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Cette culture scientifique a pris son essor à Damas sous les derniers Omeyyades, puis à Bagdad sous les premiers Abbassides. Elle débute par une traduction accompagnée de lecture critique des ouvrages de l'Antiquité en physique, mathématique, astronomie ou encore médecine, traductions qui concourront à la genèse d'une culture arabe «classique» Dans ce contexte, la langue arabe, langue de l'islam, jouera un rôle essentiel comme outil et véhicule de cette culture qui n'est déjà plus une simple transmission de la pensée grecque, car elle comporte de nombreuses innovations. La situation de carrefour de l'Empire arabe explique également en partie les influences indiennes voire chinoises. Selon Ahmed Djebbar, si les acquis sont incontestables dans de nombreux domaines, les arabo-musulmans cultiveront l'hermétisme avec l'alchimie ou l'astrologie et conserveront également le géocentrisme de Ptolémée. Dans sa monumentale Histoire des sciences, George Sarton montre comment après les Egyptiens, les Sumériens, les Grecs, les Alexandrins, les Romains, les Byzantins, les savants du monde musulman (Persans, Arabes, Berbères, juifs, chrétiens, musulmans) ont dominé, en une suite ininterrompue, de 750 à 1100. Citons notamment le chimiste Jabir Ibn Hayyan (vers 800), le père de l'algèbre et des algorithmes Al-Khawarizmi (780-850), le médecin Ibn Firnas (810-887) qui en 880 construisit la première machine volante faite d'étoffe et de plumes, Rhazès (mort en 925) qui fut le fondateur du premier hôpital, l'astronome et historien Al-Biruni (973-1050), le philosophe et médecin Avicenne (980-1037), ou encore Omar Khayyam (1047-1122), mathématicien et poète. A partir du XIIe siècle, émergent les savants européens mais ils doivent encore compter avec le philosophe Averroès (1126-1198), le médecin et théologien juif Maïmonide (1135-1204), le géographe et voyageur Ibn Battûta (1304-1377), l'historien Ibn Khaldoun (1332-1406). Les mots en relation avec les sciences et les techniques, d'origine arabe : alcali, algèbre, alchimie, alcool, aldébaran, altaïr, alambic, algorithme, almanach, zénith, rame (papier), zéro, sirop, etc.
Tentative d'explication de l'essor des sciences dans le monde arabo-musulman
Al-Djazari, livre du XIIIe siècle, Bibliothèque Süleymaniye, Istanbul. L'extension du monde arabo-musulman a mis en contact plusieurs civilisations différentes : l'empire arabe, construit à partir du VIIe siècle, prend le contrôle politique des territoires anciennement hellénisés (Alexandrie d'Égypte par exemple). Les savants musulmans ont donc pu consulter les ouvrages scientifiques de l'Antiquité. Au VIIe siècle, les Arabes détruisent l'empire sassanide et sauvegardent le savoir de l'ancienne Perse.
Les conquérants arabes se sont trouvés en contact avec la civilisation indienne, à l'est. Ils ont aussi rencontré les Chinois pendant le règne du premier abbasside Abû al-`Abbâs à la victoire de Talas. Cette victoire a été l'occasion d'acquérir un certain nombre de techniques chinoises dont celle de la fabrication du papier. Le papier a rapidement remplacé le parchemin dans le monde musulman : des manufactures furent créées à Samarkand, Bagdad, Damas et au Caire.
Les dirigeants musulmans ont encouragé la recherche scientifique et la diffusion du savoir : Harun ar-Rachid (calife de 786 à 809) imposa l'usage du papier dans toutes les administrations de l'empire. Sous l'administration de ses vizirs barmécides, Bagdad devint la capitale intellectuelle de son époque. Des écoles et des bibliothèques furent construites. Al-Mamun, calife de 813 à 833, avait réuni à Bagdad des savants de tous horizons, quelles que soient leurs croyances. Féru d'astronomie, il crée en 829, dans le quartier le plus élevé de Bagdad, près de la porte Chammassiya (du Soleil), le premier observatoire permanent au monde, l'Observatoire de Bagdad, permettant à ses astronomes, qui avaient traduit le Traité d'Astronomie du grec Hipparque, ainsi que son catalogue d'étoiles, d'étudier le mouvement des astres. En 832 fut fondée la Maison de la sagesse (Baït al-hikma). Abu Raihan al-Biruni calcule le diamètre de la Terre, et affirme que la Terre tournerait sur elle-même, et cela bien avant Galilée, reprenant les écrits d'Eratosthène d'Alexandrie (IIIe siècle av. J.-C.). La langue arabe, commune à tout l'empire, a également été un facteur déterminant dans la diffusion des connaissances et de l'élan scientifique.
Capitale de la dynastie abbasside, Bagdad fut pendant longtemps un centre intellectuel de première importance. La maison de la sagesse était une institution destinée à développer l'enseignement et la recherche. Elle a été fondée sur le modèle de l'académie perse des frères Bana Musa, al-Kindi. La traduction d'ouvrages grecs était l'une des principales activités de la Maison de la sagesse. Cette dernière commença à décliner sous le califat de Jafar al-Mutawakkil (847-862).