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Lors d’une journée de réflexion à Buenos Aires sur les relations entre l’Argentine et le continent africain, le diplomate marocain s’est félicité des liens étroits qu’entretiennent l’Argentine et le Maroc, à travers un « dialogue sérieux, permanent, transparent et crédible », qui a permis de porter les échanges économiques à des niveaux jamais atteints auparavant (1,6 milliard de dollars).
Pour lui, le stade actuel des relations bilatérales devrait déboucher sur une « alliance stratégique » pour garantir la sécurité alimentaire et énergétique des pays africains.
Le diplomate marocain a développé de nombreux arguments qui plaident en faveur de cette alliance stratégique, insistant sur le fait que l’Argentine peut subvenir aux besoins alimentaires de l’Afrique grâce aux fertilisants produits par le Maroc, dont les réserves de phosphates sont suffisantes pour les 700 prochaines années.
« L'Argentine est un grand producteur agricole, mais les sols exploités perdent de leur vigueur » avec le temps, a constaté Fares Yassir, faisant observer que l’Argentine importe 1,5 million de tonnes de fertilisants pour compenser l’usure de son sol, dont 55% viennent du Maroc.
Ainsi, a-t-il argumenté, un dialogue stratégique entre le Maroc et l’Argentine est de nature à garantir l’approvisionnement de l’Afrique en produits alimentaires à un coût raisonnable.
« L’alliance stratégique » est aussi à l’oeuvre dans le secteur automobile, a ajouté l’ambassadeur du Maroc, rappelant que pendant la période de Covid, l’Argentine s’est tournée vers le Royaume pour approvisionner son industrie automotrice en pièces automobiles produites au Maroc.
« Le potentiel est énorme entre les deux pays », a estimé l’ambassadeur du Maroc, ajoutant que l'Initiative pour l’Atlantique, lancée par SM le Roi Mohammed VI, s’inscrit dans cette perspective de rapprocher les deux rives de cet océan qui unit l’Argentine à l’Afrique
Abordant la « politique africaine » de l’Argentine, Fares Yassir a estimé qu’elle doit porter sur trois aspects fondamentaux : D’abord la sécurité alimentaire qui fait défaut en Afrique, ensuite le secteur de l’énergie en Afrique qui a besoin de technologies et du savoir-faire des Argentins et enfin l’échange d’expériences en matière de lutte contre les crises financières.
Le diplomate marocain a tenu à souligner que «l'Afrique constitue le présent et le futur de l’humanité», grâce à ses ressources naturelles et humaines.
De même, a-t-il noté, «la vision du monde sur l’Afrique a changé», d’où la prolifération récente des forums et des dialogues avec l’Afrique, à l’image des dialogue USA-Afrique, Russie-Afrique, Chine-Afrique, Japon-Afrique…
Dans cette dynamique de promotion des relations avec l’Afrique, le Maroc a été précurseur. Il a pris les devants à travers des initiatives qui mettent à l’honneur le bien-être de l’homme africain.
Le projet le plus important promu par le Royaume, a rappelé Fares Yassir, est le gazoduc Nigeria-Maroc qui devrait alimenter en gaz naturel 14 pays africains avant d’approvisionner l’Europe à travers le détroit de Gibraltar.
La voie la mieux indiquée pour que l’Afrique mérite son statut de « futur de l’humanité », consister à transformer le continent en une zone de libre-échange pour qu’il soit capable de drainer les investissements du monde entier, a conclu l’ambassadeur du Maroc.
La journée de réflexion sur l’Afrique a été organisée par l’Université de La Matanza (UNLaM) et la Fondation Dialogues stratégiques.