit à la réduction d'impôt. Par-delà l'aspect communicationnel de l'opération initiée par Bill Gate, il y a une donnée objective : au pays de l'Oncle Sam, il vaut mieux faire montre de générosité envers les œuvres caritatives que de garder son argent par-devers soi.
Qu'en est-il au sein du monde arabe qui, comme chacun le sait, compte un nombre incalculable de milliardaires qui croient dur comme fer en l'adage selon lequel toute générosité bien ordonnée commence par soi-même ? 


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