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En ce vendredi 14 février, le soleil rase la terre à l'horizon pendant que l’ovalie traverse un ciel crépusculaire pour finir son chemin entre les poteaux. Enfin pas souvent, mais le cœur y est. Il suffisait d’observer cette concentration avant de taper dans le ballon, l’exaltation après un drop ou la déception d’un dévissage en bonne et due forme, pour ressentir la passion qui anime les jeunes rugbymen en herbe du Club olympique de Casablanca. Occupés à raffûter, courir et plaquer, ils ignorent sûrement que la survie immédiate et nationale du sport qu’ils chérissent tant, se joue à moins de dix mètres du terrain qu’ils ne rechignent pas à labourer en long et en large, malgré une longue journée à écumer les classes.
Quand Rugby Africa a menacé d’exclusion les équipes nationales de toutes les compétitions continentales, les conséquences pourraient dépasser largement le cadre du terrain. « Les formations des techniciens et des arbitres seront elles aussi suspendues si Rugby Africa met sa menace à exécution. Sans parler de la subvention annuelle accordée par World Rugby pour le développement de ce sport au Maroc, masculin et féminin, qui s’élève à 600.000 dollars », s’inquiète le président du Club olympique casablancais (COC), Abdennasser Bougja, en ouverture d’un point de presse organisé à l’initiative de dix des quinze membres siégeant au bureau exécutif de la FRMR. Objectif : « Sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent ligues, clubs et Fédération », espère Abdennasser Bougja, qui rappelons-le, brigue la présidence de la FRMR.
Avant que la majorité des membres du bureau exécutif de la FRMR ne prennent les choses en main en décidant de tenir une Assemblée générale élective, le 29 février courant, ils cultivaient l’espoir d’une sortie de crise en douceur. Mais les courriers envoyés par Rugby Africa n’ont pas eu l’effet escompté. Dans une lettre datée du 7 février et destinée à la FRMR, le président de Rugby Africa, le Tunisien Khalib Babbou, a lui aussi exprimé une lassitude teintée de regrets. « Je constate que nos courriers du 3 décembre 2019 et celui du 8 janvier 2020 sont restés sans réponse de votre part », déplore le successeur du Marocain Aziz Bougja, dans ce document envoyé en copie au Comité national olympique marocain (CNOM) et à World Rugby.
Ce n’est donc pas une surprise si David Carrigy, le directeur des relations internationales de l'organisme international qui gère le rugby à XV et le rugby à sept, a appuyé le troisième rappel à l’ordre de Rugby Africa et par la même occasion les menaces qui l’accompagnent, contrairement au ministère marocain de tutelle : « Rugby Africa, en coordination avec le directeur des relations internationales de World Rugby, rappelle à la FRMR qu’elle est tenue d’organiser son Assemblée générale élective avant le 1er mars 2020, délai de rigueur. Dans le cas contraire, il sera décidé dans un premier temps d’exclure toutes les équipes nationales marocaines des futures compétitions africaines ».
Au moment où l’on écrit ses lignes, c’est silence radio du côté de la FRMR. Mais les membres du bureau exécutif qui faisaient face aux journalistes, vendredi, semblaient décidés à ne pas garder les bras croisés. Ils sont déterminés à affronter cette situation inédite dans l’histoire d’une institution vieille de 64 ans. Qui plus est lorsqu’ils estiment être dans leur droit le plus strict «conformément à la loi 30-09 et les statuts qui régissent cette discipline, il a été décidé de provoquer une AGO élective pour le 29 février courant, et ce dans le respect des normes», soutient M. Bougja.
En somme, s’il est difficile de comprendre comment on est arrivé là, il existe une certitude : Les athlètes des différentes équipes nationales, ainsi que les 34 clubs affiliés à la FRMR ont hâte que cette crise ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Car d’après les membres du bureau exécutif présents lors de ladite conférence de presse, un plan pour la redynamisation du rugby national est en gestation avec pour objectif final, redonner à la sélection ses lettres de noblesse et structurer comme il se doit un sport qui ne l’est plus depuis beaucoup trop longtemps à cause d’obstacles qui ralentissent le processus, comme un cailloux dans la botte. L’imbroglio autour de l’AG en est un. Le rugby national pouvait s’en passer.