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Dans cet entretien accordé à notre confrère Al Ittihad Al Ichtiraki,
la célèbre
chanteuse parle
de sa vie en Egypte. De sa
carrière artistique et de sa décision
de retourner vivre auprès des siens, dans son
Maroc natal.
Comment avez-vous vécu l’ambiance générale du référendum constitutionnel, en Egypte?
Samira Said : Je peux vous dire que la nouvelle Constitution est devenue pratiquement le seul sujet de discussion en Egypte, ces derniers jours. Tout le monde s’intéresse de près à la situation politique actuelle, et à la nouvelle Constitution. Les artistes, les intellectuels, les journalistes, ne parlent que de ça. Et cela fait maintenant un mois que nous suivons régulièrement à la télé des débats autour du sujet. A tel point que même notre vie quotidienne s’est imprégnée, en quelque sorte, de questions de constitutionnalité.
Je suppose que vous avez voté oui, lors de ce référendum...
Bien évidemment. Pourquoi ai-je opté pour le oui, me diriez-vous? Eh bien, parce que cette nouvelle Constitution apporte, par son contenu, d’importantes innovations, dans l’intérêt des artistes. Car il ne faut pas perdre de vue que l’Egypte est un pays connu pour son industrie cinématographique et musicale. En accordant un intérêt particulier aux droits d’auteur, cette Constitution vient assurer aux artistes - qu’ils soient paroliers, acteurs, chanteurs ou compositeurs - de bien meilleures conditions de travail et de créativité. Il y a aussi des articles concernant le statut de la femme. Sans oublier les clauses qui garantissent une égalité parfaite entre coptes et musulmans, et ce pour une meilleure cohabitation, dans le respect et la fraternité. A l’image de cette paisible cohabitation au Maroc, entre juifs et musulmans. Tout cela donc m’a incitée à dire oui à cette nouvelle Constitution.
Comment voyez-vous l’avenir de l’Egypte ?
La situation actuelle est bien meilleure que celle qui prévalait, il y a peu, quand les Frères musulmans étaient au pouvoir. Il y a actuellement une meilleure visibilité. Le pays a repris le chemin de la liberté. On s’achemine lentement vers une sortie de crise. Et l’Egypte redeviendra, de nouveau, le pays des libertés et de l’ouverture, qu’elle a été depuis trente ans.
Avez-vous déjà rencontré le général Sissi ?
Non, je ne l’ai jamais rencontré.
Le voyez-vous comme futur Raiss?
Pour moi, ce qui est primordial, c’est de ne pas mêler politique et religion. Il ne faut pas que le pays soit gouverné au nom de la religion. Car la religion est une affaire privée, qui n’a rien à voir avec les conflits politiques. Elle doit donc être totalement désengagée de la politique. En accédant au pouvoir, les Frères musulmans ont voulu infiltrer tous les rouages de l’Etat. Certes, ils n’ont pas cherché à imposer le voile islamiste aux femmes, par exemple, mais il y avait des prémices, et les gens sentaient qu’on se prêtait à faire porter à l’Egypte, au passé glorieux, un habit qui ne lui convenait vraiment pas du tout.
Quel regard portez-vous sur les islamistes de chez nous ?
Vous savez, le Maroc est très différent de l’Egypte. Il y a des institutions, et les islamistes s’activent dans un cadre tout à fait transparent. Il faut dire aussi qu’ils sont modérés. Et le Maroc se distingue également par une cohabitation exemplaire entre juifs et musulmans. Grâce au rôle prépondérant de SM le Roi Mohammed VI, en tant que Commandeur des croyants. Alors que dans la plupart des pays arabes, les gens mêlent politique et religion. Et cela ne devrait pas être.
N’avez-vous jamais songé à quitter l’Egypte, en cette période de crise ?
En réalité, je compte bien retourner au Maroc pour m’y installer définitivement. Mais pour des raisons qui n’ont absolument rien à voir avec la situation actuelle dans ce pays.
