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Qu’apprend-on vraiment des conditions des femmes détenues dans les prisons marocaines ? Pas beaucoup de choses, estime Mohamed Nabil, réalisateur du documentaire. Et l’information et l’image peinent toujours à traverser les murailles en béton et le silence imposé aux curieux de l’extérieur ! Beaucoup de choses à raconter, mais aussi à voir. Les forteresses laissent toutefois des murmures, certaines histoires, quelques images atroces voire abominables.
« Evoquer les conditions pénitentiaires des femmes reste un enjeu à la fois thématique et esthétique, étant donné les coutumes, l’environnement culturel, ainsi que les mesures sécuritaires et le silence entourant souvent de telles questions», confie à Libé Mohamed Nabil.
Résidant en Allemagne, depuis 2006, le jeune réalisateur Mohamed Nabil a tout fait pour pouvoir raconter l'histoire de la prison marocaine au féminin. Ce n’est certes pas sans difficultés. Après deux ans d'attente pour obtenir une autorisation de tournage des autorités, à savoir le Centre cinématographique marocain, il a finalement pu rentrer avec son équipe pour braquer ses projecteurs sur ce monde mi-secret mi-tabou.
Il fallait faire tout le travail en deux semaines. L’équipe composée d’Allemands, outre Mohamed Nabil, devait surmonter cet obstacle, et ce n’était pas évident notamment à cause de la langue.
Résultat : Un document de 65 minutes où l’on s’arrête, images et paroles à l’appui, sur une condition des plus sordides.
Il s’agit d’une source d'inspiration, extrêmement émouvante, où les protagonistes ne sont pas seulement définis par leurs crimes, mais par leur vécu et la vérité qu’ils expriment. Pour réduire l'indicible dans « Le Silence des cellules », le réalisateur a également interviewé des ex-prisonnières ayant quelque peu la liberté de ton et le recul nécessaire.
Le film pose ainsi des questions courageuses sur le système pénitentiaire et la société au Maroc et offre des images remarquables des détenues et du personnel. Et bien évidemment, le spectateur sera étonné par des séquences où le silence sera maître de la situation, un choix révélateur d’une vision intellectuelle, mais aussi esthétique du réalisateur. «Le silence est absolu, personne ne veut et parfois ne peut parler librement, on a peur … de quoi ? De beaucoup de choses dont la société, la punition, les regards accusateurs … La stigmatisation atteint dans ces conditions son paroxysme », souligne Mohamed Nabil.