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Ces pythons sont légion notamment aux Philippines, dans la région où vivent les Negritos Agta. De taille relativement petite, les Negritos sont des hommes de peau noire, divisés en plusieurs tribus dans le sud-est asiatique. Menacés par l'acculturation, les maladies et la prise de leur territoire historique philippin par d’autres populations, ces chasseurs-cueilleurs doivent en réalité également faire face à un autre danger pour préserver leur tribu.
En 1976, l’anthropologue Thomas Headland a interrogé 120 membres de cette population, alors qu’ils vivaient encore relativement en vase-clos. Selon ces interviews, une attaque mortelle de python survenait tous les deux ou trois ans. 26% des hommes interrogés disaient avoir déjà été attaqués par un serpent, et presque tous pouvaient montrer des traces de morsures. Presque tous assuraient par ailleurs avoir déjà tué au moins un petit serpent.
Et ils avaient de bonnes raisons de le faire, concluent l’herpétologiste (spécialiste des reptiles) Harvey Greene et l’anthropologue Lynne Isbell qui se sont repenchés sur les données recueillies par Headland et en ont tiré une conclusion supplémentaire. "Quand les Negritos Agta ouvraient les estomacs des pythons", ils trouvaient régulièrement dans les entrailles du reptile des espèces que la tribu "appréciait particulièrement : des biches sauvages, des cochons sauvages ou des singes", disent les scientifiques. "Donc les Agta savaient que les serpents étaient leurs concurrents pour trouver d’autre type de nourriture", explique Harry Greene. Au-delà du rôle de prédateur et de chasseur qu’ils ont les uns envers les autres, hommes et pythons sont donc également en compétition pour leur propre survie.
Et ont donc d’autant plus intérêt à s’affronter, comme le ferait deux entreprises sur un même marché.
Pour Lynn Isbell, cette relation est une “course évolutionniste aux armes”. Elle estime ainsi que les hommes se sont mis une pression pour détecter les camouflages des pythons, laquelle a accru leurs capacités visuelles. Et inversement, l’intelligence croissante des hommes a incité les serpents à développer de nouvelles techniques de camouflage et de défense. Harry Greene ambitionne de voir comment ces données peuvent être reflétées dans la biologie des serpents. Si les techniques pour chasser les serpents se sont affinées avec l'histoire, tout comme celles pour soigner leurs morsures, ces données rappellent, pour les chercheurs, la relation productive qu’ont eue, historiquement, les hommes et ces reptiles.