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“Nous avons grandi avec ce moulin”, dit fièrement Nathan Voogt, 13 ans.
Depuis six générations, sa famille, dont il est le plus jeune fils, fait tourner “l’Espoir” qui se dresse à Ouddorp (sud des Pays-Bas) du haut de ses 165 ans.
A 160 km plus au nord, à Hoorn, Eric Dudink, 49 ans, guette la brise qui doit mettre en branle les ailes du “Guerrier”, le moulin construit en 1602 qu’il a acheté en 1995.
Sur les 9.000 moulins qui existaient au XVIIIe siècle, un millier ont résisté au temps et continuent de hérisser les prairies néerlandaises.
Ils sont désormais tous à l’arrêt, ou presque.
“Dans tous les Pays-Bas, une vingtaine de moulins continuent de produire de la farine avec des meules en pierre”, raconte à l’AFP Eric Dudink : “Seuls huit d’entre eux ont un meunier à plein temps”.
L’intérieur du “Guerrier” ressemble à la cale d’un trois-mâts. Le vent fait grincer poulies et système d’engrenage en bois. Les deux meules de pierre donnent “la meilleure farine à crêpes des Pays-Bas”, affirme leur propriétaire.
A Ouddorp, Pieter Voogt, 51 ans, et ses trois fils, Niels, 21 ans, Jordi, 17 ans, et Nathan, qui a commencé à donner un coup de main au moulin à l’âge de 8 ans, veillent sur “l’Espoir”.
Celui-ci produit chaque semaine cinq tonnes de farine grâce au vent.
Le reste de la production hebdomadaire de l’entreprise familiale, soit 45 tonnes, sort d’un atelier où deux meules de pierre sont actionnées par l’électricité.
La farine est distribuée par une grande chaîne de supermarchés, aux Pays-Bas et en Belgique.
Le moulin d’Eric Dudink produit sept tonnes de farine par semaine, dont la moitié en moyenne grâce à l’énergie éolienne. En été, faute de vent, il recourt davantage à l’électricité qu’en hiver et en automne pour faire tourner les meules pesant chacune 1,3 tonne. Il vend aussi sa farine à une chaîne de supermarchés et aimerait l’exporter vers le Canada.
Les deux meuniers sont convaincus que leurs moulins sont irremplaçables, et qu’ils donnent une texture unique à leur farine.
“Notre moulin raconte l’histoire de notre entreprise, il témoigne de ce que nous sommes”, souligne Pieter Voogt. “Il attire vraiment le regard”, ajoute Eric Dudink.
Même si gagner sa vie avec un moulin vieux de plus d’un siècle n’est pas une sinécure. “En moyenne, on dépense 1.000 euros par mois pour l’entretien”, explique Eric Dudink et regrette-t-il, les apprentis sont difficiles à trouver.
Malgré tout, les meuniers traditionnels néerlandais restent persuadés d’avoir encore de l’avenir.
“Dans 200 ans, les ordinateurs et les téléphones portables fabriqués aujourd’hui n’existeront certainement plus mais comme il y a 200 ans, les moulins à vent continueront de tourner et de faire de l’excellente farine”, assure à l’AFP Fred Pins, le propriétaire de “la Baleine”, un moulin vieux de 217 ans situé à Schiedam (sud des Pays-Bas).