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Nous en sommes à l’entame de la dernière étape avant d’en finir avec le dossier du Sahara pour nous consacrer entièrement au grand projet de développement
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Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
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Driss Lachguar préside la réunion du Conseil national de la Chabiba
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L’USFP exprime sa grande fierté de la teneur du Discours Royal prononcé à l’occasion du 49ème anniversaire de la glorieuse Marche Verte
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Le Groupe socialiste-Opposition ittihadie interpelle l’Exécutif au sujet de l’avenir du commerce extérieur, des infrastructures sportives, du phénomène des résidus de constructions dans les villes, entre autres
Et d’ajouter : «Si nous plaçons le Maroc avant toute considération politique ou idéologique, l’origine de cette position est notre histoire de lutte depuis l’alliance historique entre le Mouvement national et Feu Mohammed V dans les années quarante du siècle dernier, alliance qui a été renouvelée avec Feu Hassan II à travers le serment de la Marche Verte, et avec S.M le Roi Mohammed VI dans l’acte d'allégeance lors de son accession au Trône de ses glorieux ancêtres».
Le dirigeant ittihadi a pointé du doigt les maux qui menacent le Maroc, dont notamment les problèmes de l’économie nationale. Selon lui, le Maroc ne peut se développer sans «un système fort d'intégration économique et la capacité de son système politique à élargir le champ de la participation politique.Ces deux principes sont les principaux piliers d'un Etat fort, car sa force ne réside pas dans sa tyrannie, mais dans sa capacité à mobiliser les énergies pour produire de la valeur et répartir équitablement les opportunités entre les individus et les groupes, et à prêter attention à l'élément humain qui est la source de la richesse».
Les messages forts et perspicaces de Driss Lachguar à l’ adresse de l’ ensemble des partenaires politiques et des forces populaires ActualitéDriss Lachguar a souligné que le rapport sur le modèle économique et social a mis à nu les dysfonctionnements des politiques publiques au cours des dernières décennies et a critiqué le fait que les ressources étaient consacrées«à une économie basée sur la rente et axée davantage sur la croissance que sur le développement. En conséquence, la richesse s'est concentrée chez certains, tandis que les classes moyennes ont dégringolé et que les espoirs des pauvres de sortir du bourbier de la précarité et de la privation se sont envolés».
Et le dirigeant socialiste de préciser : «Ainsi, les écarts se sont creusés jusqu'à ce que le revenu de 10% des familles aisées soit 17 fois plus élevé que le revenu des familles pauvres, et cela n’est qu’un moyen. Mais si l'on regarde qui a le plus profité du dynamisme de l'économie nationale, de l'effort d'investissement public, de la libéralisation des marchés et de l'épargne nationale, on s'aperçoit que ce ne sont que quelques sociétés très limitées».
Pis encore, les gouvernements précédents ont permis à ces sociétés d’avoir la mainmise sur les réseaux de distribution, du marché financier et bancaire, de la construction, des transports, de l'agriculture et de l'énergie, et qui s’est étendue à la santé et à l'éducation.
«Celui qui étudie l'histoire économique nationale depuis l'indépendance, remarquera que l'essentiel des immenses richesses se sont constituées grâce aux agréments et aux soutiens financiers accordés par les gouvernements précédents durant les années soixante à travers les terres des colons, la marocanisation et la privatisation, ainsi que grâce à la prise en charge par l'Etat de tous les risques d'investissement dans le tourisme, le logement et les exonérations fiscales depuis des décennies dans tous les secteurs, et à la subvention de la Caisse de compensation pour les produits de base, et qui était un moyen de créer la demande intérieure».
Selon lui, l'économie de rente a favorisé la recherche du gain facile et laissé le risque économique à l'Etat, qui utilise les recettes fiscales pour construire l'infrastructure, hypothéquant, ainsi, l’avenir des générations futures par l'endettement interne et externe et permettre au capital privé d'avoir des politiques d'accompagnement encourageantes sur les plans fiscal, commercial et financier.
Ce qui est grave, d’après Driss Lachguar, c’est qu’en dépit de tout cela, «notre pays n'a pas enregistré de progrès industriel remarquable au fil des décennies, et le placement de la valeur dans des activités spéculatives et le gain facile sont restés la principale caractéristique de cette économie rentière qui a gagné également la production agricole et le commerce intérieur».
Sur le plan politique, Driss Lachguar a évoqué les dernières échéances électorales, les résultats encourageants obtenus par le parti de la Rose, et l’ambition de l’alternance politique avortée par les partis de la majorité gouvernementale.
«Nous qualifions ce quis'est passé après les dernières élections d’incursion, nous entendons par ce terme que le changement souhaité s'est transformé en un dérapage susceptible de porter atteinte à la crédibilité de l'ensemble du système représentatif, car les accords arithmétiques qui ont suivi l'annonce des résultats ont inauguré une série de réductions de la participation politique», a-t-il mis en avant. Et de marteler : «Acceptons nous pour notre pays que sa démocratie naissante s'érode et que ses institutions et ses collectivités territoriales soient mises au service d'un projet visant à perturber le processus d’édification démocratique et à bloquer des expressions et des expériences différentes? Absolument pas, et nous ne fermons pas les yeux sur ce dérapage inquiétant. Les responsables de cette situation doivent savoir que les limites de leur projet sont apparues aussi bien au niveau central qu'au niveau local, et que l’efficience n’est pas liée au nombre de sièges, mais réside dans la capacité à faire évoluer le pays vers une étape constructive, économiquement,socialement et stratégiquement, et ce pour surmonter la phase actuelle pleine de défis internes et externes».
