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En 1976, les psychologues Marc et Helen Bornstein publient un article dans la revue Nature, réputée pour son sérieux. Les deux chercheurs s’étaient rendu dans différentes villes de la planète pour y mesurer le rythme de croisière des passants.
Le résultat montrait que, quelle que soit la culture du pays, les habitants des grandes villes (New York, Munich) arpentaient les trottoirs beaucoup plus rapidement que ceux des cités de petite taille ou des villages (Bastia en Corse, Psychro en Grèce). «Le rythme de vie varie en fonction de la taille de la population locale», écrivaient les deux chercheurs.
La thèse des époux Bornstein, ainsi que celle d’autres scientifiques, était que la densité de la foule et la «surcharge sensorielle» qui en découle, déclenchent «une réponse sociale et comportementale», en l’occurrence marcher plus vite, afin de limiter le nombre de stimulations auxquelles le citadin peut être exposé.
Mais d’autres chercheurs ont par la suite suggéré que le facteur économique pouvait également être déterminant. D’après les géographes Walmsley et Lewis, les salaires et le coût de la vie augmentent parallèlement à la taille des villes. Les minutes d’un individu prennent ainsi de la valeur: «Economiser du temps devient plus urgent et la vie plus précipitée.» Une explication toujours valable aujourd’hui, alors que certains envisagent d’équiper les trottoirs de «trottoirs roulants», pour accélérer les déplacements.
Selon une étude de Robert Levine publiée en 1999, Dublin, Amsterdam, Bern, Zurich, Londres, Francfort, New York, Tokyo, Paris, Nairobi, et Rome figuraient dans le top 10 des villes les plus rapides. A l’exception de Nairobi, toutes sont situées dans les pays développés et affichent un PIB et une richesse parmi les plus élevées du monde.
Mais si marcher vite nous permet de rentabiliser nos journées, courir toute la journée «n’est pas bon pour notre santé», avertit le professeur Wiseman, interrogé par BBC News:
«Les gens vivent à toute allure, sans prendre le temps de manger correctement, de faire du sport ou de voir des amis. Différents problèmes peuvent résulter de ce mode de vie, notamment des attaques cardiaques.» Résultat: ces études n’auront peut-être bientôt plus lieu d’être. Eloge de la lenteur, mouvement des villes lentes, le culte de la vitesse a perdu une partie de son monopole d’antan. Pour attirer l’attention sur notre rythme de vie, un artiste avait même installé un radar pour piéton dans une rue de Rouen. Comme le résumait Arthur Nazaret sur Slate.fr: «Dépêchons-nous d’être lent.»