Réunion de la majorité lundi

Rencontre au sommet de la majorité lundi 7 juillet. Les leaders des partis de la coalition gouvernementale devront en principe se réunir en tout début de semaine prochaine. Cette réunion qui devait se tenir cette semaine a été reportée pour cause de déplacement à l’étranger du  président du Rassemblement national des indépendants et ministre des Affaires étrangères. Salaheddine Mezouar est en effet en voyage officiel à Moscou.  

Cette réunion de la majorité se tient sur fond de polémique sur le rôle des femmes dans la société marocaine. Le chef du gouvernement avait comparé les Marocaines à des lustres et décrété que leur place était à la maison pour élever leurs enfants et non au travail pour gagner leur vie. Le PPS a été le seul parti de la majorité à avoir réagi à de tels propos à la fois misogynes, sexistes et rétrogrades. La question sera-t-elle de nouveau posée devant la majorité ? M. Benkirane sera-t-il sommé par ses alliés de s’expliquer et de procéder à une mise au point ? Rien n’est moins sûr. 

« La réunion que nous allons tenir est des plus normales. Ce n’est pas une réunion de crise. En principe, ce sont deux points à l’ordre du jour qui devraient être examinés. Il s’agit du plan d’action gouvernementale et des élections communales et régionales de 2015 », croit savoir cette figure de la coalition au pouvoir.

A la mi-juin, le chef du gouvernement avait réuni les chefs de file des partis de la majorité et de l’opposition pour une première consultation sur les prochaines échéances électorales. Devant les responsables politiques, Abdelilah Benkirane avait affirmé qu’il allait superviser politiquement les prochaines élections et que le ministre de l’Intérieur sera responsable des aspects techniques de l’organisation du scrutin. 

 

Le retard législatif 

du gouvernement Benkirane

 

Quel mode de scrutin ? Quid des listes électorales ? Maintien ou pas de la carte électorale ? Majorité et opposition devront remettre leur copie dans un mois.

C’est un long et laborieux parcours qui n’a même pas encore commencé. Et c’est ce qui inquiète les formations politiques formant l’opposition. Les lois organiques relatives au dispositif électoral ne sont pas encore prêtes. Les consultations peinent à démarrer. La suspicion s’installe. « Tout va encore se faire sous pression. Et c’est exactement ce que nous ne voulons pas. Le gouvernement Benkirane accuse un retard législatif important qui risque de porter atteinte aux prochaines élections », commente ce membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires. Sur le volet des élections communales et régionales, le parti de la Rose a, on le sait, des exigences très précises. 

Les socialistes en appellent par exemple à la formation d’une commission indépendante en charge de la supervision des élections et au remplacement de la carte électorale par la carte d’identité nationale désormais généralisé. Quant au mode de scrutin, la famille politique de Driss Lachguar serait en faveur du scrutin uninominal.

Les partis de la majorité parleront-ils d’une même voix lors de ces consultations ? Iront-ils en rangs unis et une prise de décision collective relative au prochain scrutin ? Les questions se bousculent. Les ambitions s’affichent. Et les craintes des uns et des autres pointent  à l’horizon face aux islamistes du PJD déjà en campagne.