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Depuis mercredi, les dirigeants du PAM et les parlementaires du parti sont en réunion non stop. Jeudi 14 mai, les instances dirigeantes de cette formation politique étaient en conclave jusque tard dans la nuit. La décision prise en duo par le ministre de l’Intérieur et le Secrétaire général du gouvernement pour interdire aux parlementaires ayant changé de couleur politique de se présenter aux communales du 12 juin 2009 a eu l’effet d’une bombe. Ceux et celles du PAM se sont mis en ordre de bataille pour préparer la riposte au gouvernement que dirige l’Istiqlalien Abbas El Fassi. Bruyante et véhémente, la riposte de ce nouveau venu sur la scène politique ne s’est pas fait attendre. De la menace de démission collective de l’ensemble des députés et conseillers battant pavillon PAM –les signatures des parlementaires auraient même été recueillies dans ce sens au mémorandum adressé au premier ministre et ministre de l’Intérieur pour que cette décision visant, rappelons-le, à mettre un terme à une folle transhumance, soit purement et simplement annulée, les dirigeants du PAM sont très vite montés au créneau. « Si une telle décision qui empêche les parlementaires ayant changé d’étiquette politique de se présenter aux communales entre en vigueur, nous nous retirerons de la majorité gouvernementale », ont signifié les dirigeants du PAM à un premier ministre déjà bien affaibli par le contexte actuel de crise.
Gros temps sur la majorité gouvernementale
Du côté du Mouvement populaire, un parti victime de la transhumance ambiante qui a tapé fort sur la table en réclamant l’application de l’article 5 de la loi sur les partis, on applaudit des deux mains. « Pour une fois, le gouvernement a été ferme en appliquant la loi. Maintenant si le PAM veut quitter la majorité, le Mouvement populaire peut étudier l’éventualité d’apporter son soutien au gouvernement de A. El Fassi ! », lance mi-figue, mi-raisin ce député haraki.
« Ce qui vient de se passer est une tentative claire de déstabilisation de notre parti qui connaît en cette veille d’élections une affluence sans précédent. On veut déstabiliser nos candidats et on veut parasiter la campagne électorale. C’est à la justice de trancher une telle question pas au ministre de l’Intérieur. Plus grave encore, il faut savoir que cette décision ne figure pas dans le PV du dernier Conseil de gouvernement. Ce qui signifie bien qu’elle a été prise ailleurs ! », s’indigne ce membre du Bureau national du Parti Authenticité et Modernité.
Pour l’Usfpéiste Mohamed Al Achaari, la chose est entendue : la loi sur les partis doit être appliquée à la lettre. « Surtout à l’occasion d’élections, c’est-à-dire une période où les partis doivent être clairs par rapport à la moralisation de la vie politique. Maintenant ceux qui crient au loup dès qu’il s’agit d’appliquer une loi essentielle comme celle-ci, expriment leur malaise en matière de transparence en politique. Menacer de quitter le Parlement est tout simplement une attitude hors-la-loi. Il ne faut pas oublier que la gestation de ce mouvement a été faite dans l’ambiguïté et c’est bien de cette ambiguïté que ses animateurs se nourrissent », constate ce membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires.
Selon les toutes dernières informations, confirmées par des sources autorisées, le gouvernement Abbas El Fassi se serait rétracté en annulant une décision qui a failli faire tomber le gouvernement et, dans la foulée, provoquer une crise politique. Un retrait bien loin de participer à la moralisation de la vie politique, si toutefois l’information se confirme.
Abbas El Fassi aurait donc cédé aux pressions du Parti Authenticité et Modernité. Une sortie de crise qui, à la veille d’élections, ne rend service ni à la politique ni à la démocratie. « Une nouvelle mascarade, une de plus », conclut l’ancien ministre-poète, Mohamed Al Achaari.