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La lutte contre le Covid-19 passe notamment par la détection des personnes contaminées et donc susceptibles de propager la maladie. Cette détection repose sur l’isolement du virus dans l’organisme par les tests PCR qui comportent néanmoins certaines limites et plusieurs écueils.
L’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), par la voix de sa présidente, le Dr Moussayer Khadija, estime nécessaire de rappeler la portée de ces tests, leurs limites ainsi que les moyens qu’il faut mettre en œuvre pour les contrecarrer.
Le test virologique (RT-PCR) :
la négativité n’élimine
pas l’infection
Malgré sa haute spécificité proche de 100 % et sa bonne sensibilité et donc sa capacité à ne détecter que ce virus, et ce uniquement chez les vrais malades, sa fiabilité dépend aussi du facteur humain.
Le test exige en effet un bon prélèvement qui nécessite d’enfoncer l’écouvillon profondément dans le nez, de façon désagréable pour le patient. Il nécessite, donc, du personnel expérimenté et même en dépit de cette rigueur, le virus est parfois indétectable dans les voies respiratoires supérieures mais présent dans les poumons !
Par ailleurs, la fiabilité du prélèvement dépend également du moment où on l’a effectué par rapport à la survenue de la contamination. Une étude de Johns Hopkins Medicine a bien illustré cet écueil, en établissant que les sujets pourtant infectés présenteraient un test négatif dans 67% des cas au 4ème jour après la contamination. Et même après l’apparition des symptômes, 38% sont testés négatifs le jour de leur apparition et 20 % en moyenne 3 jours après le début des signes de la maladie. Ces résultats nous enseignent que pour optimiser les résultats du test, ce dernier doit donc s’effectuer avec une bonne technique et après le troisième jour du début des symptômes. A cause de ces deux « écueils », on estime que la fiabilité du test se situe généralement entre 60 et 80 %.
Les tests sérologiques : un outil
en appui du PCR
Ces tests s’effectuent sur un prélèvement de sang et détectent les anticorps élaborés par notre organisme pour combattre le virus, appelés également immunoglobulines (Ig en abréviation) sous forme de 2 types, les IgM et les Ig G.
Les IgM sont détectables à partir du 7ème jour après l’intrusion du virus dans l’organisme chez les patients les plus sévères et au cours de la deuxième semaine pour les autres ; ils disparaissant environ trois semaines après l’infection. Quand aux IgG, ils ne sont détectés qu’à partir du 14ème jour après la contamination et diminuent par la suite progressivement pour disparaître en moyenne en 40 jours. Ainsi, les tests sérologiques identifient ceux qui ont contracté récemment l’infection, et ce même sans avoir eu de symptômes.
La production tardive de ces anticorps à un moment où on considère, avec de plus en plus de certitude, que le malade n’est plus contagieux, fait que leur recherche est inutile pour l’objectif principal qui est celui de déterminer la contagiosité de la personne. En effet, le patient est en général contagieux quatre jours avant et cinq jours après le début des symptômes alors que les anticorps paraissent à partir du septième jour après la contamination pour les Ig M et du 14ème jour pour les Ig G.
Ainsi, ces tests sérologiques ne sont recommandés qu’en complément d’un test PCR qui s’est avéré négatif alors que le patient présente des symptômes, pour ne pas passer à côté d’un porteur du virus et pour la surveillance épidémiologique de la présence du virus dans la population.
De façon plus globale, le couplage de ces deux tests virologique et sérologique permettrait de scinder la population en trois catégories :
1/ les non-infectés qui doivent continuer à se prémunir contre l’infection ;
2/ les infectés qu’il faut isoler pour limiter la propagation du virus ;
3/ ceux ayant contracté la maladie et développé des anticorps contre le virus, ce qui ne les met pas forcément à l’abri d’une nouvelle contamination.
Par ailleurs, le test sérologique et la PCR exigés des Marocains à l’étranger voulant revenir au pays posent question, même si on comprend le souci d’éviter l’arrivée de personnes infectées.
Plusieurs éventualités se présentent en effet. Si la PCR est positive, on n’aura nul besoin dans ce cas des tests sérologiques ; si la PCR est négative, la personne est soit non infectée ou fausse négative par erreur de prélèvement ou de timing et un deuxième test pourrait alors être effectué à l’arrivée, si on suit la logique de ces exigences !
Une sérologie positive et une PCR négative nous indiqueront que la personne a été contaminée et qu’elle n’est plus contagieuse. Par contre, une PCR négative et une sérologie négative ne nous garantissent rien ! Le couplage des deux tests est in fine difficile à interpréter et n’est utile que dans de très faibles proportions.
La PCR est donc le test décisif, elle permet de déterminer les porteurs du virus au moment du prélèvement. Un test négatif ne doit pas nous faire abandonner les gestes barrières, sans lesquels on peut contacter le virus ultérieurement. Cette opération doit être renouvelée assez fréquemment, en particulier dans les entreprises, pour dépister les nouvelles infections ou redresser un test négatif à cause d’une erreur de prélèvement ou de timing par rapport à l’entrée du virus dans l’organisme. Ainsi, on comprend mieux pourquoi il est primordial de continuer à respecter les mesures préventives (port obligatoire de masque, respect de la distanciation…) comme ne le cesse de le répéter le ministre de la Santé, le Pr Khalid Ait Taleb.
L’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS), par la voix de sa présidente, le Dr Moussayer Khadija, estime nécessaire de rappeler la portée de ces tests, leurs limites ainsi que les moyens qu’il faut mettre en œuvre pour les contrecarrer.
