-
Biden en Angola pour tenir in extremis une promesse à l'Afrique
-
Trêve au Liban. Frappes israéliennes contre des positions du Hezbollah
-
En Syrie, des rebelles prennent la majeure partie d'Alep
-
La BCE alerte sur les fragilités de la stabilité financière dans la zone euro
-
"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
“Abou Mazen” a fait savoir qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre contre Israël.
“Nous ne voulons pas continuer à être les ennemis d’Israël. Nous tendons la main à Israël pour faire la paix. Mais ce qui a été fait, ce sont malheureusement des crimes de guerre”, a-t-il déclaré à la presse après son intervention, au cours de laquelle il aura longuement détaillé les souffrances des civils gazaouis pendant ces trois semaines. “Les gens qui ont commis ces crimes doivent rendre des comptes, pour que ces crimes ne puissent pas se reproduire”, a-t-il estimé. L’Autorité palestinienne avait reconnu mardi la compétence de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, afin d’ouvrir la voie à une telle enquête. Mais la valeur même de cette reconnaissance fait débat, la CPI ne pouvant être reconnue que par les Etats et saisie que par eux, ou par le Conseil de sécurité de l’ONU. Nombre d’ONG de défense des droits de l’homme, notamment B’Tselem, le Centre Palestinien pour les droits humains, Amnesty International ou Human Rights Watch, travaillent actuellement à documenter des plaintes contre l’Etat hébreu pour violation des lois de la guerre dans cette offensive meurtrière, recours disproportionné à la force, attaques visant des civils ou encore utilisation de bombes au phosphore, interdites.
“Abou Mazen” a aussi dénoncé les tirs de roquettes depuis Gaza: “j’ai condamné ces attaques à la roquette pendant des années, et je continue de les condamner. Cela ne va pas dans le sens de la paix”, a-t-il déclaré. Mais pour lui, ces tirs qui ne font que rarement des victimes ne peuvent être comparés à l’offensive meurtrière israélienne, qui a coûté la vie à 1.285 Palestiniens, dont près de 900 civils. Et, a ajouté le président palestinien, le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal pourrait lui aussi être traduit en justice pour “avoir attiré cette destruction sur son peuple”. Mahmoud Abbas effectue actuellement une tournée en Europe afin de trouver des soutiens à un gouvernement d’union nationale et pour la reconstruction de la Bande de Gaza.
Et ce alors qu’en Israël, l’heure est à la surenchère de déclarations musclées, à l’approche des élections du 10 février dont le “faucon” du Likoud Benyamin Nétanyahou est donné favori. Mercredi, ce dernier a encore renchéri, jugeant que Tsahal avait arrêté son opération sur Gaza trop tôt, sans avoir réussi à “boucher le trou” - soit avoir mis fin à la contrebande d’armes à destination du Hamas via les tunnels. Sur le terrain, la reconstruction semble elle se compliquer des relations difficiles entre le Hamas et l’UNRWA, l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens. La police du Mouvement a fait irruption dans un entrepôt de l’UNRWA, s’emparant de couvertures et de plus de 400 rations alimentaires prêtes à être distribuées. Un incident qui laisse craindre la rupture des relations entre l’agence et les patrons du territoire, et ce alors que l’UNRWA fournit une assistance indispensable à plus de la moitié du 1,4 million de Gazaouis.
“Ils étaient armés, ils s’en sont emparés par la force”, a expliqué le porte-parole Christopher Gunness, dénonçant d’un incident “absolument inacceptable”. “Nous espérons qu’il n’y aura pas d’implications pour notre travail à Gaza”, a-t-il ajouté.
De nombreux donateurs de la communauté internationale refusent que l’aide puisse être utilisée par le Hamas, et tiennent à ce qu’elle parvienne directement les populations.