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Les rares sondages publiés créditent le président sortant Hamid Karzaï d'un avantage insuffisant pour éviter un second tour contre l'ex-ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, challenger plus dangereux que prévu.
La campagne a pris fin lundi à minuit, trois jours avant l'élection de jeudi. Dans le Sud, Karzaï a déçu de nombreux habitants de Kandahar qui s'étaient déplacés en espérant le voir intervenir lors d'un rassemblement où prenait la parole un de ses demi-frères, Ahmad Wali Karzaï, chef du conseil de la province méridionale.
Ville natale du président Karzaï, Kandahar se situe en plein fief des taliban, dont les combattants ont juré de saboter les élections présidentielles et provinciales par des attaques.
Dans le Nord, sa base électorale, Abdullah a reçu quant à lui l'accueil enthousiaste de milliers de sympathisants qui ont renversé une grille du complexe où s'était posé son hélicoptère. Il a été hissé sur un camion et conduit dans les rues de la ville de Taloqan, entouré de partisans en délire parmi lesquels des enfants vêtus de tee-shirts à son effigie.
"J'ai dit à l'assistance que nous avions déjà gagné", a déclaré Abdullah à Reuters après avoir prononcé un discours bref et aiguisé qui lui a valu des applaudissements frénétiques dans un stade où les femmes en burqas étaient regroupées à l'écart.
"Karzaï a dit qu'il m'offrirait du pain, du thé et un poste dans son gouvernement une fois qu'il aurait gagné", a dit Abdullah. "J'ai répondu 'merci pour l'offre, mais ce ne sera pas nécessaire' (...) J'ai déjà gagné."
Aux yeux des pays occidentaux dont plus de 100.000 soldats sont déployés en Afghanistan, l'issue du scrutin importe sans doute moins que le fait de veiller à ce qu'il ait bien lieu.
Les taliban, plus agressifs que jamais depuis leur éviction de Kaboul en 2001, entendent faire obstacle aux opérations de vote. Selon l'Onu, leurs menaces et attentats ont déjà bousculé les préparatifs électoraux et limité la campagne, ce qui fait craindre une faible participation de l'électorat.
Samedi, un attentat suicide à la voiture piégée devant le QG des forces de l'Otan a fait sept morts et des dizaines de blessés dans le secteur présumé le plus sécurisé de Kaboul.
Beaucoup redoutent aussi que la fraude ne compromette la légitimité des élections et n'aggrave l'insécurité. Abdullah, lui, minimise le risque d'une réaction violente de ses partisans s'ils ont l'impression que la victoire leur est volée.
"Dans le cas hautement improbable où Karzaï gagnerait, je recommanderais la modération (...) mais c'est très improbable parce que j'ai déjà gagné", a-t-il affirmé.
D'après une enquête menée en juillet et publiée cette semaine par l'Institut républicain international, organisme à capitaux américains, Hamid Karzaï arriverait en tête avec 44% des intentions de vote, contre 26% à Abdullah.
Ramazan Bashardost, membre de la minorité hazara et ancien ministre qui a établi son QG de campagne dans une tente en face du parlement de Kaboul, se classerait troisième avec 10%.
Les challengers officiels étaient plus de 40 mais la plupart n'ont aucune chance d'être élus et leur nombre est tombé à 35.