Quel profil succèdera à Abbas El Fassi ? A l’Istiqlal, le débat reprend de plus belle


Narjis Rerhaye
Mercredi 30 Mai 2012

Quel profil succèdera à Abbas El Fassi ? A l’Istiqlal, le débat reprend de plus belle
Qui succèdera à Abbas El Fassi au poste de secrétaire général de l’Istiqlal ? La question est, semble-t-il, loin d’être tranchée.  Le débat est même  ouvert à l’intérieur du comité exécutif du plus vieux parti marocain sur le profil de son  prochain leader. Et selon nos informations, un tel débat est principalement animé par les leaders de la jeunesse istiqlalienne et l’UGTM, membres de l’instance exécutive de cette formation politique. « Mais attention, le temps des candidatures n’est pas encore venu.  Il n’y a pour l’heure aucune candidature officiellement déclarée », assure l’Istiqlalien Adil Douiri. Une manière pour cet ancien ministre sous le gouvernement Jettou  de dire qu’il n’est pas (du moins pour le moment) candidat au poste de secrétaire général de ce parti.
Pourtant, Abdelouahed El Fassi, le fils du père fondateur Allal El Fassi, fait figure de candidat naturel auprès de plusieurs caciques de l’Istiqlal.  Les Istiqlaliens ont toujours préféré le consensus à l’affrontement de candidats au leadership que le vote des congressistes départagerait. «L’Istiqlal est une sorte de citadelle. Et comme dans les grandes familles, le linge sale ne se lave jamais en public. Tout se règle dans les coulisses, derrière le rideau.  Il faut savoir que pour certains istiqlaliens purs et durs, ce serait un affront, presque un sacrilège, de présenter un candidat face au fils d’Allal El Fassi », confie un membre de la commission préparatoire du 16ème congrès.  «Ce que nous savons c’est que c’est Abdelouahed El Fassi qui compte se porter candidat. Tout le reste n’est que bruits de couloirs », affirme M. Ansari, le président du groupe parlementaire de l’Istiqlal à la Chambre des conseillers.
Le débat est donc ouvert. Et il ne tient pas seulement à la succession d’Abbas El Fassi. Les Istiqlaliens sont toujours en train de plancher sur la forme et le modèle de gouvernance qu’ils adopteront à l’occasion de leur congrès prévu du 29 juin au 1er juillet à Rabat. « Les discussions sont en cours sur la question relative par exemple au vice-secrétaire général. Allons-nous choisir le ticket à deux ou seulement un secrétaire général ? Rien n’est encore tranché. Mais quel que soit le mode de gouvernance qui sera retenu, et c’est cela le principal enjeu de ce 16ème congrès,  il faudra mettre en place une équipe qui pourra donner un coup d’accélérateur à la gestion manageriale de l’Istiqlal.  Je pense particulièrement à la stratégie de communication qui doit s’étaler tout au long de l’année. Parce que gouverner, c’est aussi communiquer. Il s’agira aussi de mettre en place la stratégie de financement et de renforcer l’encadrement », explique A. Douiri.
En attendant, les préparatifs du congrès des Istiqlaliens vont bon train. Les 14 commissions préparent les documents et autres plateformes qui seront soumis à l’appréciation des congressistes qui seront près de 4000 à participer à ces assises.

«Personne ne phagocyte personne»

Et les premiers congrès régionaux de l’Istiqlal vont démarrer dès cette fin de semaine. «Celui de ma région se tient ce 2 juin», précise M. Ansari
Et samedi 2 juin justement, la  commission nationale  préparatoire du 16ème congrès  que préside l’ex-ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Taoufik Hjira, tiendra réunion à Rabat, au siège central de l’Istiqlal. A l’ordre du jour de cette rencontre, la présentation du rapport général et des documents des sous-commissions. D’autres points d’ordre organisationnel seront également discutés.
L’Istiqlal tient son congrès dans une conjoncture politique particulière. Au gouvernement, le parti fondé par Allal El Fassi a accepté de jouer les seconds rôles dans un gouvernement dirigé par le leader islamiste Abdelilah Benkirane. Le  risque de voir l’Istiqlal phagocyté par le PJD est  dans toutes les têtes istiqlaliennes. Pas dans celle d’Adil Douiri. « Il y a au Maroc quatre grands partis, l’Istiqlal et le PJD  qui en font partie sont des partis de masse. Personne ne risque de phagocyter personne.  Il doit y avoir de la concurrence entre l’Istiqlal et le PJD. C’est même sain. D’ailleurs chacun de ces deux partis a son identité. L’Istiqlal, par exemple,  défend la modernité et l’ouverture, deux principes portés depuis par Allal El Fassi. Le PJD est, lui, dans une obédience d’islamisme politique ».
La thématique de la modernité préoccupe beaucoup un Istiqlal présent dans un gouvernement ultra-conservateur.  La modernité, l’identité et les valeurs  seront  d’ailleurs au cœur  de la conférence nationale qu’organise aujourd’hui le parti à Rabat pour débattre du modèle de société du Maroc. Tout un programme que le PJD pourra méditer…


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