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Gouvernance déficiente face aux défis syndicaux et sociaux
Il semble également que l'exécutif actuel soit incapable de créer les équilibres nécessaires pour permettre une action syndicale efficace et constructive. Cette incapacité à instaurer un environnement équilibré et propice au dialogue reflète une méconnaissance, voire une indifférence, envers le rôle central que les syndicats occupent dans l'architecture constitutionnelle marocaine. Cette posture affaiblit considérablement la capacité des syndicats à remplir leur mission fondamentale de défense des intérêts des travailleurs et de participation active aux réformes socioéconomiques du pays.
Le meilleur exemple de cette situation réside dans le retard accusé par la mise en œuvre de la loi organique relative à l’organisation du droit de grève et la loi sur les syndicats. Ces textes, pourtant essentiels pour réguler les relations professionnelles et garantir un cadre clair et équitable pour l’action syndicale, demeurent inaboutis, entravant ainsi l’efficacité du dialogue social et la protection des droits des travailleurs.
Le gouvernement du Patronat semble ignorer que le travail syndical au Maroc constitue un droit constitutionnel fondamental, visant à protéger les droits des travailleurs et à renforcer la démocratie. Les articles 8 et 29 de la Constitution de 2011 garantissent explicitement la liberté de créer des syndicats et de mener leurs activités librement. Cependant, malgré ces garanties juridiques, le mouvement syndical continue de faire face à des défis majeurs. Parmi lesquels figurent les restrictions imposées à ses activités et la faiblesse persistante du dialogue social, ce qui limite sa capacité à atteindre des objectifs essentiels tels que l’amélioration des conditions de travail et la préservation des acquis sociaux.
En outre, l’ignorance apparente de l’importance constitutionnelle des syndicats de la part du gouvernement actuel compromet la dynamique de négociation et la mise en place d’un cadre de partenariat solide et équilibré entre les différentes parties prenantes. Une telle situation nécessite une révision urgente de l’approche gouvernementale pour permettre aux syndicats de jouer pleinement leur rôle dans le développement démocratique et social du pays.
Les critiques adressées au gouvernement concernant également l'absence de dialogue entre ce dernier et les forces vives de la société. Une telle situation ne fait qu’exacerber la crise et affaiblir davantage la confiance des citoyens envers les institutions. L'absence de communication et de concertation avec les acteurs sociaux, économiques et syndicaux contribue à aggraver les tensions sociales et à éloigner les citoyens des processus de prise de décision.
Mobilisation des forces démocratiques pour une réforme durable
Les données issues d’études récentes montrent que près de 70% des citoyens se disent insatisfaits de la performance gouvernementale. Ils estiment que les politiques publiques actuelles ne répondent pas à leurs besoins quotidiens et échouent à traiter efficacement leurs problèmes, notamment dans les domaines de l’emploi, de l’éducation, de la santé et du pouvoir d’achat. Ce sentiment d’insatisfaction générale reflète un manque de vision claire et inclusive de la part du gouvernement, ainsi qu’une incapacité à instaurer un dialogue constructif pour apporter des solutions concrètes et adaptées aux attentes de la population.
Face à cette situation, il est essentiel de souligner la nécessité d’œuvrer pour un engagement national, politique et syndical visant à mobiliser les forces démocratiques. A cet égard, l’Union socialiste des forces populaires et la Fédération démocratique du travail se trouvent en première ligne. Fortes d’un héritage historique de lutte pour les causes populaires, ces deux entités disposent des atouts nécessaires pour jouer un rôle décisif dans cette mobilisation.
L’USFP et la FDT doivent s’engager à dénoncer les dysfonctionnements de la gouvernance actuelle et à proposer des solutions concrètes. Ces solutions doivent s’appuyer sur des plans stratégiques clairs, à même de répondre aux besoins des citoyens et de rétablir leur confiance envers les institutions. Le chemin vers la réforme est long et ardu, mais il reste possible si les efforts sont conjugués et si l’intérêt du pays et des citoyens est placé au-dessus de toute autre considération partisane.
Dans ce cadre, le partenariat et la coopération entre l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et la Fédération démocratique du travail (FDT) revêtent une importance cruciale. Ensemble, ces deux forces peuvent jouer un rôle moteur pour protéger les droits des travailleurs, renforcer la justice sociale et contribuer à la stabilité nationale, tout en soutenant un développement durable et inclusif.