Les congressistes ont unanimement approuvé la résolution organisationnelleConcernant la vie interne du parti de la Rose, Driss Lachguar a affirmé que l’USFP a réalisé une dynamique et une renaissance organisationnelle entre le Xe et le XIe Congrès. Selon lui, l’USFP a continué à renforcer l'outil partisan, d’une part, et à le qualifier pour que le parti réalise de bons résultats électoraux d’autre part.
«Tous les Ittihadi(e)s savent que le blocage organisationnel a duré de nombreuses années, jusqu'à ce qu'il se transforme presque en un dysfonctionnement structurel paralysant les autres capacités d'encadrement, de plaidoyer et électorales du parti.Après des années d'épuisement dû à la participation au gouvernement depuis l’expérience de l'Alternance consensuelle, et à la suite de la confrontation sociétale avec les forces de l'islam politique sur différents fronts, il était nécessaire et urgent de renforcer l’outil organisationnel, ce qui s'est fait par deux voies, à savoir la voie de la réconciliation et celle de l’ouverture».
Selon lui, «le progrès électoral que nous avons réalisé n'est pas important sur le plan numérique, mais plutôt sur le plan politique, car tous les indicateurs allaient dans le sens de la possibilité de réaliser une nouvelle alternance en fonction des résultats des élections et non pas consensuelle. Le parti devait être réhabilité sur le plan organisationnel pour être au cœur de cette transformation, et il ne faut pas exagérer en disant que l’USFP, vu le programme électoral qu'il avait présenté, donnait une réponse à la forme et à la teneur de cette alternance espérée, étant donné qu'il avait un projet sociétal, politique, axiologique, et idéologique qui était à l'opposé du projet de l'islam politique».
Et sur la base de ce programme, l’USFP a participé aux échéances électorales, mais «malheureusement nous n'avons pas atteint l'ambition de réaliser l’alternance, car, suite à de nombreux facteurs, les résultats du processus électoral ont vidé l’alternance de son contenu politique et n'en ont fait qu'une alternance partisane sans contenu politique. Dès lors, nous considérons que le chantier de l’alternance politique reste ouvert, d'où notre pari sur les prochaines élections pour concrétiser cette ambition au profit de notre pays et de ses différentes classes sociales et diversités spatiales».
La question du troisième mandat qui a fait couler beaucoup d’encre a été soulevée par le Premier secrétaire de l’USFP qui avait affirmé qu’il avait souhaité ne pas présenter sa candidature pour rempiler à la tête du parti.
«Vous savez que j'avais déclaré avec clarté que je ne me présenterais pas au poste de Premier secrétaire immédiatement après l'annonce des résultats du scrutin du 8 septembre 2021», a-t-il précisé. Et d’ajouter :«La responsabilité ne permettait pas le contraire, puisqu'on m'avait confié la responsabilité de la mise en œuvre des statuts du parti, et considérant que j'ai également estimé que la situation organisationnelle actuelle est beaucoup mieux que celle dans laquelle nous étions avant d’assumer la responsabilité de Premier secrétaire, et que notre représentation au sein de la société à travers nos élus nationaux et dans toutes les institutions représentatives, qu'elles soient parlementaires ou territoriales,sont considérées comme un atout qui facilitera les tâches de la nouvelle direction qui est censée reprendre le flambeau lors de ce Congrès. Car elle dirigera un parti dont la situation organisationnelle, électorale et politique est bien meilleure qu'il y a dix ans».
D'où l'idée de modifier les statuts du parti sur la base d'une décision prise lors du dernier Congrès (Xe Congrès national) autorisant le Conseil national à apporter les modifications nécessaires, afin que les membres ayant rempli la condition de deux mandats consécutifs soient autorisés à en briguer un troisième.
Il convient de rappeler que les congressistes ont unanimement approuvé la résolution organisationnelle (une seule voix a voté contre).
Aux yeux de Driss Lachguar, la question de la présentation de sa candidature ou non n’est pas importante, mais ce qui l’est, c’est que tout candidat au poste de Premier secrétaire doit présenter des engagements contractuels clairs avec la base du Parti de la Rose.
Et de poursuivre son argumentaire :«Les partis progressistes, dont le nôtre, ont souffert de la prédominance de l’expérimentation, du volontarisme et de l'attentisme, qui sont des maux qui ont miné les courants progressistes, et les ont rendus otages d'une nostalgie improductive, pour s'abriter dans des puritanismes qui entravent le développement. Ce qui fait plonger l'action du parti dans des luttes internes pour les positions, au lieu que celle-ci ait un impact sur la réalité. Malheureusement, même de nombreux conflits internes ont été marqués par la personnalisation, les accusations de révisionnisme, de carriérisme et d'opportunisme, au lieu de divergences de vision ou d'appréciation».
Selon lui, l'USFP doit rompre avec les formes d'adhésion ouvertes qui ne sont pas encadrées par des obligations organisationnelles, morales et financières, et faire en sorte à ce que la responsabilité au sein du parti soit basée sur les contrats, afin que les divergences soient réglées selon ces contrats, dont notamment le respect des statuts, des engagements et des institutions.
Mourad Tabet