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Le renouvellement des mécanismes de dialogue entre les personnes de confessions différentes peut être atteint grâce notamment au rejet de la violence, de l'extrémisme et de la haine ainsi que le respect des spécificités religieuses et culturelles de l’Autre, ont relevé les participants à une journée d’étude sous le thème "L’évolution du discours entre les religions et son renouvellement pour une meilleure connaissance mutuelle, la prise de conscience de la différence de l’Autre et l’Union autour du mot “Ensemble" qui constitue un message adressé à l’humanité entière”.
Ils ont également souligné que l’humanité a besoin de mettre fin aux conflits et différends notamment par le biais du dialogue qui doit être le point de départ d’un vivre-ensemble commun basé sur les valeurs humaines appelant à la liberté, la justice, l’équité, la dignité humaine loin de toute discrimination, injustice ou tyrannie.
Les intervenants à la première séance intitulée “Nous connaître et reconnaître comme frères : le don de nos convergences et le défi des divergences”, ont soulevé que le monde actuel connaît une évolution technologique importante qui se traduit par l’accélération du rythme de la communication interpersonnelle faisant profiter à un échange culturel et intellectuel sauf que ce développement n’aide pas nécessairement au rapprochement des humains.
Dans ce sens, le professeur d’histoire de la pensée philosophique, Abdou Filali Ansari, a indiqué que le dialogue entre les religions fait face à de nouveaux défis obligeant les personnes de foi à se défendre constamment et par tous les moyens disponibles, relevant que la technologie figure parmi ses challenges, d'autant plus qu'aujourd'hui, les plateformes numériques offre un espace à des individus qui se désignent en tant que juges au nom de la religion.
Pour relever ces défis, M. Abdou Filali Ansari préconise de favoriser la coexistence et la tolérance notamment en dissipant les concepts et les stéréotypes alimentés par la haine mais également en simplifiant le contenu des textes religieux, afin de contribuer à faire prendre conscience “des dangers qui nous guettent”.
Pour sa part, le président de l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie (PISAI), Père Diego Sarrio Cucarella, M.Afr a pointé du doigt le jeu délicat entre les convergences et les divergences qui affectent et continuent d’affecter les relations entre le Christianisme et l’Islam.
Il a, dans cet élan, mis l’accent sur une tendance des dernières années de ce dialogue entre musulmans et chrétiens qui se concentre sur “ce que nous avons en commun tout en minimisant les différences voire les passer sous silence”.
“Avant de discuter de nos divergences doctrinales, nous devrions cultiver d’abord l’amitié et la confiance mutuelle. Il me semble que cet exercice est nécessaire pour construire la culture de la rencontre qui seule rendra possible cette coexistence pacifique et amicale, appelant dans ce sens à renforcer les liens qui nous unissent”, a-t-il dit
“Chrétiens et musulmans, nous pouvons parler ouvertement de nos divergences sans pour autant mettre en péril notre amitié”, a poursuivi le président du PISAI.
Pour lui, il est impératif que les théologiens chrétiens et musulmans assument aujourd'hui leur responsabilité éthique et intellectuelle en proposant des moyens pour tempérer les discours antagonistes.
De son côté, le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des oulémas, Ahmed Abbadi, a affirmé que le dialogue inter-religieux se limitait à l’échange de slogans de tolérance et de cohabitation alors qu’il devait avoir de nouvelles perspectives en vue de réaliser la paix pour l’ensemble de l’humanité.
L’investissement, a-t-il dit, doit être en l’humain parce que ce sont les êtres humains qui s’engagent dans un tel dialogue tandis que la majorité ne possède pas les bases nécessaires de connaissance, de capacités, de perceptions et de représentations lui permettant d’engager un dialogue constructif.
Cette journée d'étude se veut une contribution de l'Académie du Royaume du Maroc à la promotion des valeurs communes et humaines du vivre-ensemble, et de la coexistence entre les cultures, les civilisations et les religions.
Organisée en partenariat avec le Dicastère pour le dialogue inter-religieux-Vatican et la Rabita Mohammadia des oulémas, cette rencontre s'inscrit en droite ligne des Hautes orientations Royales appelant à la promotion de la culture de la coexistence et de la paix et au renforcement du dialogue entre les civilisations, les cultures et les religions, dans l'objectif de lutter contre l'extrémisme et la violence.
Au programme de cette journée figurent deux séances d’études dont la première porte sur le thème "Nous connaître et nous reconnaître comme frères : le don de nos convergences et le défi des divergences", tandis que la deuxième est axée sur "Discours entre les religions : nature, finalité et renouvellement".