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Pour Bouabid Bouzaid, « la collection est fin prête. Le travail de restauration a été réalisé sur toutes les œuvres ». L'artiste, professeur de l'histoire de l'art à l'Institut national des Beaux-Arts de Tétouan a été nommé officiellement directeur du musée d'art moderne en 2007. Il connaît exactement chaque tableau qui devrait prendre place dans l'espace du musée. Il a travaillé sans relâche sur la restauration de ces œuvres d'art. Auparavant, en 2004, il avait bénéficié d'une bourse d'études d'un an pour étudier la muséologie au Centre andalou de l'art contemporain à Séville. En 2006, c'est l'Institut andalou du patrimoine historique qui l'accueille pour parfaire le volet restauration.
Au total, pas moins de 176 tableaux devraient rejoindre le musée d'art moderne de la Colombe Blanche. Ils proviennent de la collection de l'Institut national des Beaux-Arts (INBA) de Tétouan, du Conservatoire de la ville, de la Maison de la Culture, de la Délégation du ministère du Tourisme, du musée d'art contemporain de Tanger. Seul couac : la collection provenant des fonds de la Délégation du ministère de l’Eduction nationale (MEN) manque à l'appel et tarde à venir enrichir le futur fonds du musée. Pas moins de 20 œuvres sont encore entre les mains de l'administration de la Délégation. La convention initiale signée avec la Junta de Andalucia stipule clairement que l'ensemble des tableaux doivent rejoindre les salles d'exposition. Ceux qui manquent à l'appel devraient couvrir les murs de « la salle du protectorat », celle qui intéresse plus particulièrement la partie andalouse. En attendant, la non-livraison des tableaux de la Délégation du ministère du MEN retarde le bon déroulement des travaux. Si le bâtiment principal est fin prêt, reste à entamer la deuxième partie des travaux qui concerne l'extension se situant derrière le musée et qui devrait coûter quelque 600.000 dirhams. Pour le directeur du musée, une chose est sûre : la collection se doit d'être réunie afin de pouvoir ouvrir le musée au public. Il nous confiera: « J'espère que le ministère de l'Education nationale va enfin considérer le problème dans sa globalité. Ce musée est celui de tous les Marocains (…). Car qu'on se le dise, à travers l'ouverture d'un tel espace à la fois historique et culturel, trois rôles peuvent être remplis : l'investigation, la conservation et la diffusion». La diffusion, précise M. Bouzaid, permet indiscutablement de sensibiliser le public à l'importance de la culture et l'amener à s'intéresser à l'histoire de l'art. Là, le musée d'art moderne pourra remplir une fonction didactique auprès notamment du jeune public.
En attendant, les portes du musée restent fermées et les tableaux de la Délégation du MEN restent jalousement cachés. Quel gâchis !