Pendant le ballet diplomatique maghrébin de Christopher Ross : Les sénateurs américains, démocrates et républicains, apportent un soutien ferme à la proposition d'autonomie

Un nouveau clou vient d'être planté au cercueil de la déjà défunte thèse séparatiste du Polisario, ainsi qu'à son sponsor officiel l'Algérie. Les sénateurs américains, majorité et opposition confondues, ont accordé leurs violons pour porter le coup de grâce au Polisario, ou ce qui en reste. Pas moins de cinquante quatre sénateurs, démocrates et républicains inclus, ont adressé, mardi, à la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton une lettre dans laquelle ils expriment leur soutien ferme à la solution d'autonomie. La lettre des représentants du peuple américain, portée par des arguments en béton sur le pourquoi de ce soutien, intervient par ailleurs en plein cœur du ballet diplomatique maghrébin que le médiateur onusien, Christopher Ross, a entamé mercredi à Rabat, première étape d'un périple qui le conduira à Tindouf, Nouakchott et Alger. Elle intervient, de surcroît, à la veille de la réunion, fin avril, des quinze membres du Conseil de sécurité. Et, au-delà de l'appui qu'elle exprime à l'option d'autonomie, - née de la dynamique démocratique réelle que connaît le Maroc -, la lettre n'appelle pas la responsable américaine à seulement exprimer son appui à cette option, cela a d'ailleurs été fait sous l'Administration républicaine de George Walker Bush et plus encore sous celle, démocrate, du président Barack Obama. Les sénateurs attendent un «plus» de la part de l'actuel locataire du Bureau ovale. L'Exécutif américain est appelé à peser de tout son poids pour régler, le plus rapidement possible, le conflit en raison de « l'augmentation constante de l'instabilité en Afrique du Nord ». « Il est de la priorité des Etats-Unis de soutenir la résolution de ce conflit en se basant sur cette formule d'autonomie (…). L'appui des Etats-Unis à cette formule, en étroite collaboration avec leurs alliés en Europe et dans la région, pourrait stabiliser la situation et inverser ces tendances inquiétantes », relèvent les signataires de la lettre. Ces derniers se disent « préoccupés » de voir augmenter la menace que représente l'AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique), qui a trouvé parmi les jeunes désespérés de Tindouf une proie facile pour l'exécution de sa stratégie terroriste infernale. Se basant sur le rapport, - véritable radioscopie du danger terroriste dans la région du Sahara et du Sahel -, publié le 31 mars 2009 par d'anciens responsables américains, dont l'ex-Secrétaire d'Etat Madeleine Albright, l'ancien commandant du QG des puissances alliées de l'Otan, le général Wesley Clark et l'ancien ambassadeur Stuart Eizenstat, les Sénateurs US appellent à davantage d'implication de leur pays pour le règlement du conflit du Sahara, un préalable incontournable à la stabilisation de l'Afrique du Nord. « Les Etats-Unis doivent œuvrer diligemment avec leurs partenaires en vue de résoudre le conflit», pouvait-on lire dans le rapport de 2009, un gros pavé dans la mare du Polisario et particulièrement de l'Algérie, dont les services de renseignements sont impliqués dans le parrainage de trafics de toutes sortes dans la région du Sahara et du Sahel : trafic des êtres humains, trafic de drogue, trafic d'armes …
Pour rappel, 229 députés démocrates et républicains avaient adressé, en avril 2009, une lettre au président Barak Obama, dans laquelle ils avaient exprimé leur préoccupation face à « la recrudescence des menaces d'Al-Qaïda et d'autres groupes terroristes en Afrique du Nord », appelant à un soutien américain « fort » à la proposition d'autonomie pour résoudre l'un des plus vieux et néanmoins faux conflits au monde, à savoir celui monté de toutes pièces autour du Sahara marocain. Les 229 membres de la Chambre des représentants avaient souligné que la proposition d'autonomie « ouvrirait la voie à une coopération régionale plus large pour faire face aux défis sécuritaires et économiques croissants » dans cette région. « Le différend territorial non résolu du Sahara constitue « l'obstacle le plus redoutable qui empêche les efforts des Etats-Unis et ceux de leurs partenaires dans la région », déploraient les représentants américains, appelant l'actuel Exécutif à saisir l'opportunité qu'offre la solution d'autonomie.
Il incombe aujourd'hui, sinon de carrément déchirer, du moins tourner cette sombre page. Il est temps, il était grand temps …