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Pourtant, six ans après et à l’occasion des premières Assises de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) organisées par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) le 10 mai à Casablanca, le constat est sans équivoque. Seulement 36 PME/PMI sur plus de 100.000 entreprises marocaines ont adhéré à cette démarche. Et même si, en théorie, un grand nombre d'entreprises adhère à cette philosophie, celles qui manifestent leur désir de se faire labelliser ne sont pas très nombreuses.
Défini comme l’intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes, le concept de responsabilité sociale peine à s’ancrer dans la culture entrepreneuriale marocaine et sa mise en œuvre impose plusieurs contraintes aux dirigeants d’entreprises.
En effet, la RSE demeure un concept relativement peu connu dans le pays et par les dirigeants d’entreprises qui semblent avoir toujours du mal à respecter les dispositions de la réglementation du travail.
Le dialogue social ainsi que la présence syndicale semblent également très limités et les institutions représentatives du personnel dans les entreprises prévues par le Code du travail ont du mal à se concrétiser.
Les managers marocains estiment que la mise en œuvre pratique de la responsabilité sociale pose plusieurs questions de fond et risque de chambouler le fonctionnement normal de leurs entreprises. C’est le cas des attitudes à prendre par rapport aux risques, notamment écologiques et industriels, la complexité de la réglementation en vigueur, les réalités macroéconomiques, financières et de management et le type de ressources humaines à recruter...
Pour remédier à cette situation, ils estiment que l’intervention de l’Etat est nécessaire pour instaurer un nombre de mesures et d'incitations afin de garantir la pérennité et la compétitivité de l'entreprise.
Ils avancent même que la baisse des impôts, un accès facile au financement et la réduction des charges supportées par l'entreprise pour garantir son développement pourraient encourager les entrepreneurs à adopter une démarche RSE.
D’aucuns estiment même que c’est au gouvernement de jouer ce rôle et qu’il doit rester le moteur principal du développement d’engagements socialement responsables au Maroc.
Des propos qui en disent long sur l’avenir de ce label mis en place par la confédération patronale.
Ceci d’autant plus que tous les indicateurs attestent du fait que le coût de l’irrespect patent de la loi par bon nombre de managers a un coût exorbitant tant sur le plan social que pour les entreprises elles-mêmes.
A preuve, le nombre important de fermetures d’établissements (119 unités) et de licenciements (9.748 personnes) enregistré durant l’année dernière est certainement dû à des questions liées aux difficultés induites par la conjoncture, mais aussi par les longs et difficiles débrayages.
Au nombre de 241, ces débrayages ont été menés par 22.874 employés afin de revendiquer leurs droits les plus élémentaires.
Les inspections du travail ont imputé 24,51% de ces conflits collectifs à l’irrespect par le patronat des dispositions du Code du travail, 16,32% au retard de paiement des salaires et 11,62% à la présentation de cahiers revendicatifs par les salariés.
Autre preuve : ces inspections ont adressé 19.139 observations aux entreprises concernant l’hygiène, 38.534 relatives à la sécurité sur les lieux du travail et le reste à l’encan.
Parler de responsabilité sociale de l’entreprise pour une confédération patronale est donc doublement important. Il l’est parce que les Assises actuelles constituent un aveu d’impuissance même s’il est mâtiné d’optimisme. Impuissance que les appels du pied lancés à l’Etat afin qu’il accorde plus d’aides au tissu économique national ne peuvent occulter. Face à la gabegie que l’économie de rente ne fait qu’aiguiser, il serait grand temps pour que chaque partie assume ses responsabilités, l’Etat en n’accordant son aide qu’aux entreprises qui respectent la loi et le patronat en respectant celle-ci à la lettre. Il faut revenir aux fondamentaux pour que notre pays puisse entrer réellement dans l’ère de la modernité.