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Pour comprendre comment El Youssoufi s’est retrouvé à tracer les lignes d’un terrain à Hay El Mohammadi, il faut revisiter tout un pan de l’histoire du bonhomme et du Maroc. A l’époque où El Youssoufi était élève interne au Lycée Moulay Youssef de Rabat, il avait rejoint les rangs du mouvement national. L’histoire s’en rappellera bien évidemment comme étant l’un des militants historiques du nationalisme marocain. Sans surprise, il a adhéré à l'âge de dix-neuf ans au parti de l'Istiqlal avec pour priorité majeure, améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière et en particulier des plus jeunes d’entre elle. Le tout enrobé d’une envie tenace d’imprégner la jeunesse du mouvement nationaliste. Feu El Youssoufi le confirme. « Le TAS a vu le jour pour encadrer les jeunes et les encourager à adhérer à la bataille pour l’indépendance », confiait-il fièrement il y a un peu plus de dix ans. Une volonté d’émancipation également palpable dans la création du club de Cosumar. Mais pas que. « Nous avons aussi fondé la Ligue de football marocaine, en opposition à celle instaurée par le colonisateur avant de créer la Coupe du Trône », racontait-il.
Malheureusement, pour cet amoureux du ballon rond, ses vœux politiques ont été exaucés contrairement à ses ambitions sportives. Le TAS n’a malheureusement jamais été un grand club par son palmarès, mais il l’a été par sa popularité et tous les joueurs qui y sont passés avant d’aller faire les beaux jours de clubs casablancais plus huppés mais loin d’être aussi populaires que le TAS. Une popularité qui a sauté aux yeux des plus jeunes d’entre nous lorsqu’au printemps 2017, après avoir longtemps végété au niveau amateur (3ème division), le TAS avait enfin été promu en seconde division. Difficile d’être passé à côté de la liesse populaire qui a envahi chaque recoin de Hay Mohammadi. En dépit d’un état de santé fragile, Abderrahmane El Youssoufi, maillot du TAS floqué à son nom, a tenu coûte que coûte à marquer ce jour de sa présence, là où tout a commencé. « C’est dans ce quartier mythique qu’est né le TAS en 1946. Nous avons de nos propres mains tracé les lignes pour délimiter le terrain dans le quartier Moulay Chrif », se remémorait il y a quelque temps, l’ancien Premier ministre.
Dès lors, on vous laisse imaginer sa joie quand le TAS a remporté ce trophée hautement symbolique l’année dernière, qui plus est lors de la Fête du Trône, contre toute attente et au courage, en prenant le meilleur sur le Hassania d’Agadir(2-1). Cette victoire au forceps a été dédiée à juste titre par les joueurs, le staff et toutes les composantes du club à Abderrahmane El Youssoufi. Ce dernier, survêt du club sur les épaules, n’a pas hésité un seul instant au moment d’accueillir ses héros du moment. A la manière du meneur d’homme qu’il était, il leur a certainement rappelé le contexte particulier dans lequel leur club a vu le jour. Comme pour les persuader que le Tihad Athletic Sport n’était vraiment pas un club comme les autres et que ,désormais, l’avenir du club est entre leurs mains.
Quiconque se trouverait à leur place en tirerait une immense fierté, car le cœur d’un homme aussi extraordinaire ne peut vouer un amour et une admiration aussi indéfectibles à un club de football ordinaire. Désormais, l’étoile d’Abderrahmane El Youssoufi brillera pour toujours au-dessus du TAS. Et plus que jamais, le TAS aura la charge d’honorer sa mémoire en multipliant les exploits et pourquoi pas réaliser son vœu le plus cher, à savoir renouer avec la première division après lui avoir offert un magnifique cadeau quasiment un an avant sa mort. Un cercle parfait on vous dit !