Autres articles
Du haut de ses 105 centimètres, elle défie les plus grands stylistes, militant pour une mode accessible à tous: Sinéad Burke, une Irlandaise de 29 ans, est devenue une voix qui compte dans le monde de la mode.
Impossible de la rater à la Fashion Week de Londres. Aux défilés de Victoria Beckham ou de Roksanda, Sinéad Burke est au premier rang, à quelques places de la grande prêtresse de la mode, Anna Wintour.
Au milieu des mannequins, stars de cinéma ou de la musique, son physique détonne, et pourtant, elle aussi arbore des tenues luxueuses. "Aujourd'hui j'ai la chance de porter des créations de Victoria Beckham", dit-elle à l'AFP avant le défilé de l'ex-Spice Girl. En l'occurrence un chemisier jaune canari orné d'une fleur noire, avec une jupe droite de couleur brune. Mais elle aurait pu choisir autre chose dans ses placards: "J'ai du Gucci, du Prada, du Dior, du Balenciaga, du Christopher Kane, du Burberry...", énumère-t-elle.
Comment cette jeune institutrice brune de Dublin est-elle devenue la première personne de petite taille à faire la couverture de Vogue? Tout a commencé en mars 2017 par un TED Talk, conférence vidéo diffusée sur Internet, intitulée "Pourquoi le design devrait inclure tout le monde". L'Irlandaise y parlait en toute franchise des obstacles rencontrés dans sa vie quotidienne, lorsque le simple fait d'utiliser des toilettes publiques relève du parcours du combattant car sa taille ne lui permet pas de verrouiller la porte ou d'accéder au lavabo.
La vidéo, qui comptabilise aujourd'hui 1,4 million de vues, a fait office de déclic pour certains. "C'est tombé à un moment où les gens réfléchissaient au design et à la question de l'accessibilité et pensaient à l'industrie de la mode d'une manière différente pour la première fois, donc il y a eu des progrès".
La militante a poursuivi ses efforts. En février 2018, elle tirait la manche de la veste d'Edward Enninful, le rédacteur en chef de Vogue, à un défilé Burberry. Quelques mois plus tard, elle faisait la Une de l'édition de septembre 2019 du Vogue britannique, sélectionnée par l'épouse du prince Harry, Meghan Markle parmi quinze personnalités qui "changent le monde".
Les plus grands créateurs ont conçu pour elle des vêtements sur mesure, "un honneur et un privilège" pour cette fashionista, mais son objectif n'est pas là: "Ce que je veux, c'est qu'on voit le handicap comme de la customisation, quelque chose que connaît l'industrie de la mode, et qu'on en fasse un outil disponible pour tous".
Plus que des symboles, elle désire une révolution systémique et un changement de point de vue afin qu'"une ado de 18 ans qui étudie le marketing à l'université, qui est de petite taille comme moi, puisse se dire qu'elle peut travailler pour Victoria Beckham ou Gucci".
L'Irlandaise anime un podcast ("As me") où elle mène des entretiens avec des personnalités sur le thème de l'identité et de la différence. Elle collabore aussi avec l'Open Style Lab, une organisation qui travaille à créer des vêtements portables par des personnes handicapées et combinant confort et style.
"L'idée n'est pas forcément de créer une collection commercialisable mais que les jeunes stylistes apprennent comment travailler avec différents types de corps et qu'ils apportent ces compétences dans leurs futures entreprises", explique l'Irlandaise. Pour changer les choses, il faut toucher les PDG et les directeurs créatifs mais aussi "la nouvelle génération de designers".
Petit à petit, "il y a une meilleure représentation et visibilité des personnes handicapées dans les défilés", observe Sinéad Burke, citant en guise d'exemple Aaron Philip, 18 ans, première mannequin noire, transsexuelle et handicapée à avoir rejoint une grande agence de mannequins, Elite.
Le chemin reste toutefois long pour transformer en profondeur "l'industrie la plus exclusive du monde", souligne la jeune femme. Mais elle reste optimiste: "Je pensais que je serais prof toute ma vie, et me voici, à la Fashion Week de Londres!".
