Réparation communautaire, un bilan plutôt positif


Mustafa Elouizi
Vendredi 1 Février 2013

Réparation communautaire, un bilan plutôt positif
L’un des volets essentiels dans le processus marocain de réconciliation était le programme de réparation communautaire. Dès le début, l’idée s’est révélée perspicace. En 2004, Benzekri et son équipe s’étaient déplacés à Agdz. L’objectif était de débattre des modalités à suivre pour préserver la mémoire.
Certains acteurs locaux de la province de Zagora avaient déjà développé l’idée de prendre en considération les populations des sites où il y a eu des centres de détention secrets ou ayant vécu au rythme d’événements sociaux. Ils sont doublement victimes, du fait de la situation de leurs zones, mais aussi d’une exclusion des programmes de développement en deçà de la moyenne nationale. Réhabiliter la mémoire, c’est aussi entreprendre une réconciliation avec ces populations, que ce soit au Rif, à Khénifra, Figuig, Tinghir, Agdz, Tagounit, Hay Mohammadi …
 L’idée de la réparation communautaire était donc née dans la foulée d’une pensée collective qui n’avait pas d’antécédent à l’échelle internationale. Au début, il fallait mettre en place une plateforme institutionnelle. Celle-ci avait réuni acteurs associatifs, autorités et services extérieurs.
Le succès d’un tel programme dépendait aussi de cette harmonie entre ces différents acteurs non habitués à œuvrer de concert. Toutes les suspicions devaient être dépassées. C’était difficile à l’époque, mais il fallait avancer.
Au préalable, chaque province avait élaboré son plan d’action qui s’était articulé autour de quatre axes principaux: L’appui des compétences, la préservation de la mémoire, l’amélioration des conditions de vie des populations et la promotion des conditions des femmes et des enfants.
Le fonds mobilisé a atteint le montant de 159,7 millions de DH, versé par le gouvernement (95 millions de DH), l’Union européenne, UNIFEM (près de 40 millions de DH), le CNDH (10,5 millions de DH), la CDG 7 (6 millions de DH), les associations (5,8 millions de DH). 
Pour Abderrahim Chahid, coordinateur du programme de la réparation communautaire, une telle expérience est riche en enseignements. Il y a lieu d’abord et avant toute démarche pratique, de souligner la nécessité de mettre en place une méthodologie qui dissipe le flou et l’ambiguïté entourant l’indemnisation individuelle et les autres projets de développement.
Ensuite, il est impératif d’impliquer tous les techniciens et cadres des différents centres de décision. Enfin, il faut faire en sorte que ce programme soit le tremplin vers la concrétisation des droits économiques et sociaux, étant donné la fragilité des zones ciblées par ces programmes.


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