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Il s’agit probablement du degré de présence de l’image de ce désert et la place qu’elle occupe dans la conscience collective, mais aussi de sa conception par les décideurs. Ceux qui l’habitent, ses fidèles parmi les étrangers et nationaux ainsi que les promoteurs touristiques avisés sont, par contre, convaincus de ses vertus magiques. Ils l’ont ainsi transformé en une source intarissable de richesses, en le vendant pour des instants éphémères.
Vendre ce produit qui ne jouit d’aucun appui de la part des services centraux revient aussi à le préserver de la dégradation, de le pérenniser en tant que source de richesse. Une approche environnementale gagne du terrain parmi les professionnels. Le désert est donc à promouvoir. Mais avant, il faut commencer par le découvrir, le connaître. Si l’on ne donne pas du côté des responsables du tourisme assez d’intérêt à ce produit touristique, c’est parce que la représentation qu’on se fait du tourisme est liée à ces traditionnels groupes de touristes qui viennent aux hôtels classés et cherchent le soleil et la mer et ne sortent pas des ruelles habituelles des villes impériales. Le Plan Azur a failli à la cartographie touristique marocaine dans sa globalité. Ses véritables effets s’affichent déjà au grand jour. Les chiffres, même boostés, ne pourront alors venir en aide à quiconque. Seule la vérité demeure invincible.
Les plans touristiques mis en place jusqu’à maintenant démontrent qu’on connaît mal ce désert, qu’on le dédaigne peut-être. Dunes, oasis, palmeraies, étendues, soleil, casbahs, zaouias et ksours, chameaux, caravanes, nomades.... ce sont une richesse, une pluralité et un potentiel qui marient atouts naturels et richesses culturelle et historique. Il serait par conséquent important de les valoriser davantage. Les classiques cartes touristiques ne semblent pas répondre aux véritables besoins de ce produit prometteur. Des nouvelles signalétiques ne seront que bénéfiques.
Par ailleurs, qui dit désert dit environnement. Plusieurs sensibilités culturelles et touristiques appellent à préserver ce produit et à ne pas promouvoir un tourisme de masse dans des régions vulnérables du point de vue écologique. « Les rallyes et le tourisme de masse ne sont point compatibles avec le tourisme du désert qui devrait plutôt encourager un genre de tourisme culturel sélectif et de qualité », souligne un promoteur touristique à Merzouga.
Nature et climat ne sont pas les seuls éléments qui donnent à ce désert toute sa splendeur, puisque ce qui fait du tourisme de désert, un produit à part, c’est essentiellement ce potentiel humain. Lequel ne cesse de charmer et d'ensorceler tous ces chercheurs des secrets magiques de ce désert mystérieux. Simples, sincères, sereins et chaleureux, les gens du Sud, nomades et sédentaires, donnent à ce désert toute sa dimension humaine. Ils lui ôtent son aspect sauvage, son caractère ombrageux et son trait majeur d’erg. C’est donc ce mode de vie qu’on recherche. Le Sud exerce, de plus en plus, son charme particulier sur une grande partie de touristes. Il le fait selon le mode de bouche à oreille ou encore grâce à des initiatives individuelles et privées. La promotion de l’ONMT est certes déclenchée, mais reste toujours en deçà des attentes des professionnels. « Si l’on ne dispose pas encore de brochures spécifiques à une ville comme Zagora qui reste liée à d’autres destinations, comment peut-on mettre en valeur ce produit touristique?», fait remarquer ce professionnel. Avec nos casbahs, ksours, vallées, palmeraies, on vend Tanger, Agadir, Marrakech et d’autres villes encore, mais pas Ouarzazate, Zagora et Errachidia. Une superficie désertique qui dépasse pourtant de loin celle de plusieurs pays européens réunis et des potentialités touristiques incontestables.