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« Il faut encore et toujours alerter l'opinion publique, faire pression sur les faiseurs de décision. Nous le dirons encore plus haut et plus : la peine de mort est un châtiment inhumain et il s'oppose tout simplement au droit à la vie que garantit la déclaration universelle des droits de l'Homme », explique Abderrahim Jamaï, président de l'Observatoire marocain des prisons.
Alors que la communauté mondiale des abolitionnistes s'apprête à se mobiliser ce 10 octobre à l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, la Coalition marocaine continue de militer de plus belle en faveur de la suppression de la peine capitale au Maroc. « La sentence est prononcée par les tribunaux marocains, mais il n'y a pas eu d'exécution depuis 1993. Mais il faut noter que le Maroc n'a pas signé le moratoire relatif à la non-application de la peine de mort, une résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies », relève Abelilalh Benabdesslam, coordinateur de la coalition et membre dirigeant de l'Association marocaine des droits humains.
Et les défenseurs du droit à la vie de fustiger une reculade des pouvoirs publics qui sont loin de s'inscrire dans la dynamique mondiale de suppression de la peine de mort. En 2008, 94 pays ont aboli le châtiment suprême de leur arsenal juridique alors que 58 Etats - dont l'ensemble des pays arabes- continuent d'appliquer cette sentence irréversible. Un rapport d'Amnesty International lève un coin du voile et révèle des chiffres qui donnent à réfléchir : en l'an de grâce 2008, 2390 personnes ont été exécutées dans 25 pays. Alors 8864 condamnations à mort ont été prononcées dans 52 Etats. L'exécution a ses champions, c'est-à-dire ses meilleurs élèves. Il s'agit des Etats-Unis, l'Arabie saoudite, le Pakistan, la Chine et l'Iran, quatre pays qui à eux seuls représentent 93% des exécutions de par le monde…
Cette année, ceux et celles de la Coalition marocaine ont choisi de placer leur combat sous le thème de « Non à la peine de mort et pour le droit à la vie ». « Le droit à la vie ne se négocie pas. C'est un droit fondamental qui doit être garanti aussi bien par la législation que la Constitution. L'abolition de la peine de mort procède d'une décision politique forte. Il ne s'agit pas d'un simple changement de loi, purement technique », soutient l'avocat Abderrahim Jamaï avant de rappeler que la suppression de la peine capitale est l'une des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation.
La Coalition marocaine contre la peine de mort a des revendications précises en la matière et elle entend le faire savoir. Un mémorandum est fin prêt et il sera adressé au Premier ministre, au ministre de la Justice et aux présidents du Parlement. Suppression de la peine de mort dans le code pénal, le code de procédure pénale et le code militaire, adhésion au deuxième protocole additionnel au Pacte international des droits civiques, politiques et économiques et au Tribunal pénal international, transformation des condamnations à mort en peine de prison sont autant de revendications des activistes sur le chemin de l'abolition en terre marocaine. « Et en attendant que ces mesures et dispositions soient prises pour que notre pays s'inscrive dans la dynamique de la culture des droits humains, nous demandons également que les conditions d'incarcération des hommes et des femmes condamnés à mort dans notre pays soient examinées, à l'aune de l'humanité », souligne le président de l'OMP.
Hier, jeudi 8 octobre, Abbas El Fassi devait tenir aux rencontre avec les représentants de la Coalition marocaine contre la peine de mort. Une coalition qui, depuis un an, attend toujours de pouvoir visiter le quartier des condamnés à mort à la prison de Kénitra, « des enterrés vivants ». Hafid Benhachem n'a toujours pas répondu à la demande de ceux et celles qui ont choisi de se battre pour la vie. Et non la mort.