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Des responsables se sont abstenus d'indiquer en public si le général américain Stanley McChrystal, qui commande plus de 100.000 soldats des Etats-Unis et de l'Otan, compte demander d'autres renforts pour mettre en œuvre sa nouvelle stratégie.
On s'attend à ce que son rapport expose une stratégie entièrement révisée pour la conduite de la guerre, que le président Barack Obama considère comme la priorité numéro un de sa politique étrangère.
«La situation en Afghanistan est grave, mais la réussite est possible et requiert une stratégie d'exécution révisée, de la détermination et une plus grande unité dans l'effort», note le général McChrystal dans un communiqué annonçant que le rapport est prêt.
Ce document secret, transmis au commandement central américain (CentCom) qui supervise les opérations en Afghanistan et en Irak, intervient alors que les Afghans attendent toujours l'issue de l'élection présidentielle du 20 août.
Selon les derniers résultats partiels publiés lundi, le président Hamid Karzaï garde plus de douze points d'avance sur son principal adversaire, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, mais sans disposer de la majorité absolue qui lui éviterait un second tour en octobre.
Le général McChrystal travaille au réexamen stratégique depuis que Barack Obama lui a confié en juin le commandement des forces déployées en Afghanistan. Le document a aussi été transmis au siège bruxellois de l'Otan.
RÉORIENTATION Selon des responsables militaires, il ne contient pas de recommandations fermes quant aux futurs effectifs militaires, mais il pourrait servir de base à une décision prise dans les prochaines semaines sur les déploiements à venir - initiative politiquement risquée et susceptible de marquer un tournant dans la présidence d'Obama.
Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a déclaré lundi que toute demande de renforts devrait prendre en compte les préoccupations de l'administration Obama. La Maison blanche craint qu'une force militaire étrangère encore plus importante ne soit perçue par la population comme une armée d'occupation.
«Il est clair que je veux étudier ces questions. Nous devrons voir la disponibilité des forces, ainsi que les coûts.
Il nous faut examiner toutes sortes de choses», a-t-il ajouté.
«Le climat est peut-être au pessimisme et à la résignation, mais je pense que nous disposons d'un certain nombre d'atouts et que certaines évolutions sont prometteuses», a dit Robert Gates lors d'une rencontre avec des journalistes.
De son côté, le porte-parole de la Maison blanche s'est efforcé de rejeter sur l'administration Bush la responsabilité de la situation actuelle.
«Tout cela a manqué de ressources, de financement, d'hommes et a été ignoré pendant des années», a dit Robert Gibbs. «Le président agit pour que nous réalisions des objectifs mesurables, cela représente du travail», a-t-il ajouté.
James Appathurai, porte-parole de l'Otan, a confirmé que le rapport McChrystal ne contenait aucune demande de renforts, mais il a ajouté: «Nous savons que nous devrons fournir davantage de formateurs et de matériel aux forces de sécurité afghanes».
Un expert du contre-terrorisme a déclaré lundi que le gouvernement afghan devait combattre la corruption et fournir sans délai des services à la population pour ne pas être pris de court par les talibans, qui s'emploient à rallier des habitants à leur cause.
«Un gouvernement qui perd face à une contre-insurrection n'est pas supplanté au combat, il est supplanté au gouvernement, et c'est ce qui se passe en Afghanistan», a déclaré David Kilcullen, conseiller du général McChrystal.
Les 103.000 soldats occidentaux que le général McChrystal commande aujourd'hui en Afghanistan comprennent 63.000 éléments américains, arrivés cette année pour la moitié d'entre eux dans le cadre d'un renforcement stratégique amorcé sous la présidence de George Bush et poursuivi sous celle de Barack Obama.
La force existante est censée passer à 110.000 hommes - dont 68.000 soldats américains - d'ici à la fin de l'année.
Depuis sa prise de fonctions, McChrystal a réorienté l'action militaire occidentale en réduisant la traque des insurgés au profit de la protection des populations afghanes. Il s'est ainsi inspiré du changement de tactique mis en œuvre en Irak par le général David Petraeus, actuel chef du CentCom.
Des analystes s'attendent à ce que son rapport propose de concentrer les troupes dans des zones à forte densité de population et d'intensifier l'instruction des soldats et des policiers afghans.
On s'interroge sur le point de savoir si McChrystal fera valoir qu'il lui faut des effectifs supérieurs pour atteindre ses objectifs, et si les responsables militaires et politiques américains autoriseront ou non une nouvelle montée en puissance.
Les renforts américains arrivés jusqu'ici ont fait des incursions dans des zones tenues précédemment par les talibans, en particulier ces deux derniers mois.
Avec les forces britanniques, ils ont subi de très loin les plus lourdes pertes enregistrées ces derniers mois, ce qui suscite des pressions politiques dans leur pays. L'année 2009 est déjà la plus meurtrière de la guerre pour les forces étrangères dans leur ensemble.