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Dirigé par Bachir Khanfar avec la participation de trois confrères : Sadik Benzina, Saoudi El Amalki et Ahmed Hamma, ce sujet a été abordé selon trois axes :1°) L’information et la presse et la transition démocratique, 2°) La presse partisane aujourd’hui, Al Ittihad Al Ichtiraki comme exemple, 3°) L’avenir de la presse et de l’information au Maroc.
Abdelhamid Jmahri a fait un tour d’horizon de la question en évoquant la presse étrangère et le rôle qu’elle a joué dans la préparation de l’opinion publique à la chute du mur de Berlin et les événements qui se sont produits en Europe de l’Est, en Roumanie et dans l’ancienne URSS. Tout en remontant aux affrontements sanglants en Amérique latine et au Chili en particulier avec le renversement de Salvador Allende par le général Augusto Pinochet…
Selon Jmahri, au Maroc, il y avait d’une part la télévision publique qui était le prolongement de l’Etat et de l’autre, la presse écrite des partis de l’USFP, du PPS et de l’Istiqlal. Donc, la presse était liée aux partis à l’époque.
A la fin des années 80 et début des années 90, on assiste à une amorce d’ouverture avec notamment la création de Médi 1 et l’apparition sur le marché de ‘’journaux indépendants’’. Et avec l’entrée de l’opposition au gouvernement, on assiste alors à une ère de détente politique. D’ailleurs, on commence à parler du monopole du paysage audiovisuel par l’Etat.
La naissance de la HACA va annoncer une nouvelle ère. On assiste alors à l’entrée du capital et l’apparition de lobbies dans le paysage médiatique national. Et Jmahri d’ajouter que c’est également l’ère de la consécration de la culture des droits de l’Homme et de la culture de la démocratie. Cependant, force est de constater qu’aujourd’hui, la presse partisane a connu un recul d’audience. Dans certains pays,cette presse adopte une nouvelle démarche pour remonter la pente et résoudre la problématique. Jmahri rappelle qu’au Maroc, le volume des ventes quotidiennes ne dépasse guère les 450.000 exemplaires alors qu’ailleurs, ce chiffre représente les ventes d’un seul quotidien. Et toujours selon lui, il ne faut pas oublier que les 14 ans passés au pouvoir y sont également pour quelque chose, car le pouvoir use.
On pourrait se passer d’une presse partisane si le paysage médiatique public était ouvert aux partis comme partout ailleurs pour qu’ils puissent venir s’y exprimer chaque fois qu’il y a un besoin de le faire et sans restrictions. Ils n’auraient alors plus besoin de presse partisane. Autrefois, la presse avait une mission à accomplir et n’était donc pas une entreprise.
Pour Jmahri, l’Ittihad Al Ichtiraki n’a pas d’alternative que d’appliquer les critères d’entreprise de presse pour plus de visibilité et de clarté.
Tout cela a fait qu’aujourd’hui la transformation des journaux partisans en entreprises de presse est à l’ordre du jour. Toutefois, cela passe nécessairement par une restructuration inévitable. Le journal doit être au nom du parti et non des responsables. Et dans ce cas-là, précise Jmahri, c’est le parti qui est le vrai patron.
A l’USFP, on est en train de trouver une solution honorable à cette problématique dans le cadre de l’application des décisions du dernier congrès du parti. Il faudrait bâtir de nouveaux rapports entre le parti et sa presse sur la base d’un minimum de règles professionnelles préétablies. Il pourrait en être de même pour la ligne éditoriale de cette presse.
Il est à noter que plusieurs militants ont pris la parole lors de cette rencontre pour enrichir le débat ou s’interroger sur le devenir d’Al Ittihad Al Ichtiraki, leur journal. Certains ont même regretté la disparition des suppléments hebdomadaires : supplément culturel, supplément sportif. Ils ont évoqué avec une certaine nostalgie, l’époque faste du journal qui évolue aujourd’hui dans un paysage médiatique concurrentiel où l’argent est devenu vraiment le nerf de la guerre.
Jmahri souligne que pour l’histoire, l’expérience de l’USFP était d’avant-garde. Mais aujourd’hui, le problème qui se pose avec acuité, c’est que pour passer d’une étape à l’autre, il faut des moyens.
Il y a donc là des décisions courageuses à prendre pour assurer ce passage à l’ère entrepreneuriale au moindre coût. C’est une question de vie ou de mort pour le journal.
En tout cas, tous les intervenants ont été unanimes à saluer le haut degré de responsabilité et de franchise qui ont marqué ce débat salutaire et ont tenu à exprimer leur satisfaction à Abdelhamid Jmahri, journaliste et membre dirigeant du parti, pour avoir répondu à leurs attentes et pour les avoir si bien éclairés sans faux-fuyants sur un sujet d’actualité pour tous les militants du Parti de la Rose.