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Les manifestations ont été organisées dans le cadre du soutien des deux jeunes femmes d’Inezgane poursuivies parce qu’elles ont porté des robes et dont le procès s’est ouvert dans la matinée du lundi 6 juillet. L’annonce du verdict a été reportée au 13 juillet. Plus de 200 avocats –dont plusieurs bâtonniers- ont assuré la défense des deux jeunes femmes devenues, malgré elles, le symbole des libertés individuelles. C’est dans une salle exiguë et archi-comble du tribunal de première instance d’Inezgane que s’est tenue la première audience. Activistes du mouvement féminin, défenseurs des droits humains et des libertés, journalistes ont fait le déplacement en nombre pour assister au « procès de la robe », devenu celui des libertés individuelles. Dans les plaidoiries qui ont duré près de 6 heures, les avocats ont mis en exergue les vices de forme du procès-verbal rédigé par l’officier de police qui avait procédé à l’arrestation des filles en robe. Des plaidoiries au cœur de la liberté et la tolérance qui ont fait vibrer la salle face à un procureur prompt à retourner sa « robe » en appelant à l’application de la loi.
Des plaidoiries qui ont fait
vibrer la salle d’audience
Présent au procès, l’ancien détenu politique et président de l’Association Damir, Salah El Ouadie, témoigne sur sa page Facebook. « Nous venons de vivre un jour qui a tout pour entrer dans l'histoire. Bravo à nos avocats qui ont fait vibrer la salle. Bravo à la société civile qui a su mobiliser. Bravo à la salle qui s'est tellement retenue et qui a explosé d'applaudissements pour ponctuer les appels au respect de la liberté. Reste maintenant un bravo pour la Cour, dont nous attendons le verdict. Je t'ai tellement aimé mon pays et je t'aimerai encore, jusqu'au dernier souffle».
Le procès d’Inezgane était à peine terminé que la mobilisation reprenait ses droits. Il était un plus de 22 heures quand ils ont commencé à arriver par grappes. Des jeunes, des femmes seules, des couples accompagnés de leurs enfants –«c’est pour elle que je fais cela. Pour qu’elle vive dans un pays libre quand elle sera adulte », souffle une jeune mère tenant par la main sa fille âgée d’une dizaine d’années. Dans la foule colorée, engagée, mobilisée, multilingue, des artistes aussi. L’art et la culture n’ont jamais fait bon ménage avec l’intolérance.
« Debout pour notre liberté », le slogan a été porté dans toutes ces villes où ces milliers de citoyens ont choisi d’exprimer leur indignation. « Ma liberté, mon combat » a été scandé un peu partout à travers le pays. Des voix trop longtemps tues se sont élevées pour défendre les libertés individuelles, ce bien commun chèrement payé par tous ceux et celles qui ont vécu les années dans leur chair. « On a laissé faire. On a regardé ailleurs. On s’est comme planqués. Résultat, nos libertés sont sérieusement menacées. De la censure à la robe d’Inezgane en passant par le lynchage de Fès, c’est un modèle de société qui n’est pas le nôtre que certains esprits obscurs veulent nous imposer», soutient cet acteur culturel.
«Debout pour nos libertés»
Toutes les pancartes brandies et les banderoles déroulées ont décliné l’esprit d’une mobilisation citoyenne, d’hommes et de femmes qui ont choisi de s’engager pour un projet de société respectueux des libertés des uns et des autres. « Le terrorisme commence par l’atteinte aux libertés individuelles » ou encore « Mon Maroc est tolérant et respectueux des droits et libertés » : on sentait l’urgence de se mobiliser et de laisser s’exprimer tous ceux et celles qui ont soudain pris peur et, surtout, pris conscience des menaces pesant sur les droits et les libertés. « Non, les libertés ne sont pas négociables ! », s’exclame ce jeune du Mouvement du 20 février.
Parce que défendre les libertés individuelles n'est pas un slogan de plus dans un océan de bonnes intentions. Ce n'est pas un voeu pieux, une posture de défenseurs des libertés, toutes les libertés. Manifester est un acte d'engagement pour un Maroc libre, pluriel, démocratique.