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Selon le Laboratoire national de référence de tuberculose qui relève de l’Institut national d’hygiène, le Maroc enregistre tous les ans un peu plus de 26.000 cas de tuberculose, soit une moyenne de 90 nouveaux cas pour 100.000 habitants. «Même s’il y a une légère baisse de la tuberculose, cette maladie pose chez nous un vrai problème de santé publique avec plus de 26.000 cas par an, juste un peu moins que le cancer et ses 30.000 cas par an, selon les chiffres de l’OMS», fait valoir un professeur de médecine.
En l’absence du test intradermoréaction à la tuberculose que les médecins marocains continuent pourtant de prescrire tous les jours, comment dès lors dépister cette maladie infectieuse et contagieuse? «En plus des examens radiologiques, il existe un test commercialisé en France. C’est ce que nous demandons aux patients dont le prélèvement sanguin est transféré en France pour analyse», répond un médecin de l’hôpital Moulay Youssef, à Rabat.
Problème, le risque du «faux positif» reste élevé. Autrement dit, une personne non tuberculeuse mais dont le test sanguin affirme tout à fait le contraire. «Parce que les conditions d’usage au niveau des laboratoires en plus de l’environnement ne sont pas du tout les mêmes», explique un spécialiste.
Des prélèvements analysés en France plus ou moins fiables donc et qui ont un coût bien sûr, lequel se répercute sur la CNSS et autre AMO pour ceux et celles qui jouissent d’une couverture sociale. Il faut savoir que l’ intradermoréaction à la tuberculine coûte 25 dh en laboratoire, alors que le coût de l’analyse sanguine envoyée en France s’élève à 975,00 dh.
Dans les centres spécialisés de lutte contre la tuberculose, personne n’est capable d’expliquer la disparition du marché du test intradermoréaction à la tuberculine. Le mystère est entier et au ministère de la Santé, c’est le silence qui est de rigueur.
La situation est d’autant plus inquiétante pour la santé des citoyens que le ministère de la Santé a adopté, bien avant l’arrivée de l’istiqlalienne Yasmina Baddou, un plan national 2006-2015 de lutte contre la tuberculose. «Et même si on enregistre un léger recul de la tuberculose, il ne faut pas oublier que cette maladie est souvent liée aux conditions de vie et plus clairement à la pauvreté, qui, elle, ne recule pas chez nous. Pire encore, les formes de tuberculoses se font aujourd’hui de plus en plus résistantes au traitement», fait valoir un spécialiste des maladies infectieuses.
En effet, une étude effectuée par le Laboratoire d’épidémiologie et de santé publique de la Faculté de médecine et de pharmacie de Fès a très clairement établi que le risque de développement de la tuberculose et de complication est lié à l’état nutritionnel de la personne. «Les patients tuberculeux {de cette étude} présentaient une proportion importante de dénutris. Les difficultés à avoir une alimentation équilibrée étaient le plus souvent liées à des problèmes financiers», précise cette étude. Face à une telle situation, les interrogations qui fâchent n’en finissent pas de se bousculer. Peut-on valablement parler de dépistage ou de diagnostic précoce en l’absence du test détecteur de la tuberculose qui a disparu des officines? Qui est responsable de cette pénurie? La nouvelle direction du médicament s’en inquiète-t-elle? Et quelle est l’efficacité réelle du plan national de lutte contre la tuberculose alors qu’un simple test de dépistage n’est tout simplement plus en vente au Maroc? Autant de questions qui méritent réponse et éclaircissements au nom de la santé des citoyens de ce pays.