-
Les Palestiniens reprennent la route à travers Gaza après le retrait israélien
-
Climat: La plupart des pays ratent la date limite de l'ONU pour déposer leur nouvelle feuille de route
-
En Ukraine, ONG et vétérans en quête de fonds après l'arrêt de l'aide américaine
-
Le Kremlin ne peut "confirmer ou infirmer" un appel entre Trump et Poutine
-
L'Egypte va organiser un sommet d'urgence sur la question palestinienne
"Cette visite marque un nouveau départ. Après onze années d'obstruction de la part des autorités précédentes, les autorités syriennes intérimaires ont l'opportunité de tourner la page" et de "clore définitivement le dossier des armes chimiques syriennes", a déclaré Fernando Arias cité dans un communiqué, à l'issue de son premier déplacement officiel à Damas depuis la fuite le 8 décembre du président déchu.
Il y a plus de dix ans, la Syrie avait rejoint l'OIAC et remis son stock déclaré en vue de sa destruction, mais l'organisme a toujours été préoccupé par le fait que la déclaration faite par Damas était incomplète et qu'il restait encore des stocks d'armes chimiques.
Depuis la prise de pouvoir en Syrie par une coalition rebelle menée par les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), la gestion et le sort de cet arsenal suscitent de vives inquiétudes dans le monde entier.
Le chef de l'OIAC a été reçu par le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, et le nouveau chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani. Le ministère syrien de l'information a diffusé des photos des trois hommes se serrant la main.
L'OIAC s'était également déclarée préoccupée en décembre par le fait que des preuves précieuses sur ce dossier pourraient avoir été détruites à la suite de frappes israéliennes intenses sur des sites de l'armée syrienne.
Israël a déclaré que ses cibles comprenaient des armes chimiques, afin d'éviter qu'elles ne tombent entre les mains d'"extrémistes".
En 2013, la Syrie avait rejoint l'OIAC, et accepté de révéler et de remettre ses stocks de produits toxiques sous la pression de la Russie et des Etats-Unis, et pour écarter la menace de frappes aériennes des Etats-Unis et de leurs alliés.
Cet accord était intervenu après une attaque présumée au sarin, un agent neurotoxique, qui avait fait 1.400 morts dans la banlieue de Damas. L'attaque a été attribuée au gouvernement syrien, qui a nié toute implication et rejeté la faute sur les rebelles, dans le contexte de guerre civile déclenchée en 2011 par la répression par le clan Assad de manifestations prodémocratie.
Bien qu'il ait insisté sur le fait que l'utilisation d'armes chimiques constituait "une ligne rouge", le président américain de l'époque, Barack Obama, s'était abstenu de mener des frappes de représailles, préférant conclure un accord avec la Russie sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien sous la supervision de l'ONU.
Face aux dénégations du gouvernement de Bachar al-Assad, l'OIAC avait mis en place en 2014 une mission d'enquête qui a publié 21 rapports couvrant 74 cas d'utilisation présumée d'armes chimiques.
Les enquêteurs ont conclu qu'elles avaient été utilisées ou étaient susceptibles de l'avoir été dans 20 cas.
Dans 14 de ces cas, le produit chimique utilisé était du chlore. Le sarin a été utilisé dans trois cas et du gaz moutarde (ypérite) dans les trois autres.
En avril 2021, la Syrie a été privée de ses droits de vote à l'OIAC, après qu'une enquête l'a accusée d'être à l'origine de nouvelles attaques au gaz toxique.
Et en novembre 2023, la France a émis des mandats d'arrêt internationaux contre Bachar al-Assad, son frère Maher alors chef de facto de la quatrième division, une unité d'élite de l'armée syrienne, ainsi que deux généraux, Ghassan Abbas et Bassam al-Hassan, accusés de complicité de crimes contre l'humanité pour les attaques chimiques meurtrières de 2013.