Rabat : que se passe-t-il à l'IIHEM ?


Rachida Alami
Vendredi 12 Mars 2010

Rien ne va plus à l'Institut international de hautes études au Maroc (IIHEM). Et pour cause, les licenciements se sont multipliés, sans raison valable, sinon prendre position dans le bras de fer qui oppose l'administration de l'Institut aux salariés qui tentent de s'organiser pour mieux défendre leurs droits. La réaction de l'IIHEM fut rapide, mais surtout intransigeante : licenciement. Sept salariés furent remerciés, dont le secrétaire général. Tous membres de la nouvelle structure, tous mariés avec au moins un enfant à nourrir et dont l'ancienneté au sein de l'institut varie de 6 à 18 ans. Une huitième victime allait rejoindre ce premier groupe: il s'agit de Mohamed Regragui qui va être licencié, sous prétexte d'avoir abandonné son poste pendant trois heures… En fait, il était en train de mener un dialogue avec l'administration !!!
Que reprochent les salariés  à l'administration de cette société créée en 1988 en tant qu'établissement d'enseignement supérieur composée de cinq entreprises à activités indépendantes ? D'abord l’absence d'un règlement intérieur régissant les relations au sein de l'Institut, absence de représentants des salariés, non-application du régime d'ancienneté, grille des salaires et enfin absence totale de tout canal de dialogue avec l'administration. Les problèmes sont nés d'un déséquilibre entre l'évolution de l'Institut d'une part, et la stagnation sinon la détérioration des conditions de travail. Ai#nsi en 2008, l'IIHEM a créé deux nouveaux établissements : Atlas Bookstor et Makatib. Au lieu de recruter parmi le personnel existant, bafouant les droits et la dignité des salariés, l'on a ainsi exercé une pression sur un certain nombre de salariés d'une ancienneté indéniable pour qu'ils démissionnent de leurs entreprises d'origine et qu’ils rallient les nouveaux établissements, perdant ainsi leur droit à l'ancienneté! A l'exception de Mohamed Regragui, tous les autres salariés ont obtempéré. Ce dernier allait endurer avec les actes de revanche : mis au placard sans rien faire.  
Dans ce cadre, les victimes ont adressé des  lettres et des doléances au wali de la région, au président du Conseil consultatif des droits de l'Homme, aux ONG des droits humains, à l'inspection de travail, au ministre de la Justice, mais en vain. L'administration refuse d'instaurer un climat où règnent la loi et le droit. Les salariés ont répondu par des sit-in en février, et prévoient d'autres formes de lutte jusqu'à leur réhabilitation dans leurs droits. 


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