Est-ce là un scoop pour Al Ittihad Al Ichtiraki ?
Vous pouvez le considérer comme cela. En réalité, l’idée de retourner vivre dans mon pays natal me taraude depuis pas mal de temps déjà. Cela n’a donc rien à voir avec ce qui se passe actuellement dans mon deuxième pays, l’Egypte. Je compte retourner au Maroc, tout en gardant mes attaches personnelles et professionnelles en Egypte, où se dérouleront pour l’essentiel mes activités artistiques. Voilà, c’est ma décision. Elle est définitive. Je l’ai mûrie longuement. Je retourne vivre auprès des miens. J’ai atteint l’âge où l’on a besoin d’être constamment entouré de ses proches et de ses amis intimes.
Parlons maintenant, si vous le permettez bien, de musique. “Mazal” est une chanson que vous avez interprétée en darija marocain. Quel genre d’accueil lui a été réservé dans le monde arabe? A-t-elle pu s’imposer en Orient malgré cette “barrière” de la langue?
J’ai été vraiment heureuse en remportant le titre de meilleure chanteuse de l’année 2013, avec cette chanson dont les paroles ont été écrites en darija. Il y a eu un vote massif en sa faveur, dans différents pays arabes. Je ne m’attendais nullement à pareil succès, à vrai dire. Que ce soit en Egypte ou dans les autres pays arabes. Au Maroc aussi, cette chanson a été très bien accueillie par le public. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas interprété de chanson en darija. Comme “Ouaâdi” et d’autres chansons du genre. Je voulais quelque chose de nouveau. Et c’est ce qui s’est produit avec « Mazal ».
“Cette darija ne représente donc pas une barrière entre vous et votre large public ?
Vous savez, il y a même des gens, en Egypte, qui m’ont suggéré de mettre des sous-titres, pour mes chansons en darija ! (rire). Cependant, la musique reste, dans tous les cas, un langage universel. Le public veut un peu de tout. Et c’est ce qui explique le succès de «Mazal».
N’êtes-vous pas persuadée que notre dialecte marocain pourrait rapidement s’imposer en Orient, avec des voix comme la vôtre, ou comme celle de Jannat Mahid?
Il faut dire que nos frères arabes d’Orient, particulièrement dans les pays du Golfe, ont du mal à comprendre notre darija. Nous avons tendance, nous autres Marocains, à contracter les syllabes, ce qui rend la compréhension malaisée. Et c’est ce qui les amène parfois à nous dire: “Mais ne pourriez-vous pas parler arabe?” (rires). Je reste persuadée cependant qu’ils pourront s’y habituer petit à petit.
Il y a aussi certaines chanteuses marocaines de la nouvelle génération, qui refusent d’interpréter leurs chansons en darija, en arguant de la rareté de textes valables dans ce registre.
Vivant actuellement loin du Maroc, je ne pourrais répondre à cette question. Je ne connais pas suffisamment les paroliers de la jeune génération. En revanche, je connais bien les anciens. Comme feu Tayeb Laâlej, feu Ali Haddani, Fath Allah Mghari et bien d’autres.
Comment se fait-il que Samira Said n’ait pas été tentée par le cinéma, alors qu’elle a tous les atouts pour être une star du grand écran ?
Non, cela est loin de mes préoccupations artistiques actuelles. J’y avais pensé, certes, à une certaine période de ma carrière. Mais je n’ai pas trouvé quelque chose qui soit fait pour moi dans ce domaine. Et puis je n’aime pas me hasarder dans un domaine que je ne maîtrise pas suffisamment bien.
Vous retrouvez-vous davantage dans la chanson égyptienne ou dans la chanson raï ?