Impossible de la rater à la Fashion Week de Londres. Aux défilés de Victoria Beckham ou de Roksanda, Sinéad Burke est au premier rang, à quelques places de la grande prêtresse de la mode, Anna Wintour.
Au milieu des mannequins, stars de cinéma ou de la musique, son physique détonne, et pourtant, elle aussi arbore des tenues luxueuses. "Aujourd'hui j'ai la chance de porter des créations de Victoria Beckham", dit-elle à l'AFP avant le défilé de l'ex-Spice Girl. En l'occurrence un chemisier jaune canari orné d'une fleur noire, avec une jupe droite de couleur brune. Mais elle aurait pu choisir autre chose dans ses placards: "J'ai du Gucci, du Prada, du Dior, du Balenciaga, du Christopher Kane, du Burberry...", énumère-t-elle.
Comment cette jeune institutrice brune de Dublin est-elle devenue la première personne de petite taille à faire la couverture de Vogue? Tout a commencé en mars 2017 par un TED Talk, conférence vidéo diffusée sur Internet, intitulée "Pourquoi le design devrait inclure tout le monde". L'Irlandaise y parlait en toute franchise des obstacles rencontrés dans sa vie quotidienne, lorsque le simple fait d'utiliser des toilettes publiques relève du parcours du combattant car sa taille ne lui permet pas de verrouiller la porte ou d'accéder au lavabo.
La vidéo, qui comptabilise aujourd'hui 1,4 million de vues, a fait office de déclic pour certains. "C'est tombé à un moment où les gens réfléchissaient au design et à la question de l'accessibilité et pensaient à l'industrie de la mode d'une manière différente pour la première fois, donc il y a eu des progrès".
La militante a poursuivi ses efforts. En février 2018, elle tirait la manche de la veste d'Edward Enninful, le rédacteur en chef de Vogue, à un défilé Burberry. Quelques mois plus tard, elle faisait la Une de l'édition de septembre 2019 du Vogue britannique, sélectionnée par l'épouse du prince Harry, Meghan Markle parmi quinze personnalités qui "changent le monde".
Les plus grands créateurs ont conçu pour elle des vêtements sur mesure, "un honneur et un privilège" pour cette fashionista, mais son objectif n'est pas là: "Ce que je veux, c'est qu'on voit le handicap comme de la customisation, quelque chose que connaît l'industrie de la mode, et qu'on en fasse un outil disponible pour tous".
Plus que des symboles, elle désire une révolution systémique et un changement de point de vue afin qu'"une ado de 18 ans qui étudie le marketing à l'université, qui est de petite taille comme moi, puisse se dire qu'elle peut travailler pour Victoria Beckham ou Gucci".
L'Irlandaise anime un podcast ("As me") où elle mène des entretiens avec des personnalités sur le thème de l'identité et de la différence. Elle collabore aussi avec l'Open Style Lab, une organisation qui travaille à créer des vêtements portables par des personnes handicapées et combinant confort et style.
"L'idée n'est pas forcément de créer une collection commercialisable mais que les jeunes stylistes apprennent comment travailler avec différents types de corps et qu'ils apportent ces compétences dans leurs futures entreprises", explique l'Irlandaise. Pour changer les choses, il faut toucher les PDG et les directeurs créatifs mais aussi "la nouvelle génération de designers".
Petit à petit, "il y a une meilleure représentation et visibilité des personnes handicapées dans les défilés", observe Sinéad Burke, citant en guise d'exemple Aaron Philip, 18 ans, première mannequin noire, transsexuelle et handicapée à avoir rejoint une grande agence de mannequins, Elite.
Le chemin reste toutefois long pour transformer en profondeur "l'industrie la plus exclusive du monde", souligne la jeune femme. Mais elle reste optimiste: "Je pensais que je serais prof toute ma vie, et me voici, à la Fashion Week de Londres!".