USFP-FDT : Une alliance pour la justice sociale et la protection des travailleurs
Le 8ᵉ congrès du Syndicat démocratique des phosphates a mis en lumière son rôle central dans la défense des droits des travailleurs et l’amélioration des conditions de travail dans le secteur du phosphate. Le soutien que l’USFP a apporté à ce congrès s’inscrit d’ailleurs dans le cadre d’un partenariat stratégique avec ce syndicat visant à terme une répartition plus équitable des richesses et plus de justice sociale. Animé par ces mêmes idéaux, le Pati de l’USFP ne ménage aucun effort en vue d’accompagner et de soutenir d'autres syndicats dans des secteurs essentiels tels la santé, l’éducation et la justice, en promouvant le dialogue social inclusif et des réformes durables.
La collaboration entre l'Union socialiste des forces populaires et la Fédération démocratique du travail démontre une coordination stratégique visant à concrétiser les revendications syndicales et à s'opposer aux lois perçues comme contraires aux intérêts des travailleurs, notamment le projet de loi organique sur le droit de grève. Driss Lachgar, Premier secrétaire de l'USFP, a exprimé cette position lors de son discours inaugural au 8ᵉ congrès des phosphatiers, soulignant l'engagement du parti dans la défense des acquis syndicaux et la promotion d'une justice sociale durable. Cette démarche a conduit à la formation d'un groupe de pression par les institutions démocratiques de gauche, visant à inciter le gouvernement à adopter une approche consultative et concertée avec l'ensemble des parties prenantes concernant la loi organique sur le droit de grève.
L'Union socialiste des forces populaires : Une force politique multidimensionnelle et un bouclier protecteur pour les syndicats et la société civile face aux défis
L’Union socialiste des forces populaires s’efforce d’appréhender les difficultés auxquelles la société marocaine est confrontée aujourd’hui dans leur globalité et dans leurs interactions les unes avec les autres. Son objectif est d’apporter les réponses qui lui semblent les plus à même à répondre aux défis et aux enjeux que les populations rencontrent dans leur quotidien. C’est d’ailleurs dans cette optique qu’il essaye d’interpeller le gouvernement sur les dysfonctionnements de ses politiques dans les domaines hautement stratégiques tels que l’éducation, la santé, la justice, et l’emploi, tout en plaidant pour la création d’une institution de dialogue social pour renforcer la stabilité du pays
Au Parlement, l'Union socialiste des forces populaires affiche une position ferme contre les projets de loi jugés contraires à l'intérêt public, en proposant des alternatives conformes aux attentes des citoyens. Le parti s'engage également à soutenir ses organisations parallèles et la société civile, renforçant ainsi son rôle militant et son impact dans divers domaines.
Pour atteindre ses objectifs, l'USFP agit sur plusieurs fronts, mobilisant tous les moyens légaux à sa disposition pour inciter le gouvernement à reconsidérer ses positions. Le parti veille à cet effet à ce que l'opposition parlementaire puisse exercer pleinement son rôle, conformément aux dispositions du règlement interne de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers. Ce travail s'inscrit dans une stratégie visant à promouvoir un dialogue politique constructif et à défendre les principes de justice sociale et d'équité.
La Fédération démocratique du travail : Une force syndicale autonome et un bouclier protecteur pour les droits des travailleurs
Grâce à ses ressources humaines significatives, d’une part, et à ses fortes interconnexions avec les organes de l’USFP, d’autre part, la Fédération démocratique du travail permet à celui-ci de bénéficier d’un regard émanant d’un angle tout autre que celui à travers lequel il a l’habitude d’appréhender l’action politique et de hiérarchiser les initiatives à entreprendre dans le cadre de sa lutte perpétuelle pour faire valoir les attentes des populations en termes de plus de justice sociale et plus d’équité.
De même, les relations de collaboration que la FDT a avec l’opposition parlementaire, l’organisation des jeunes usfpéistes et les organisations professionnelles de la société civile, renforcent la synergie entre les actions de militantisme menées par ces différents organismes qui sont tous animés par la même volonté de voir surgir un projet de société qui soit plus juste et qui prenne en compte les difficultés de plus en plus grandissantes auxquelles une majorité de Marocains sont confrontées.
Cela implique que le rôle de la FDT dépasse le cadre stricto sensu de l’action syndicale au sens traditionnel du terme, et ce en apportant son expertise et son dynamisme à des initiatives politiques et sociales stratégiques. Cette collaboration permet de promouvoir une vision globale et cohérente, répondant aux attentes des citoyens et renforçant les capacités d’action de l’USFP dans la défense des droits sociaux, économiques et politiques.
