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Elle a suscité des réactions enthousiastes parmi les défenseurs des droits de l'Homme et les acteurs politiques, qui y voient une avancée significative vers la suppression définitive de cette peine.
En effet, après ce pas positif, des défenseurs des droits de l’Homme ont appelé le gouvernement à accélérer l’abolition de cette peine inhumaine de la législation nationale et à ratifier le deuxième protocole facultatif du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, adopté par l'Assemblée générale des Nations unies le 15 décembre 1989 et qui constitue un instrument juridique international visant à abroger définitivement la peine de mort.
Lors d'une conférence de presse organisée par les Réseaux plaidant pour l'abolition de la peine de mort, mardi dernier, ces défenseurs des droits de l’Homme ont souligné que le vote du Maroc « s'inscrit dans un contexte mondial d'évolution rapide vers l’abrogation de la peine de mort, sachant que le nombre de pays l'ayant abolie a atteint 116 ».
A cet égard, le bâtonnier Abderrahim El Jamai, coordinateur de la Coalition marocaine contre la peine de mort, souhaite l'adoption d'un nouveau Code pénal en 2025 exempt de la peine capitale, indiquant que c'est «le défi que les défenseurs des droits de l’Homme tentent de relever, tout en poursuivant le plaidoyer auprès des responsables gouvernementaux, des partis politiques et des organisations concernées» pour l’abolition de cette peine.
Il a précisé que le vote positif du Maroc à l’ONU ne signifie pas que la peine de mort a été abolie, affirmant que cela nécessite une abrogation légale et institutionnelle de cette peine via l'adoption d'une loi votée par le Parlement.
Le bâtonnier considère qu'adopter un nouveau Code pénal tout en maintenant cette sanction serait «un nouveau revers pour nous et ne serait pas acceptable au niveau international», mettant l’accent sur le fait qu'un changement dans la position officielle au niveau international pourrait «pousser l'opinion publique à reconsidérer la question de la peine de mort et à faire taire les discours populistes appelant à son application». Et d’ajouter qu'il n'est pas logique de voter «un moratoire sur l'exécution de cette peine tout en continuant à prononcer des condamnations à mort».
Pour sa part, Mustapha Iraqi, coordinateur du Réseau des journalistes contre la peine de mort, a précisé que «le vote positif du Maroc renforce la position du mouvement des droits de l’Homme» qui œuvre inlassablement depuis des années à l’abolition de cette peine.
Il a fait savoir que «la décision du Maroc constitue un acquis s’ajoutant à deux faits principaux : premièrement, le Maroc n’a pas exécuté une seule condamnation depuis 1993 ; deuxièmement, au cours des 25 dernières années, S.M le Roi a gracié plus de 1200 condamnés à mort», rappelant que la moitié «de ce nombre a bénéficié d’une grâce depuis l’organisation du Forum mondial des droits de l’Homme à Marrakech (en 2014) jusqu’à aujourd’hui».
Mustapha Iraqi a également mis l’accent sur le fait que « le vote positif du Maroc à l’ONU est considéré comme un acquis en vue de bannir la peine capitale de la législation marocaine ».
De son côté, Abdallah Mesdad, secrétaire général de l’Observatoire marocain des prisons (OMP), estime que la décision du Maroc est «un acquis humanitaire dans le cadre d'un combat continu depuis des décennies pour abolir la peine capitale », qualifiant cette sanction de «cruelle» et d’«atteinte à la dignité humaine ».
Ali Ammar, coordinateur du Réseau des avocats contre la peine de mort, affirme, quant à lui, que la peine de mort «n'est pas humaine ni conforme aux évolutions en matière de droits de l’Homme ».
Et d’ajouter que le Réseau des avocats contre la peine de mort «continue à travailler aux côtés de toutes les forces défendant les droits et libertés au Maroc pour parvenir à l'abolition une fois pour toutes de cette peine ».
Mourad Tabet