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Les puissances occidentales s'impatientent face au refus de l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement de l'uranium et à ses tergiversations concernant les négociations réclamées depuis 2006 dans des résolutions du Conseil de sécurité.
Le président américain Barack Obama a donné jusqu'à fin septembre à l'Iran pour accepter des négociations, faute de quoi il s'exposerait à des sanctions plus dures qui pourraient cibler son secteur pétrolier.
La Russie a néanmoins estimé que les propositions soumises mercredi par l'Iran contenaient des éléments intéressants et elle a exclu des sanctions pétrolières.
Les propos du représentant de Téhéran à l'Agence internationale de l'Energie atomique, Ali Asghar Soltanieh, et la réaction américaine donnent à penser que les propositions iraniennes ne portent pas directement sur les activités nucléaires de Téhéran soupçonnées par les Occidentaux d'avoir des visées militaires.
"Téhéran est prêt à avoir des discussions honnêtes et en profondeur sur différents problèmes, notamment la garantie d'accès de tous les pays à l'énergie nucléaire et la prévention de la prolifération des armes nucléaires", a déclaré Ali Asghar Soltanieh à la chaîne de télévision iranienne de langue arabe par satellite al Alam.
"Mais ces discussions n'incluent pas le programme nucléaires de Téhéran et les activités légales qui s'y rapportent".
L'Iran a proposé aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité et à l'Allemagne (les "5+1") de coopérer à propos de l'Afghanistan, de la lutte contre le terrorisme et dans le domaine du pétrole et du gaz ainsi que pour la mise en place d'un système destiné à éliminer les armes nucléaires, a dit au Washington Post Mojtaba Samareh Hashemi, directeur de campagne électorale du président Mahmoud Ahmadinejad.
"L'Iran non seulement n'a pas l'intention de fabriquer des armes nucléaires, mais il est aussi fermement opposé aux armes nucléaires", a-t-il affirmé, ajoutant que les pays qui, comme l'Iran, ont signé le traité de non-prolifération nucléaire ont le droit d'enrichir de l'uranium, un processus permettant de produire du combustible pour les centrales nucléaires mais aussi de fabriquer l'arme atomique. Les Etats-Unis ont estimé que les propositions iraniennes ne "répondaient pas vraiment" aux préoccupations américaines au sujet du programme nucléaire iranien.
P.J. Crowley, porte-parole du département d'Etat, a déclaré que "l'Iran a réaffirmé son point de vue selon lequel, en ce qui le concerne, le dossier nucléaire est fermé".
Mais le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accueilli plus favorablement les propositions iraniennes.
"En me fondant sur une brève analyse des documents fournis par l'Iran, mon impression est qu'il y a là des choses à utiliser", a-t-il dit à des journalistes à Moscou.
"Le plus important est que l'Iran soit prêt à une discussion globale sur la situation, sur le rôle positif qu'il peut jouer en Irak, en Afghanistan et dans la région."
L'Iran, cinquième producteur mondial de pétrole, dément vouloir se doter de l'arme atomique et dit vouloir seulement produire de l'électricité.
Téhéran est jugé vulnérable à des sanctions pétrolières dans la mesure où il importe 40% de son essence.
Mais Sergueï Lavrov a souligné que les grandes puissances étaient convenues de n'utiliser les sanctions que comme moyen d'obtenir la coopération de l'Iran avec l'AIEA.
"Une partie des sanctions en discussion, notamment sur le pétrole et les produits pétroliers, ne constituent pas un mécanisme de nature à forcer l'Iran à coopérer. Ce sont des étapes vers un blocus à part entière et je ne pense pas qu'elles seraient soutenues par le Conseil de sécurité de l'Onu", a dit le ministre russe.
Les "5+1" ont offert en 2006 à l'Iran des incitations commerciales et diplomatiques en échange de la suspension de son programme d'enrichissement de l'uranium, mais Téhéran a exclu d'en faire une condition préalable à des discussions.
Les Six ont amélioré leur offre l'an dernier tout en maintenant la condition préalable. Selon des diplomates, des responsables occidentaux ont suggéré, pour ouvrir des discussions tout en sauvant la face, que l'expansion de l'enrichissement de l'uranium soit arrêtée et que la suspension demeure un objectif en échange d'incitations pour l'Iran. Mais Téhéran a exclu un tel gel.