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Lors d’une visite éclair à Sète, samedi 19 mai, Aziz Rabbah, ministre de l'Equipement et du Transport, et Abdelouahed Souhail, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle ont souligné que le gouvernement est encore à la recherche de toutes les possibilités permettant de sauver la compagnie et de maintenir le maximum d'emplois. Selon un communiqué de la préfecture de l’Hérault, publié à l’occasion, le déplacement de deux ministres marocains a pour objectif de rencontrer directement les marins bloqués et de leur fournir de l’information dans une perspective de trouver une solution et de sauvegarder au maximum les intérêts de ces équipages. En d’autres termes, il s’agit d’une entrevue destinée à entendre la détresse des marins, à recueillir leurs opinions et leurs attentes avant de trouver une solution, qui ne pourra voir le jour, selon les deux ministres, qu’après leur retour, et à l’issue d’une concertation menée par leur gouvernement. Les deux responsables gouvernementaux ont, par ailleurs, affirmé que des contacts ont été établis avec des investisseurs italiens qui seront reçus par le chef du gouvernement marocain la semaine prochaine pour une reprise des ferries en question.
En effet, c’est l'opérateur italien Grandi Navi Veloci qui devrait relancer la liaison entre Sète et le Maroc (Tanger et Nador) à partir du 28 mai courant après avoir été retenu à l’issue d’un appel d’offres de mise en location de la ligne pour une durée d’un an. Le hic, c’est que l’opérateur italien veut seulement reprendre la ligne, mais pas l’ensemble des personnels bloqués à Sète. Une position qui ne semble pas du goût des 200 marins marocains qui se sont opposés à tout déplacement de leurs navires dans la zone portuaire (ce qui offrirait un accès aux navires de GNV) avant une régularisation de leur situation. Pourtant, le dossier a connu une petite avancée cette semaine. L'EPR Sète-Port Sud de France, société gestionnaire du port, a décidé à l’unanimité, lors de son dernier conseil d'administration extraordinaire, tenu lundi, de renoncer au caractère privilégié de la créance du port (130.000 euros à ce jour) au profit de la créance salariale des marins. Une décision qui va permettre aux marins de récupérer leurs salaires sur le produit de la vente des navires.
En clair, le port a accepté de passer de "premier créancier à second créancier", non pas pour les beaux yeux des marins marocains mais plutôt pour débloquer une situation économique du port devenue dramatique. En effet, la ligne Sète-Tanger-Nador est considérée comme fondamentale pour l'économie portuaire et régionale. Pour preuve : depuis l’arrêt de cette ligne, le trafic du port de Sète a reculé de 6,38% au 1er trimestre et à 888.005 tonnes au lieu de 948.472 au 1er trimestre 2011.
C’est également le cas pour d’autres trafics qui ont chuté nettement à l’instar des vracs solides (- 22,29%), les marchandises diverses (- 20,96% dont - 39% pour les marchandises conteneurisées) et le nombre de navires (-29,25%), soit 375 au lieu de 530.