(Rires). Je me retrouve en réalité dans tous les genres, sans exception. Toute petite, j’ai aimé Oum Kelthoum, Abdelhalim Hafez, Mohamed Abdelouahab. Toutes les chansons orientales de l’époque. Et puis, à l’instar de tous les Marocains, j’ai une double culture, orientale et occidentale. Quant à la musique raï, elle fait partie intégrante de mon identité artistique, en tant que Marocaine.
Votre célèbre duo avec Cheb Mami, “Youm ouara youm”, a été un succès. N’envisagez-vous pas de reproduire cette expérience?
Oui, cette chanson, douce et légère, a connu un très grand succès. Il faut dire qu’elle comportait tous les ingrédients nécessaires. Reproduire cette expérience? Pourquoi pas, en fait? Mais dans un registre différent, bien entendu.
Que diriez-vous de ces artistes qui essaient d’imiter Samira Said ?
Je ne vois pas de mal à ce que certaines expériences pionnières soient imitées par d’autres artistes.
Quelles sont vos chansons préférées, actuellement ?
J’aime beaucoup la voix de Jennane Mahid. Elle est d’une sensibilité et d’une douceur inégalées et puis elle jouit d’une très bonne réputation en Egypte. On l’aime et on a beaucoup d’égard pour elle. Et croyez-moi, cela est aussi très important dans la carrière d’un artiste. Il ne suffit pas d’avoir une belle voix et d’excellentes capacités d’interprétation, il faut aussi une noblesse de caractère.
Vous avez un très grand nombre de fans dans les pays du Golfe, et pourtant vous ne chantez jamais dans leur dialecte.
Si, il m’est arrivé de le faire, mais il y a longtemps de cela. Peut-être le ferais-je de nouveau dans un proche avenir.
Parmi les grands compositeurs, aujourd’hui disparus, quels sont ceux dont vous auriez aimé interpréter les chansons?
Mohammed Faouzi, évidemment, Mohammed Abdelouahab, El Kasabji, pour ne citer qu’eux.
Au tout début de votre carrière artistique, vous aviez délibérément choisi de collaborer avec le compositeur Baligh Hamdi, plutôt qu’avec Mohammed Mouji.
Mais j’ai travaillé avec Mohammed Mouji bien avant Baligh Hamdi, en fait. Il avait composé quatre de mes chansons, dont « Aktob ismak âala rimal » ( J’écris ton nom sur le sable) et « Aid ennada » (Fête de la rosée).
On a constaté dernièrement un certain ralentissement de votre production artistique. Est-ce dû à l’ambiance particulière en Egypte, par le temps qui court ?
En réalité, il y a des raisons personnelles, qui m’ont empêchée de travailler régulièrement. Et puis, les événements qui ont eu lieu en Egypte n’encourageaient guère les sociétés de production à prendre des risques. Ce qui a fini par se répercuter négativement sur l’ensemble de l’activité musicale. Mais actuellement, je travaille avec acharnement pour sortir mon nouvel album.
On constate qu’il y a de plus en plus de chaînes de télévision spécialisées en musique. Quel a été leur apport dans ce créneau.
C’est partout pareil, que ce soit dans le domaine du cinéma, de la chanson, ou même dans celui de l’information. Cette abondance de chaînes spécialisées offre aux téléspectateurs une infinité de choix. Et cela fait partie des libertés individuelles.
Certaines chanteuses, telles que Assala et Latifa Tounsia, se sont tournées, ces dernières années, vers la présentation d’émissions télévisées consacrées à la musique. N’avez-vous jamais été tentée par cette expérience ?
Ça m’est déjà arrivé de présenter quelques émissions de ce genre. Mais, à vrai dire, je n’étais pas vraiment enthousiasmée par cette activité. Cela dit, si un jour on me proposait une idée créative et convaincante, je n’hésiterais pas à l’accepter.
Quelles sont les nouvelles voix de la chanson qui vous paraissent prometteuses ?
