«Nouvelle politique de l'immigration et accès aux services de santé », c’est le thème choisi par l’Association de lutte contre le sida pour ses 10èmes assises qui ont eu lieu du 17 au 19 janvier. Un sujet de grande actualité et qui tombe à point nommé vu que les autorités marocaines ont lancé récemment une opération de régularisation devant concerner plusieurs milliers de sans-papiers, en grande majorité originaires de l’Afrique subsaharienne.
Une préoccupation qui a toujours figuré parmi les priorités de l’ALCS depuis sa création en 2005 et à travers sa section de Rabat. Elle a ainsi mis en place des programmes de prévention et de plaidoyer en faveur de cette catégorie en partenariat avec plusieurs acteurs et intervenants, comme l’a expliqué Hakima Himmich en sa qualité de présidente de l’ALCS.
Cette dernière a par ailleurs indiqué que «le Maroc est passé d'un pays de transit des migrants à un pays de résidence et de destination ». En effet, bon nombre de migrants dans leur long périple vers l’Eldorado (Europe) échouent au Maroc butant contre les protections drastiques des frontières de l’Union européenne. De ce fait, leur présence implique incontestablement une prise en charge médicale. D’autant plus que parmi les bénéficiaires de cette opération exceptionnelle de régularisation, comme l’a expliqué encore H.Himmich, figurent ceux atteints de maladies graves, notamment du Sida, ce qui débouche sur une réflexion et un débat quant à la manière d'améliorer leur accès aux soins et services de santé.
Quant à Kamal Alami, représentant de l’ONUSIDA au Maroc, il est revenu sur le thème choisi pour les 10èmes assises nationales de l'ALCS " qu’il a qualifié de très pertinent. Ceci s’explique par le fait qu'il s'inscrit dans le cadre des efforts internationaux au profit des migrants en situation irrégulière et de la nouvelle politique du Maroc en matière d'immigration qui vise, entre autres, à assurer l'accès de cette catégorie aux services et aux soins de santé de qualité".
Cette thématique, a-t-il estimé, "est en droite ligne avec l'action de l'ONUSIDA qui soutient les efforts du Royaume dans ce domaine, à travers notamment des ateliers relatifs à la promotion de la santé des migrants et une réflexion sur une stratégie pour améliorer leur accès aux soins de santé".
Il faut souligner par ailleurs, que la problématique des migrants en situation irrégulière a suscité et continue de susciter l’intérêt de bon nombre d’ONG. A titre d’exemple, on peut citer le dernier rapport de « Médecins sans frontières », publié en mars 2013 intitulé « Violences, vulnérabilité et migration :bloqués aux portes de l’Europe ». Un cri d’alarme, un appel au secours sans précédent. Les données de MSF démontrent que les conditions de vie précaires auxquelles sont contraints la majorité des migrants subsahariens….sont encore à ce jour les principaux facteurs qui déterminent leurs besoins médicaux et psychologiques. Les auteurs du rapport appellent à ce qu’une « action concrète soit mise en œuvre pour résoudre le paradoxe des politiques européennes et marocaines qui, d'un côté, ont une approche de la migration se faisant à travers une prisme de sécurité et, de l'autre côté, protègent et défendent leurs droits humains fondamentaux ».