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Le président du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, doit présenter jeudi devant le parlement son projet de budget 2011. Il s'est engagé à maintenir les mesures d'austérité et à réformer le code du travail de manière à faciliter les embauches et les licenciements.
Les deux grandes centrales syndicales, l'UGT et les Commissions Ouvrières (CCOO), avaient appelé à cette grève afin de s'opposer aux mesures du gouvernement pour réduire le déficit budgétaire, ainsi qu'à une réforme du code du travail et au projet de reculer l'âge de la retraite de 65 à 67 ans.
Les syndicats ont annoncé à la mi-journée que dix millions de salariés, soit un sur deux, étaient en grève. Le gouvernement n'a pas fourni de chiffres mais a minimisé les perturbations.
Des centaines de manifestants, agitant des drapeaux, ont paralysé la circulation dans certains secteurs de Madrid et contraint des magasins à fermer. Une trentaine de manifestants ont été interpellés par les forces de l'ordre, qui les ont relâchés pour la plupart peu après, ont indiqué des dirigeants syndicaux.
Dans le nord du pays, des chaînes de montage d'usines automobiles ont été arrêtées. Rares étaient les bus à rouler à Madrid, où un métro sur deux circulait.
Le ministre du Travail, Celestino Corbacho, a indiqué que le service minimum qui avait fait l'objet d'un accord avec les syndicats était respecté. Ecoles et hôpitaux étaient quant à eux relativement peu touchés par le mouvement social.
Les journalistes et autres employés de la presse écrite s'étaient mis en grève mardi, avec 24 heures d'avance, afin de pouvoir couvrir les manifestations mercredi.
Le président du gouvernement a dû mettre en place des mesures d'austérité pour répondre à la dégradation de la note souveraine de l'Espagne, qui a accru le coût du service de sa dette. Les agences de notation craignaient notamment une crise similaire à celle vécue par la Grèce en début d'année.
"Nous continuerons à faire grève si c'est ce qu'il faut pour obtenir le retrait de la réforme du code du travail, qui fragilisera un peu plus les emplois", a déclaré un piquet de grève, Alfredo Perez.
Les analystes estiment que le gouvernement espagnol, attaché à remplir les critères imposés par l'Union européenne en matière de dette, ne fera pas volte-face.
"La grève n'aidera en rien à remédier à la situation économique de l'Espagne et elle ne fera que dégrader un peu plus notre image à l'étranger", a commenté Camilo Abietar, président de l'organisation des artisans et travailleurs indépendants.
"L'économie s'améliore lorsque des emplois sont créés et non lorsque des entraves sont mises au marché du travail", a ajouté Abietar, dont le syndicat représente plus de 195.000 adhérents.
Beaucoup d'Espagnols ont bravé les perturbations dans les transports en commun pour se rendre malgré tout au travail.
"Le pays est dans un tel état, tout comme le budget des uns et des autres, qu'à mon avis une grève ne fait qu'aggraver les choses", estimait une vendeuse de 35 ans, Arancha Fernandez de Cordoba.