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Deux secousses d’une magnitude respective de 4,1 et 3,6 degrés sur l'échelle ouverte de Richter qui n’auront fort heureusement pas fait de dégâts considérables, a-t-on observé récemment à l'Institut national de géophysique relevant du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST).
Si les dégâts occasionnés par ces secousses ne sont pas d’une grande importance, l’intensité de ces deux séismes et leur proximité (les deux secousses se sont produites en l’espace de trois jours, vendredi 3 et lundi 6) suscitent cependant des interrogations, quant au risque éventuel d’une secousse majeure dont on ne saurait imaginer les conséquences matérielles et les pertes en vie humaine.
Ces secousses annoncent-elles un séisme de grande magnitude ? Faut-il y voir un lien avec celles qui ont frappé l’Algérie ces derniers temps? Y aurait-il une interaction entre ces deux groupes de séisme ? Est-ce que le Système marocain (on entend le Réseau national de surveillance et d’alerte sismique) est suffisamment performant pour prévenir les mouvements tectoniques ? Le Maroc dispose-t-il suffisamment de moyens pour faire face à un séisme majeur?
Le Maroc n’étant pas épargné par ce phénomène, qui dans un passé récent a coûté d’importantes pertes en vie humaine, notamment à Al Hoceima et bien avant à Agadir, ces questions, et bien d’autres, sont loin d’être anodines. Bien de Marocains se les posent, conscients que «ces secousses sismiques peuvent survenir à n’importe quel moment. Il n’y a aucune relation avec la saison, le moment de la journée ou de la nuit. La secousse sismique est un événement imprévisible.
Dans l’état actuel des connaissances scientifiques dans le domaine de la sismologie, aucune prédiction n’est possible à l’heure actuelle, même dans les pays les plus avancés dans ce domaine. Aucun pays ne peut prédire l’heure, l’endroit et la magnitude d’une secousse sismique », ont confié à Libé les professeurs Azelarab El Mouraouah et Aomar Ibn Brahim du CNRST. Autant dire que le Maroc n’est pas sorti de l’ornière, tout peut encore arriver, à tout moment et à n’importe quel endroit.
Selon nos interlocuteurs, « aucun lien ne peut être établi de façon formelle entre les secousses enregistrées dans ces endroits différents. Les secousses survenues au Maroc et en Algérie sont attribuées au rapprochement entre les plaques tectoniques africaine et eurasienne, qui est actuellement de l’ordre de 3 à 4 millimètres par an », ont indiqué les deux spécialistes. Evoquant le cas des régions susceptibles d’être touchées par ce phénomène, nos deux experts expliquent « qu’aucune région du monde n’est épargnée. Des zones plus secouées que d’autres sont repérées. La distribution de l’activité sismique à travers le monde est liée étroitement aux limites des plaques tectoniques. Les jeunes chaînes de montagnes sont le siège d’activité sismique plus importante que d’autres régions du globe ».
Le Maroc dont l’histoire a été jalonnée de nombreux séismes meurtriers dont celui d’Agadir avec 12.000 morts, peut-il prétendre avoir un Réseau national de surveillance et d’alerte sismique, suffisamment performants pour prévenir les mouvements tectoniques ?
Sur cette question, les Pr. Azelarab El Mouraouah et Aomar Ibn Brahim restent confiants et rassurent. « Nous répondrons par l’affirmative, ce réseau est constitué de plusieurs dizaines de stations sismiques télémétrées installées à travers le Royaume et permet l’enregistrement des secousses sismiques significatives. L’enregistrement des secousses se fait en temps réel et un message d’alerte avec des informations utiles relatives à l’heure, l’endroit et la magnitude de la secousse sismique est communiqué aux autorités chargées de la gestion du risque sismique. Ce système est tout à fait comparable à ce qui existe dans plusieurs pays de l’espace euro-méditerranéen et à travers le monde ». On ne peut que s’en réjouir.
Conscient que tout peut du jour au lendemain arriver, une question taraude bien d’observateurs et certainement de nombreux Marocains : est-il raisonnable de construire une ville sur un site qui a été touché par un séisme, comme ce fut le cas à Agadir ou à Al Hoceima ? Nos interlocuteurs répondent : « Il faut souligner que la sismologie est une science jeune, plusieurs villes ont été construites à travers l’histoire, bien avant le développement de la sismologie. Plusieurs villes à travers le monde ont été reconstruites sur le même site, mais en observant rigoureusement les règles de constructions parasismiques, en particulier en évitant de construire directement sur les zones de failles actives ».