-
Un musée retrouve une oeuvre d'art à la poubelle
-
En Corée du Sud, la lutte contre l'oubli de femmes forcées à se prostituer pour l'armée US
-
La musique adoucit les moeurs et fait pousser les champignons
-
Le coût exorbitant des crèches aux Etats-Unis pèse sur l'emploi des femmes
-
Le luxe de seconde main, boudé par les marques, adoré des consommateurs
Films d'horreur, attractions effrayantes, certains adorent se faire peur et pour cause, la peur présente de nombreux effets appréciables et divertissants pourvu qu'elle ne se transforme pas en phobie.
Interrogé par l'Huffington Post, David H. Zald, professeur de psychiatrie à l'université américaine Vanderbilt, explique que la peur permet de lutter contre l'anxiété. Il développe dans un courriel : "Lorsque nous sommes effrayés nous sommes pleinement conscients, concentrés et dans l'instant. Nous ne sommes pas préoccupés à penser à ce qui s'est passé hier ou ce que nous avons à faire demain".
Ce sentiment permettrait ainsi de se changer les idées, de quitter sa vie quotidienne l'espace de quelques minutes ou quelques heures. Ainsi, les films d'horreur permettraient de ressentir de fortes émotions qui n'ont pour base que des évènements non réels et d'oublier par là-même d'autres évènements eux bien réels. De quoi satisfaire même les plus inquiets.
Mais ce n’est pas tout… Le sentiment de peur est également vecteur de bien-être. En effet, lorsqu’un sujet est confronté à une expérience effrayante, une cascade de réactions chimiques se déclenche à l’intérieur de son organisme aboutissant à la diffusion d’hormones comme l’endorphine, la dopamine, la sérotonine et l’adrénaline.
Autant de molécules qui procurent plaisir et contentement dans la mesure où la personne se trouve en sécurité. Ces éléments chimiques peuvent parfois nous faire sentir tellement bien, que nous cherchons toujours plus de sensations fortes. Certains présentent même une légère addiction à ces expériences d’épouvantes.
"Lorsqu’elle est accompagnée ou suivie par l'allégement ou le succès (comme par l'accomplissement de quelque chose en dépit des risques), la peur peut conduire à la soi-disant montée d'adrénaline, ce qui est vécu comme positif et peut même avoir une qualité de dépendance" indique David H. Zald.
Lors d'une étude, des chercheurs se sont ainsi aperçus que les personnes sortant d'un film d'horreur par exemple ne se souvenaient pas tant que ça de la peur ressentie. C'est plutôt l'excitation déclenchée par la suite qu'ils se remémoraient.
Autre aspect agréable de la peur : l’encouragement de la confiance en soi. Margee Kerr, sociologue à l’université de Pittsburgh a travaillé sur cette théorie. Pour elle, il résulte de la peur un sentiment de "confiance, de compétence et d’accomplissement". "C'est ainsi un véritable coup de pouce pour l’estime de soi", indique-telle à l’Huffington Post.
Enfin, la peur peut favoriser la cohésion sociale en rapprochant les personnes acteurs de la même expérience. "Nous affrontons ces défis ensemble et, ce faisant, nous créons des liens plus forts, des souvenirs plus intenses et un sentiment de proximité", explique Margee Kerr.
Certains scientifiques vont même jusqu’à penser que la peur peut accroître l’attirance entre deux sujets acteurs d’une même expérience. De quoi donner à ce sentiment une facette un peu plus romantique…