Pour une économie sociale solidaire


Par Naoufal Rhouda
Lundi 3 Mars 2014

Pour une économie sociale solidaire
Au Maroc, au cours de la dernière décennie, l’économie sociale est devenue un acteur socio-économique de premier plan. Axé sur l’entrepreneuriat collectif, sous forme coopérative et associative, l’économie sociale a été le fer de lance d’importantes initiatives, favorisant la création de nouveaux emplois par milliers, tout en répondant aux besoins sociaux, environnementaux et culturels des collectivités.  
La réflexion au niveau national sur l’économie sociale prend tout son sens, dans le but de dégager des complémentarités et des alternatives appropriées en vue d’intégrer la population marginalisée à travers le développement des activités génératrices de revenus et la promotion du mouvement coopératif, l’encouragement de la petite entreprise et son intégration au marché.
Tant de facteurs obstruent les opérateurs de l’économie sociale et parmi les éléments qui constituent de sérieux problèmes au fonctionnement et au développement du système coopératif on peut relever:
- La création des coopératives se fait souvent sans étude préalable (ni étude économique ni étude de faisabilité);
- La méconnaissance de «l’institution coopérative» par la quasi-totalité des coopérateurs due au premier lieu à leur faible niveau de scolarisation et en second lieu à l’administration qui initie la création de la coopérative. Faible niveau de scolarisation des membres du Conseil d’administration qui engendre plusieurs conséquences négatives. D’une part, les abus sont acceptés puisque les membres ignorent le contenu exact de la loi et donc leurs droits. En second lieu la gestion de l’entreprise est archaïque et la coopérative survit avec peine puisque les dirigeants n’en ont aucune;
- L’aide de l’Etat (matérielle) n’a pas été accompagnée d’une formation adéquate ni d’un suivi;
- Dans certaines coopératives le nombre d’adhérents est excessif;
- Sous-capitalisation de la majorité des coopératives;
- Une panoplie d’administrations s’occupent des coopératives: l’Office du développement de la coopération (l’ODCO), les ministères de tutelle, les autorités locales, les attributions sont mal définies, ce qui entraîne des abus de la part de certains fonctionnaires;
- La comptabilité: les prestations des cabinets d’expertise sont trop chères pour les coopératives;
- En matière de TVA, la chaîne de la déductibilité est interrompue au niveau des coopératives puisqu’elles en sont exonérées. En conséquence, elles la supportent en tant que consommateur final.  
- Le financement bancaire est difficilement accessible à l’institution coopérative.  
En tant que gouvernement parallèle des jeunes, nous recommandons les éléments suivants afin de faire face à toutes les entraves obstruant l’essor de l’économie sociale:
- L’administration doit faciliter les démarches, et surtout assurer l’accompagnement et le suivi en matière de gestion de commercialisation, etc.
- L’ODCO doit faire systématiquement des études économiques globales et sectorielles de l’économie marocaine et les mettre à la disposition des coopératives.  
- Le quart des membres de la coopérative doit avoir un niveau minimum de scolarisation (3ème année collège: Brevet).  
- Les missions de l’ODCO doivent porter sur le suivi, conseils, encadrement, formation.  
- Le nombre des adhérents doit être limité.  
- Exiger un capital minimum.  
- Impliquer les banques dans l’élaboration des projets des coopératives;  
En plus des recommandations formulées ci-dessus, le ministère de l‘Economie et des Finances du gouvernement parallèle des jeunes propose ce qui suit:
- Mettre en place des mesures afin de bien préciser la contribution du secteur associatif ou de l’économie sociale au PIB national;
- Considérer toute organisation contribuant à une augmentation nette de la richesse collective (associations, mutualités, coopérations, fondations) comme étant une entreprise d’économie sociale;
- Promouvoir l’économie sociale comme levier de développement socioéconomique;  
- Soutenir le développement de l’économie sociale par l’élaboration ou l’adaptation d’outils d’intervention, dans une perspective de cohérence gouvernementale et de transparence;
- Favoriser l’accès aux mesures et aux programmes de l’administration pour les entreprises d’économie sociale;
- L’entreprise d’économie sociale a pour but de répondre aux besoins de ses membres ou de la collectivité;  
- Les règles applicables à l’entreprise sociale prévoient un processus de prise de décision démocratique;  
- Est une entreprise d’économie sociale, une entreprise dont les activités consistent notamment en la vente ou l’échange de biens ou de services et qui est exploitée par une coopérative, une mutuelle ou un organisme à but non lucratif.  
- Création du guichet unique afin de faciliter la tâche pour tout groupe de personnes voulant créer une entité sociale.
- Créer un fonds de garantie où les coopératives seront associées.  


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