En ce qui concerne les jeunes talents, qui ont gagné dans différentes compétitions musicales, je peux citer l’Egyptien Ahmed Jamal, et le Palestinien Assaf, qui ont été vraiment brillants. Mais ces jeunes talents ont besoin d’accompagnement. Car il ne s’agit pas seulement de remporter des compétitions, encore faut-il persévérer, tout en bénéficiant d’un encadrement idéal. En plus d’une belle voix, il faut savoir se déplacer sur scène. Ce qui suppose une formation théâtrale préalable. Aux Etats-Unis, par exemple, quand on découvre un jeune talent, on l’adopte aussitôt et on l’encadre comme il se doit.
Quels sont les compositeurs avec qui vous travaillez actuellement ?
Je travaille avec beaucoup de compositeurs, qu’ils soient débutants ou célèbres. Parmi les débutants, je citerai Ahmed Salahdine et Khalid Ismail. Ce dernier est un compositeur de grand talent, qui a été le lauréat de «Sawt Alhayat». En ce qui concerne les compositeurs célèbres, je peux citer Salah Charbouni, entre autres.
Votre fils Chadi s’essaie lui aussi à la chanson.
Il est loin de s’intéresser à ce domaine. Il est absorbé par ses études. Et sa véritable passion, c’est le football.
Etes-vous toujours une adepte du sport ? Est-ce là le secret de votre éternelle jeunesse?
Je fais du sport, quatre fois par semaine. Le régime alimentaire est également important, et le mode de vie est aussi un facteur essentiel.
Quel club supportez-vous, Al-Ahly ou le Zamalek ?
(Rires) Je ne regarde pas les matchs de foot, sauf quand il s’agit de l’équipe nationale ou des sélections arabes qui participent à la Coupe du monde, ou à la Coupe d’Afrique. Sinon je n’ai aucune préférence pour quelque club que ce soit.
Mais au Maroc, on affirme pourtant que vous êtes fan du Raja ?
Je supporte avec ferveur notre équipe nationale.
Il y a pas mal de chanteuses marocaines qui se sont installées en Egypte, à l’instar de Jannat qui a une belle présence sur la scène égyptienne et arabe.
Avez-vous prêté main forte à cette chanteuse, vous qui jouissez d’une si longue expérience?
Avez-vous prêté main forte à cette chanteuse, vous qui jouissez d’une si longue expérience?
Il ne s’agit pas de prêter main-forte, mais d’entretenir de bonnes relations. Jannat a su se frayer son chemin de manière formidable. Elle sait choisir ses chansons et je trouve qu’elle est sur la bonne voie.
Vous avez constitué, à une certaine période, un trio avec le poète Imad Hassan et le compositeur Mohammed Dayaâ. A cette même période, il y avait un autre trio, constitué du compositeur Ammar Chriâai, du poète Abdelouahab Mohammed et de la chanteuse Latifa Tounsiya. Il paraît que cette émulation vous a été bénéfique.
Je n’ai jamais fait de comparaison à cet égard. A propos de ma collaboration avec Imad Hassan et Mohammed Dayaâ, c’était un franc succès. Nous avons produit beaucoup de chansons réussies.
Qu’est-ce qui vous manque le plus, quand vous êtes loin du Maroc ?
Tout. Ma famille, mes amis, les ruelles et les avenues des villes. Marrakech, Rabat, Casablanca, Ifrane et Fès, la ville natale de ma mère. Tout cela me coule dans les veines. D’ailleurs, même au Caire, je vis à la marocaine. Je prépare quotidiennement du thé marocain.
Vos amis égyptiens doivent sûrement apprécier votre thé.
Assurément, le thé de Samira est bien apprécié de ses amis.
Certaines rumeurs laissent entendre que Samira Said est sur le point de se marier. Que pouvez-vous nous dire à ce propos ?
Non, cela est archi-faux.
Que représente pour vous le défunt Abdenbi Jirari ?
