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C’est dans ce cadre que peut s’inscrire la rencontre régionale sur «L’évaluation des politiques publiques», qui s’est tenue les 23 et 24 mars 2010 à Rabat. Organisée par le ministère délégué chargée de la Modernisation des secteurs publics, cette rencontre, organisée en partenariat avec le Programme MENA-OCDE pour la gouvernance, a réuni des décideurs, des agents publics et des chercheurs originaires du Maroc et de plusieurs pays européens et arabes. Ainsi, l’accent a été mis sur des modèles spécifiques adoptés par différents pays dans le domaine de l’évaluation des politiques publiques ainsi que l’utilisation des évaluations «comme outil pour améliorer la gouvernance publique et offrir des services de meilleure qualité aux citoyens».
Il faut retenir que cette rencontre n’est pas fortuite. Les incohérences des politiques publiques ont fait en sorte que de nombreux secteurs sociaux sont incapables de satisfaire les besoins de plus en plus forts. A noter aussi qu’aucune rupture n’a eu lieu par rapport à la situation décrite par le Rapport Cinquantenaire, de la nature et du mode de gouvernance des politiques publiques : "L'absence de constance des options gouvernementales a pu donner l'impression d'un système de décision est plus réactif que proactif.
En effet, bien des politiques retenues ne semblent pas inscrites dans la durée: elles semblent varier au gré de la conjoncture, de l’air du temps et des changements de personnel ministériel. Tout se passe comme si bien des réformes entreprises étaient d’essence conjoncturelle plutôt que structurelle. (…) Ainsi l’impulsion et l’improvisation, plutôt que le choix raisonné et l’engagement inscrit dans le temps, ont pu sembler présider à la formulation de certaines politiques gouvernementales”.
Or au lieu de s’attaquer au fond de la problématique, les pouvoirs publics se contentent d’annonces non susceptibles d’améliorer les conditions de vie des Marocains. Ainsi, il a été annoncé que « le Maroc est déterminé à activer un nouveau plan de réforme visant à renforcer les moyens d’évaluation des différentes politiques publiques ». Laquelle réforme passera, dit-on, par «la mise en œuvre du projet de création d’un centre régional d’évaluation des politiques publiques». Il n’est pas étonnant, par conséquent, de constater le classement du Maroc dans les différents rapports annuels des organismes mondiaux tels le FMI, la BM, la SFI et les autres instances spécialisées.
Toutefois, l’évaluation des politiques publiques devra être conçue à travers la mise en place d’outils de bonne gouvernance ainsi que l’exploitation des indicateurs de performance développés dans le cadre d’une approche budgétaire basée sur les résultats. Il s’agit aussi de poursuivre l’évaluation économique des politiques publiques menées dans les différents secteurs productifs et ceux des infrastructures et de contribuer à l’élaboration et au suivi des politiques rénovées aux niveaux de l’agriculture, du développement rural, de l’industrie, du tourisme, des nouvelles technologies de l’information et de la Communication.
En somme, plusieurs politiques ont été mises en œuvre et il est temps de les évaluer et de rompre avec les pratiques qui s’inscrivent en opposition à la bonne gouvernance, à la transparence dans la gestion et dans l’octroi des marchés mais aussi d’imposer à tous les décideurs de rendre compte de leur gestion et des résultats obtenus dans leurs secteurs respectifs.