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« On a entendu parler de ce Plan et des fonds alloués mais on n’a rien vu venir. Jusqu’à présent aucun officiel n’a frappé à nos portes», nous a indiqué Abdelatif Hamads, agriculteur de Sebt Gzoula (Région de Marrakech-Safi). Et d’ajouter : « Chaque fois qu’on demande des informations aux autorités locales sur le sort des fonds alloués, elles nous répondent qu’elles ne les ont pas encore reçus». Même son de cloche de Mohamed Elmir, secrétaire général de l’Association de soutien de l’agriculteur (Région de Doukkala-Abda). D’après lui, un silence assourdissant entoure ce Plan puisqu’aucune information n’est disponible sur sa mise en œuvre, sa gestion et les catégories bénéficiaires ciblées. « On n’a rien vu venir, ni l'orge à deux dirhams ni les autres mesures destinées à sauver le cheptel et à sauvegarder les ressources animales. C’est le cas également pour l’annulation des crédits. Chaque fois qu’on pose ces questions aux responsables, ils nous répondent qu’ils n’en savent rien et qu’il faudra attendre», nous a-t-il déclaré.
Mais jusqu’à quand ? En effet, la situation de nos campagnes empire de jour en jour. Chômage, hausse des prix, puits asséchés et troupeaux faméliques sont devenus le lot quotidien de milliers d’agriculteurs et de leurs familles. « La situation est grave. Tous les indicateurs sont au rouge », s’est alarmé Abdelatif Hmads avant de poursuivre : « Les puits sont secs et on doit désormais nous approvisionner en eau. Jusqu’à aujourd’hui, j’ai dépensé près de 10.000 DH pour en acheter. Les troupeaux sont aussi dans un état piteux vu le manque d’aliments pour bétail. A ce sombre tableau, il faut ajouter la main-d’œuvre qui a été contrainte de chômer faute d’emploi et qui a commencé déjà à prendre la route des villes afin d’y chercher du travail. Les loueurs de matériels agricoles sont également au chômage. Seuls les conducteurs de tracteurs destinés à transporter de l’eau sont en activité. La crise est structurelle et touche tous les secteurs ». Même évaluation de la part de Mohamed Elmir qui nous a indiqué que rien ne va plus pour les agriculteurs de la région. « Le peu d’eau dont nous disposons est en train de s’épuiser. Le pire, c’est que le forage de puits est interdit dans notre région notamment après la publication d’une note de l’Agence du bassin hydraulique de l'Oum Er Rbia qui a déjà lancé des alertes concernant l’épuisement de la nappe phréatique dans la région », nous a-t-il précisé. Et d’ajouter : « On souffre également de la flambée des prix des aliments de bétail. Une motte de foin coûte aujourd’hui 25 DH et il est fort probable qu’elle atteigne les 50 DH dans les mois à venir et notamment en été ».
Nos sources semblent avoir perdu tout espoir. Elles estiment qu’un Plan d’urgence ne va pas changer grand-chose à leur sinistre quotidien. « On n’a plus rien à attendre puisque la campagne céréalière est déjà compromise. Et même s’il y a un fonds de soutien, on sait bien qu’il empruntera des chemins de traverse », nous a confié le secrétaire général de l’Association de soutien à l’agriculteur. Des propos que partage Abdelatif Hmads qui estime que les dernières précipitations restent insuffisantes et qu’il n’y aura pas grand-chose à récolter cette année. Ceci d’autant plus que le sol est sec et qu’il n’y a pas assez de couvert végétal pour les pâturages. « Les bienfaits des dernières pluies demeurent l'alimentation des barrages, des zones irriguées et l'approvisionnement en eau potable, mais nous avons besoin d’eau et ce besoin constitue notre principale priorité aujourd’hui », nous a-t-il confié.
Faut-il attendre encore la mise en œuvre du Plan d’urgence annoncé en grande pompe? Difficile de répondre, mais plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer le retard enregistré dans ce cadre. Ceci d’autant plus que la situation est catastrophique, notamment dans les zones bour. Nombre d’agriculteurs estiment que le gouvernement se doit d’indemniser les agriculteurs avant la fin de la campagne agricole et le début de cultures printanières en subventionnant les semences et les engrais.