Son nom est lié à mes débuts dans la chanson. C’est grâce à lui que j’ai percé dans le milieu musical. Avant de le connaître, je chantais dans les colonies de vacances, dans les fêtes scolaires. Et puis il est venu et a fait connaître à l'enfant que j'étais le monde de la chanson.Son souvenir fait partie de mon enfance.
Et Naima Samih ?
Naima samih, je l’ai connue à l'âge de 14 ans et nous sommes restées amies durant 20 ans. Elle m’appelle régulièrement, après chacun de mes passages à la télé pour me féliciter et m'exprimer son amitié. C’est une femme extraordinaire, généreuse et magnanime. C’est une chance pour moi de la compter parmi mes amis.
Ne trouvez-vous pas que cette chanteuse, à la voix exceptionnelle, n’a pas eu la reconnaissance qu’elle mérite ?
Cela fait bien longtemps qu’elle est reconnue comme la diva de la chanson marocaine. Et elle le mérite amplement.
Et notre regrettée Rajaa Belamlih ?
On avait des liens vraiment très forts, elle et moi. Sa disparition a été une grande perte pour nous tous.
Aziza Jalal ?
Elle fait également partie de mon enfance , et de mes débuts dans la chanson. Nous avons participé toutes les deux à un certain nombre de soirées musicales, particulièrement à l’occasion des fêtes nationales. Beaucoup de souvenirs communs resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Elle a une voix extraordinaire , qui faisait notre fierté à nous tous. Elle a malheureusement choisi de prendre sa retraite artistique. Je respecte son choix, mais il faut bien dire que c’est une véritable perte pour son public. De toute façon, ses chansons demeurent très vivantes.
Abdelouahab Doukali ?
Doukkali est bien l’icône de la chanson marocaine. C’est un grand maître, et cela se passe de commentaire.
Et Abdelhadi Belkhiyat ?
C’est, faut-il bien le rappeler, un grand artiste à l’immense talent.
Feu Mohammed El Hiyani ?
Une voix douce et poignante. Il nous a quittés mais ses chansons sont éternelles.
D’autres noms de la chanson marocaine, auxquels vous pensez
Je citerai les regrettés Ismail Ahmed et Mohamed Fouiteh. Et puis d’autres artistes qui ont façonné notre sensibilité artistique commune, en tant que Marocains.
Bio express
Née à Rabat un 10 janvier 1958, Samira Ben Abderrazak Ben Saïd, découvre très tôt le monde de la musique. Agée de six ans, elle chantait déjà des reprises d’Oum Kalthoum. Samira s’est fait connaître en participant dans l’émission Mawahib à la télévision marocaine. Mais elle ne rêvait que du Caire et de ses scènes de haut rang. Elle y débarque finalement à l’âge de 17 ans. Elle travaille sa voix ainsi que son accent égyptien. En 1980, le compositeur Mohamed Soltan lui offre deux chansons, que le public découvre sur les ondes locales. L’année suivante, Baligh Hamdi lui signe d’autres titres, qui contribuent à sa notoriété. Depuis, Samira Saïd a sorti pas moins de seize albums, dont, en 2002, Youm Wara Youm (Jour après jour), en duo avec Cheb Mami.
Repères
1980 : Participation à l’Eurovision & arrivée en Egypte.
1982 : Premier album.
1983 : Participation au Festival du Caire.
1994 : Voyage aux Etats-Unis.
1996 : Retour en Egypte.
2003 : Remporte la BBC Award ainsi que le World Music Awards.
2003: Remporte la WMA Best Arabian Music pour son titre “Youm Wara Youm”
2004 : Participation au Festival musique sans frontières.
2005 : Nouvel album ‘Aweeny Beek’
2006 : Interprétation de la chanson officielle de la Coupe d’Afrique des nations
2009 : Obtient le Murex d’or de la meilleure chanteuse arabe.
2009 : Remporte le Middle East Music Award pour la meilleure chanson Awam Kida
(Traduction: Mehdi Ouassat)