-
Agent révoqué pour avoir reçu une tronçonneuse en pot-de-vin
-
Le coût des catastrophes naturelles exceptionnellement élevés l'an dernier
-
Un garçon retrouvé vivant après cinq jours dans un parc truffé de lions
-
Le village de Jimmy Carter, "Carterpuri", entre nostalgie et tristesse
-
Une étude ravive le débat houleux sur l'ajout de fluor dans l'eau courante
Le Jardin botanique royal d'Edimbourg (RGBE), dont l'histoire remonte à 1670, projette de bâtir, avec la faculté agricole de l'université de Kaboul, un site de quatre hectares où les futures générations d'Afghans à la main verte pourront apprendre les techniques horticoles.
Des experts du RGBE se sont rendus à Kaboul pour apporter leur conseil sur ce jardin. Ils espèrent qu'il sera un exemple pour d'autres projets afin de sortir un jour l'Afghanistan du bourbier de plus de trois décennies de guerre.
"Nous y voyons un fort potentiel", a déclaré Matthew Hall, un botaniste du RBGE, qui est basé en Ecosse.
Le jardin "encouragera la diversité des plantes, qui fonde tout écosystème et est fondamental pour n'importe quel pays".
Le site sera ouvert au public et fonctionnera également comme un centre éducatif où la vie des plantes pourra être étudiée scientifiquement et répertoriée suivant des catégories.
"Nous voulons accroître les capacités locales en matière de recherche", a souligné
M. Hall.
"Evidement la situation est incertaine en Afghanistan, mais nous voulons nous concentrer sur la formation de base et les techniques de terrain", a-t-il dit.
Le lopin sur lequel fleurs et arbres pourraient fleurir est encore un amas de terre informe, mais des serres et des plates-bandes sont en projet.
Mohammad Yasin Mohsini, le doyen de la faculté d'agriculture de l'université de Kaboul, estime que le jardin constituerait un attrait pour le campus et une ressource essentielle pour les étudiants dans plusieurs disciplines.
"Nous avons besoin d'un jardin botanique pour enseigner l'horticulture, mais aussi la sylviculture et même la médecine".
M. Mohsini espère également introduire des variétés de plantes venues de l'étranger qui conviendraient à la diversité du paysage afghan et amélioreraient la fragile économie rurale du pays.
Le jardinage, en particulier la culture des roses, est une ancienne tradition en Afghanistan et plusieurs tentatives ont été menées pour remplacer la culture du pavot -- dont est issue une grande partie de l'héroïne vendue dans le monde -- par de l'huile de rose destinée à l'exportation. Les pelouses de nombreux Kaboulis sont plantées de rosiers, mais le jardinage a perdu de son attrait pour les Afghans, épuisés par plus de trente ans de guerre et une insurrection des talibans qui s'intensifie.
Les jardins publics de la capitale sont mal entretenus et les grâces de la ville se cachent derrière d'hideux murs en béton renforcés par des sacs de sables pour se prémunir des explosions.
Au moins un jardin public du centre de Kaboul a été transformé en camp militaire pour abriter une partie des milliers de soldats stationnés dans la capitale transformée en forteresse.
"L'environnement afghan a été si longtemps mis sous pression qu'un bon nombre d'espèces pourraient réellement être menacées d'extinction", a conclu M. Hall.