Selon une étude de la Direction des études et des prévisions financières : Le manque de personnels qualifiés handicape l’offre offshoring du Maroc


LARBI BOUHAMIDA
Jeudi 10 Février 2011

Selon une étude de la Direction des études et des prévisions financières : Le manque de personnels qualifiés handicape l’offre offshoring du Maroc
La Direction des études et des prévisions financières, relevant du ministère de l’Economie, vient de publier une étude sur le secteur de l’offshoring au Maroc.
Cette étude qui  est une sorte d’analyse de l’environnement concurrentiel du Maroc dans les services financiers externalisés, met en exergue la pertinence de l’offre offshoring Maroc par rapport au développement de ces services. Elle établit également l’état des lieux et quelques perspectives d’avenir au niveau mondial.
Elle souligne que le Maroc a identifié l’offshoring comme un secteur à fort potentiel et comme un véritable moteur de croissance pour l’économie du pays. Dans ce sens, le Maroc a lancé en 2005 une offre Maroc ayant pour  objectif d’atteindre une contribution de 15 milliards de dirhams et 100.000 emplois à l’horizon 2015. Cette offre se base sur le développement dynamique du secteur autour de  trois volets,  à savoir un cadre incitatif attractif portant sur l’impôt sur le revenu effectif, plafonné à 20% et l’exonération de l’IS pendant les 5 premières années; un dispositif de développement des ressources humaines qualifiées (aide directe à la formation pour les entreprises) et une offre d’infrastructure et de services aux investisseurs aux meilleurs standards, à travers le développement de 6 zones offshoring dédiées.
Depuis le lancement de l’offre Maroc, peut-on lire dans l’étude, le Maroc a amélioré le positionnement du secteur de l’offshoring et par  conséquent son apparition pour la première fois dans le classement 2009 "AT Kearney global services location index et son entrée dans le Top 30 de l’Offshoring.  
Plusieurs réalisations ont été enregistrées dans le secteur à fin 2009. Il s’agit de l’accélération du rythme de mise en place des locaux prêts à l’emploi dédiés à ce secteur, l’installation de 54 entreprises dont 14 à Rabat Technopolis,  l’installation de 17 entreprises françaises, spécialisées dans les systèmes informatiques (SSII). Ces entreprises représentent environ 47% du chiffre d’affaires des cinquante entreprises françaises les plus importantes.
Les autres réalisations signalées dans cette étude portent sur la signature de mémorandums d'accord entre  l'Etat et 4 sociétés internationales, la création d’environ 6000 emplois en 2009 (un taux de croissance de 17% par rapport à 2008),  la préparation d'un plan de promotion et  de commercialisation adapté aux marchés français et espagnol, la promotion de l’Offre Maroc dans plusieurs manifestations, etc.
Pour ce qui est des conclusions et recommandations, quatre constats ont été formulés à partir de cette étude. Tout d’abord, les délocalisations des services financiers sont des tendances stratégiques de fond qui touchent aujourd’hui, à un rythme très soutenu, l’ensemble des pays industrialisés dans des proportions qui restent cependant différentes. Ensuite, après avoir concerné des fonctions plutôt basiques, les activités à forte valeur ajoutée semblent être de plus en plus impliquées. En outre, il existe une forte concurrence entre les pays qui accueillent ces délocalisations en particulier l’Inde, la Roumanie et la Tunisie.
Enfin, ces phénomènes s’inscrivent, plus  globalement, dans une tendance plus profonde d’importantes mutations des modes organisationnels des firmes en réponse à de nouveaux défis. En effet, face à un environnement en perpétuel changement (mondialisation, évolutions technologiques, …), les entreprises se trouvent être confrontées à un besoin vital de réactivité et de flexibilité. Par ailleurs, en raison des exigences accrues en matière de coût et de rentabilité au sein d’un marché de plus en plus concurrentiel, les entreprises se doivent de mener des stratégies de recentrage vers le cœur de métier afin de gagner en efficacité et en compétitivité.
Pour toutes ces raisons, selon l’étude de la Direction des études et des prévisions financières, il apparaît que les délocalisations dans les services financiers ne sauraient être réduites à de simples phénomènes de «mode». A ce propos, les études menées jusqu’ici vont clairement dans ce sens puisque, dans l’ensemble, les entreprises semblent être très largement satisfaites des résultats obtenus, qu’il s’agisse de réduction des coûts ou encore d’amélioration de la qualité du service. C’est pourquoi, la plupart des firmes ayant déjà délocalisé certaines de leurs activités envisagent de le faire à nouveau, créant ainsi une nouvelle dynamique.
Il paraît évident que ces phénomènes provoqueront de profondes mutations dans le secteur des services financiers au cours des prochaines années, et cette transformation ne fait que commencer dans certains pays européens notamment la France. Cette transformation pourrait profiter au Maroc à condition de pallier le manque de ressources humaines qui reste le principal handicap de l’offre Maroc offshoring. Le Maroc pourrait dans ce sens procéder à une réorientation du potentiel humain œuvrant dans les centres d’appel vers les activités des  services financiers moyennant des cycles de formation dans le domaine. Aussi, le Maroc pourrait mettre en place un contrat rémunérateur pour les étudiants «contrats d’apprentissage» qui, au-delà du fait d’être une source de revenus pour les étudiants, est une formule idoine pour permettre aux futurs diplômés de se frotter aux réalités et aux attentes du marché de l’emploi tout en affinant leurs bases théoriques.
L’orientation des lycéens et étudiants est  également une formule qui permettrait de réduire le décalage entre l’offre et la demande d’emploi dans le secteur, à travers des cellules d’orientation efficientes à disposition des  lycéens et dans tous les établissements d’enseignement supérieur. Améliorer l’efficacité de ces cellules d’orientation pourrait passer par l’implication des cadres de l’ANAPEC qui restent les personnes les plus compétentes et les plus à même d’orienter les jeunes vers des formations plus proches de l’emploi, conclut l’étude de la DEPF. 


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