Le test virologique (RT-PCR) :
la négativité n’élimine
pas l’infection
Malgré sa haute spécificité proche de 100 % et sa bonne sensibilité et donc sa capacité à ne détecter que ce virus, et ce uniquement chez les vrais malades, sa fiabilité dépend aussi du facteur humain.
Le test exige en effet un bon prélèvement qui nécessite d’enfoncer l’écouvillon profondément dans le nez, de façon désagréable pour le patient. Il nécessite, donc, du personnel expérimenté et même en dépit de cette rigueur, le virus est parfois indétectable dans les voies respiratoires supérieures mais présent dans les poumons !
Par ailleurs, la fiabilité du prélèvement dépend également du moment où on l’a effectué par rapport à la survenue de la contamination. Une étude de Johns Hopkins Medicine a bien illustré cet écueil, en établissant que les sujets pourtant infectés présenteraient un test négatif dans 67% des cas au 4ème jour après la contamination. Et même après l’apparition des symptômes, 38% sont testés négatifs le jour de leur apparition et 20 % en moyenne 3 jours après le début des signes de la maladie. Ces résultats nous enseignent que pour optimiser les résultats du test, ce dernier doit donc s’effectuer avec une bonne technique et après le troisième jour du début des symptômes. A cause de ces deux « écueils », on estime que la fiabilité du test se situe généralement entre 60 et 80 %.
Les tests sérologiques : un outil
en appui du PCR
Ces tests s’effectuent sur un prélèvement de sang et détectent les anticorps élaborés par notre organisme pour combattre le virus, appelés également immunoglobulines (Ig en abréviation) sous forme de 2 types, les IgM et les Ig G.
Les IgM sont détectables à partir du 7ème jour après l’intrusion du virus dans l’organisme chez les patients les plus sévères et au cours de la deuxième semaine pour les autres ; ils disparaissant environ trois semaines après l’infection. Quand aux IgG, ils ne sont détectés qu’à partir du 14ème jour après la contamination et diminuent par la suite progressivement pour disparaître en moyenne en 40 jours. Ainsi, les tests sérologiques identifient ceux qui ont contracté récemment l’infection, et ce même sans avoir eu de symptômes.
La production tardive de ces anticorps à un moment où on considère, avec de plus en plus de certitude, que le malade n’est plus contagieux, fait que leur recherche est inutile pour l’objectif principal qui est celui de déterminer la contagiosité de la personne. En effet, le patient est en général contagieux quatre jours avant et cinq jours après le début des symptômes alors que les anticorps paraissent à partir du septième jour après la contamination pour les Ig M et du 14ème jour pour les Ig G.
Ainsi, ces tests sérologiques ne sont recommandés qu’en complément d’un test PCR qui s’est avéré négatif alors que le patient présente des symptômes, pour ne pas passer à côté d’un porteur du virus et pour la surveillance épidémiologique de la présence du virus dans la population.
De façon plus globale, le couplage de ces deux tests virologique et sérologique permettrait de scinder la population en trois catégories :
1/ les non-infectés qui doivent continuer à se prémunir contre l’infection ;
2/ les infectés qu’il faut isoler pour limiter la propagation du virus ;
3/ ceux ayant contracté la maladie et développé des anticorps contre le virus, ce qui ne les met pas forcément à l’abri d’une nouvelle contamination.
Par ailleurs, le test sérologique et la PCR exigés des Marocains à l’étranger voulant revenir au pays posent question, même si on comprend le souci d’éviter l’arrivée de personnes infectées.
Plusieurs éventualités se présentent en effet. Si la PCR est positive, on n’aura nul besoin dans ce cas des tests sérologiques ; si la PCR est négative, la personne est soit non infectée ou fausse négative par erreur de prélèvement ou de timing et un deuxième test pourrait alors être effectué à l’arrivée, si on suit la logique de ces exigences !
Une sérologie positive et une PCR négative nous indiqueront que la personne a été contaminée et qu’elle n’est plus contagieuse. Par contre, une PCR négative et une sérologie négative ne nous garantissent rien ! Le couplage des deux tests est in fine difficile à interpréter et n’est utile que dans de très faibles proportions.
La PCR est donc le test décisif, elle permet de déterminer les porteurs du virus au moment du prélèvement. Un test négatif ne doit pas nous faire abandonner les gestes barrières, sans lesquels on peut contacter le virus ultérieurement. Cette opération doit être renouvelée assez fréquemment, en particulier dans les entreprises, pour dépister les nouvelles infections ou redresser un test négatif à cause d’une erreur de prélèvement ou de timing par rapport à l’entrée du virus dans l’organisme. Ainsi, on comprend mieux pourquoi il est primordial de continuer à respecter les mesures préventives (port obligatoire de masque, respect de la distanciation…) comme ne le cesse de le répéter le ministre de la Santé, le Pr Khalid Ait Taleb.
*Présidente de l’Association marocaine
des maladies auto-immunes
et systémiques (AMMAIS), ancienne chef de service à l’Hôpital de Kénitra
et ancienne interne aux Hôpitaux
de Paris - Pitié Salpêtrière -
Hôpital Charles Foy
des maladies auto-immunes
et systémiques (AMMAIS), ancienne chef de service à l’Hôpital de Kénitra
et ancienne interne aux Hôpitaux
de Paris - Pitié Salpêtrière -
Hôpital Charles Foy