Ainsi, la FDT, en coordination avec ses partenaires, participe à l’élaboration de politiques publiques inclusives et à la structuration d’un dialogue social efficace, consolidant son positionnement comme un pilier essentiel de la justice sociale et du développement national.
La FDT, un acteur incontournable dans l’amélioration des conditions de travail dans les secteurs public et privé
La Fédération démocratique du travail joue un rôle central dans la défense des travailleurs, en particulier dans le secteur public, où elle est fortement représentée dans des domaines stratégiques tels que l’éducation, la santé, la justice et la culture. Avec plus de 940 représentants élus dans les commissions paritaires, elle se positionne au troisième rang national et contribue activement aux négociations sectorielles. Cependant, elle fait face à des défis majeurs dans le secteur privé, notamment des discriminations envers ses adhérents, mettant en lumière la nécessité d’un engagement renforcé pour défendre les libertés syndicales et améliorer le cadre juridique existant.
L’Union socialiste des forces populaires joue un rôle d’appui et de soutien aux militants syndicalistes en promouvant les libertés syndicales garanties par la Constitution et en défendant des conditions de travail équitables. Une loi spécifique aux syndicats est essentielle pour clarifier leur fonctionnement, renforcer leur transparence et encadrer le dialogue social, tout en jetant les bases d’une loi organique sur le droit de grève. Cette dernière doit trouver un équilibre entre les droits des travailleurs et les exigences économiques, renforçant ainsi la place des syndicats dans la justice sociale et le développement national.
La réussite de ces réformes nécessite une volonté politique sincère et une collaboration étroite entre syndicats, gouvernement et employeurs pour promouvoir la justice sociale et consolider la démocratie sociale. Le Parti de l’USFP et la FDT sont appelés à travailler de concert pour aller au-delà de la simple protestation en proposant des réformes réalistes et ambitieuses, notamment dans les domaines des libertés syndicales, tout en luttant contre les politiques d’exclusion et de marginalisation. Ces efforts combinés visent à consolider le rôle des syndicats en tant qu’acteurs essentiels de la justice sociale et du progrès national.
Le Maroc face à des crises économiques, environnementales et au défi du Mondial 2030
Le Maroc traverse une période difficile marquée par des crises économique et sociale, caractérisées par la hausse des prix, le chômage et la détérioration des services essentiels dans la santé et l’éducation. Ces problèmes sont aggravés par l’absence de dialogue politique et des défis majeurs tels que la sécurité alimentaire, menacée par les fluctuations climatiques et la faible production agricole, ainsi que la sécurité hydrique, fragilisée par l’épuisement des ressources en eau et la baisse des réserves des barrages. La pauvreté et la baisse du pouvoir d’achat exacerbent ces difficultés.
Le pays doit également faire face à des enjeux environnementaux, tels que la désertification et la pollution, qui compromettent la durabilité des ressources naturelles. Parallèlement, le poids de l’endettement public, dépassant 70% du PIB, limite les capacités de financement de projets structurants et entrave le développement socio-économique et social.
Dans ce contexte, l’organisation de la Coupe du monde 2030 représente un défi supplémentaire nécessitant des investissements significatifs dans les infrastructures sportives, publiques et touristiques, ainsi qu’une mobilisation nationale pour offrir une expérience exceptionnelle.
Face à ces défis, il est crucial d’éviter les tensions politiques et sociales inutiles, de renforcer la stabilité et d’encourager l’unité. Les forces de gauche et démocratiques ont un rôle central à jouer en proposant une vision fondée sur la justice sociale et une répartition équitable des richesses. Par leur engagement, elles peuvent contribuer à réorienter les politiques pour répondre aux besoins des citoyens et construire un Maroc plus juste et prospère.
Mohamed ASSOUALI
Membre de la Commission nationale d’arbitrage et d’éthique du Parti.
Les amendements du Groupe socialiste
Le Groupe socialiste-Opposition ittihadie a proposé des amendements concernant le projet de loi organique fixant les conditions et les modalités de l’exercice des droits de grève conformément aux dispositions constitutionnelles, notamment l’alinéa 2 de l’article 29 qui garantit le droit de grève.
Nous y reviendrons dans notre prochaine édition avec plus de détails.